Chantage brûlant

Chapitre 11

En se retrouvant face à Harry Potter, Pansy cligna un instant des yeux, stupéfaite, avant de se reprendre et de sourire largement.

Visiblement, il avait adopté la même technique qu'elle pour forcer le destin et leur permettre de se retrouver seuls. Elle ronronna presque de satisfaction lorsqu'il rougit, sans pour autant baisser les yeux.

La jeune femme se mordilla la lèvre, avait de souffler doucement, regrettant déjà ce qu'elle allait dire.
— Potter... Harry...

Elle marqua une pause lorsqu'elle le vit rougir à l'entente de son prénom, avant de reprendre s'obligeant à rester à une distance prudente et à ne pas le toucher.

Finalement, en le voyant prêt à prendre la parole, elle intervint rapidement avant de perdre le peu de courage qu'elle avait rassemblé.
— Je suis désolée.

Le brun cligna des yeux, visiblement surpris, et Pansy se mordilla la lèvre. Elle haussa les épaules avec brusquerie, et son visage se ferma. Elle détourna les yeux, refusant de voir l'expression du jeune homme.
— Je ne pensais pas que tu aurais des problèmes. Je veux dire... je...

Pansy leva le regard vers Harry et elle rougit en le voyant la fixer d'un air perplexe. Elle avait imaginé qu'il serait en colère, et elle s'était préparée à se défendre bec et ongles. Elle inspira et continua, d'une traite, crispée par l'appréhension.
— Si tu veux que je te laisse tranquille, je le ferais. Je...

Harry la coupa brusquement, une lueur étrange dans son regard si vert et un rictus moqueur sur le visage.
— Vraiment ? Je te croyais déterminée.

Aussitôt, Pansy montra les dents, les sourcils froncés, prête à se justifier.
— Le but n'était pas de te couper de tes... amis.

Il y eut un silence alors qu'ils se dévisageaient, essayant de se jauger mutuellement. Puis, Harry eut un large sourire, déstabilisant Pansy.
— Tu veux réellement m'aider ?

*

Après avoir fui la Grande Salle, Harry s'était isolé dans un coin désert du château, avec la carte du Maraudeur pour être certain de ne pas être surpris. Puis, il avait soigneusement réfléchi.
Lorsqu'il avait vu Pansy errer dans les couloirs seule, il avait compris qu'elle devait le chercher. Il n'avait pas hésité, et carte en main, il s'était précipité dans la première salle vide sur son chemin.
Chacun son tour de surprendre l'autre, après tout.

Son air de surprise l'avait amusé, et son cœur avait bondi dans sa poitrine lorsqu'elle lui avait souri en le reconnaissant.

Il était resté muet de stupeur lorsqu'elle s'était excusée, ne comprenant pas ce qui se passait. Lorsqu'il se rendit compte qu'elle se reprochait la réaction stupide de ses camarades, il décida de lui faire confiance.

Harry se tendit quand Pansy lui demanda s'il voulait qu'elle le laisse en paix. L'idée même de retourner à la froide indifférence d'avant cette histoire lui laissa un goût amer, et il demanda lentement, d'une voix rauque, priant pour ne pas se tromper.
— Tu veux réellement m'aider ?

Pansy hocha la tête, sans la moindre hésitation. Elle semblait presque honteuse, et il approcha d'un pas, hésitant. Elle ne s'en rendit pas compte, les yeux fixés sur le sol, les joues légèrement rouges.
— Je te l'ai dit. Je ne veux pas... les suivre. Je... Je croyais que ça fonctionnerait. Je veux dire...

Harry soupira.
— Ton père irait vraiment jusqu'à...

La jeune fille frissonna et pâlit, renseignant immédiatement Harry sur le danger qu'elle courrait. Elle murmura, d'un ton détaché comme si ça n'avait pas la moindre importance.
— Il est convaincu que... Voldemort doit régner. Il... Il me livrera aux Mangemorts sans la moindre hésitation si c'est pour plaire à son Maître...

La colère coula en Harry, alors qu'il imaginait Pansy livrée à des brutes masquées.
— On va le faire.

*

Pansy cligna des yeux, perplexe. Elle sentait la magie de Harry vibrer autour d'eux, l'enroulant comme une couverture douillette, et elle avait légèrement perdu le fil de la conversation.
Aussi, les mots du jeune homme l'avaient surprise.

Elle bégaya, essayant de se reprendre.
— Quoi ?
Harry sourit, un peu crispé, et avança d'un pas vers elle, sans la quitter des yeux. Puis il haussa les épaules, essayant de paraître sûr de lui, mais ses joues écarlates le trahissaient.
— Ton plan. On va le faire. Sauf que cette fois, je ne vais pas chercher à t'éviter. Je te laisse... mener comme tu le veux.

La jeune fille le dévisagea, interdite. Elle pensa brièvement que Drago le connaissait bien et avait eu raison. Et elle se demanda pourquoi ces deux-là n'arrivaient pas à être amis. Elle hocha la tête, et murmura.
— Tu es sûr ? Tes amis...

Harry grimaça, visiblement agacé.
— Je suis libre de faire ce que je veux. S'ils ne sont pas d'accord avec ça, ce n'est pas mon problème.

Elle avança d'un pas, alors qu'une vague de chaleur la parcourait. Elle ronronna presque.
— Vraiment ?

Harry rougit brusquement, mais ne recula pas, signe qu'il acceptait pleinement la situation. Elle leva la main et la posa sur son épaule, soudain intimidée. Sa main tremblait presque lorsqu'elle caressa son torse, avec douceur, sans le quitter des yeux.
Elle approcha jusqu'à le frôler et Harry passa soudain une main autour de sa taille, la collant contre lui brusquement.

Pansy haleta, se laissant aller contre lui pour épouser son corps au plus près avec un soupir satisfait. Elle se plongea dans les yeux de Harry qui paraissaient presque noirs tant ses pupilles étaient dilatées et elle passa sa langue sur ses lèvres dans un geste inconscient.
Le rougissement de Harry la rendit presque fébrile, et elle posa ses lèvres sur les siennes.

Harry entrouvrit les lèvres et leurs souffles se mélangèrent. Pansy colla de nouveau leurs lèvres et elle sentit la langue de Harry caresser tendrement sa bouche. Avec un gémissement satisfait, elle répondit à son baiser, entremêlant leurs langues, se laissant porter par l'intensité du moment, par son excitation.

Au son qu'elle laissa échapper, Harry la serra un peu plus et intensifia le baiser, posant sa seconde main derrière sa tête, mêlant ses doigts à ses cheveux comme pour l'empêcher de fuir. Mais Pansy n'avait pas la moindre intention de s'écarter. Elle s'agrippait à Harry presque désespérément et elle lui rendait son baiser, oubliant tout le reste.
Poudlard pouvait s'effondrer autour d'eux qu'elle refuserait de lâcher le jeune homme, se laissant porter par l'ivresse du moment, par la sensation de son corps chaud — brûlant — contre le sien, par leur magie s'entremêlant paresseusement comme pour se découvrir...