Chapitre 32

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Harry se posta un peu avant l'entrée de la Grande Salle, attendant Pansy. Il avait l'air renfrogné et ses camarades le regardaient d'un air étrange, comme s'ils s'attendaient à une explosion de colère ou à un scandale.

Lorsque le groupe de Serpentard arriva, Pansy nota immédiatement la présence de Harry et vit son air sombre. Elle glissa quelques mots à Drago, qui dévisagea Harry également, ne laissant transparaître aucun sentiment sur son visage. Puis, elle rejoignit Harry, forçant un large sourire joyeux.

Son regard vert si intense lui donnait l'impression d'être unique, une fois de plus... Et la jeune fille devait avouer qu'elle adorait ça.

Lorsqu'elle arriva à proximité, il l'attrapa pour la serrer contre lui, presque avec désespoir. Pansy répondit à son étreinte, un peu surprise, mais sans poser de question.
Ils ignorèrent les murmures et les regards autour d'eux, enlacés.

Harry soupira et se colla un peu plus contre elle, pour murmurer à son oreille.
— Je dois te parler en privé.

Pansy se tendit et s'écarta de lui, cachant son trouble pour l'attirer un peu à l'écart. Comme à leur habitude, ils trouvèrent une salle vide, et Harry lança un sort, un assurdiato, et s'écarta d'elle, évitant son regard. Immédiatement, Pansy se tendit et imagina le pire.

Son visage se ferma et se prépara à entendre que leur semblant de relation prenait fin. Ça n'aurait pas dû la toucher autant, mais elle s'était habituée à être dans les bras du jeune homme.

Harry souffla et se passa la main sur le visage. Puis, il murmura.
— Est-ce que tu sais de quelle façon... Enfin, comment je suis tombé dans le piège qui a provoqué la mort de mon parrain ?

Pansy hésita, perplexe. Finalement, elle secoua la tête.
— Personne n'a évoqué les détails.

Harry frotta nerveusement sa cicatrice et eut un sourire triste.
— Cette marque... Ce n'est pas seulement les conséquences d'un sort... De ce sort.

La jeune fille grimaça en comprenant qu'il faisait allusion à l'Avada Kedavra. Elle resta cependant silencieuse et après un moment dans ses pensées, Harry poursuivit.
— J'ai tendance à... me retrouver dans sa tête. Quand il ressent des émotions fortes... J'assiste à... enfin, je vois ce qu'il fait.

Pansy hoqueta, horrifiée. Elle secoua la tête et se pencha vers lui, n'osant pas s'approcher, craignant ce qu'elle allait apprendre. Comme il restait silencieux, elle osa doucement.
— Harry ?


Il se redressa et frotta sa cicatrice nerveusement.
— Je... Il y avait une réunion cette nuit. Il... Il a demandé à ton père de te livrer, Pansy. Je suis désolé.

La jeune fille resta de glace. Comme anesthésiée. Elle déglutit nerveusement, et cligna des yeux, ne sachant pas comment réagir.
Harry soupira, mal à l'aise.
— Je... Je te jure de trouver une solution, je ne vais pas te laisser. Je...


En entendant les mots du jeune homme, Pansy sentit une larme couler sur sa joue. La seconde d'après, elle pleurait et, sans réfléchir, elle se jeta dans les bras de Harry. Ce dernier se raidit un bref instant avant de la serrer contre lui de toutes ses forces. Il plongea son visage dans son cou et inspira, resserrant sa prise sur elle.
— Je te jure, je vais trouver une façon de te sortir de là. Même si je dois t'enlever et fuir avec toi. OK ?

Pansy se laissa aller contre lui, et renifla, laissant de côté le contrôle de ses émotions. Même si elle n'avait plus aucunes illusions sur son père, elle avait compris depuis longtemps qu'elle n'était qu'une marchandise à ses yeux, pour gagner du pouvoir ou des privilèges.

Elle s'écarta brièvement pour essuyer ses joues d'un geste rageur, mais Harry la rattrapa et passa ses mains sur ses joues, avec douceur, la fixant avec inquiétude. Elle se laissa aller contre lui, avec le sentiment d'être enfin protégée.

*


Harry avait été nerveux en voyant arriver Pansy, puis inquiet. Il avait imaginé qu'elle serait furieuse ou blessée, et qu'elle le rejetterait. Qu'elle reporterait sa colère sur lui, sur celui qui lui annonçait la terrible nouvelle.
Il n'avait pas pensé un instant qu'elle pourrait se mettre à pleurer, en silence, comme résignée.

Lorsqu'elle s'était précipitée dans ses bras, il avait été soulagé d'un poids énorme et il l'avait serré contre lui en lui jurant de la protéger. De l'aider. Il le pensait sincèrement et il était prêt à quitter Poudlard dans la seconde si c'était nécessaire. Sans un regard en arrière.


Avec un léger sourire, il la vit s'essuyer brusquement les joues, comme si elle était furieuse de se laisser aller et il la rapprocha de lui pour encadrer son visage de ses mains avec douceur. Il caressa ses joues de ses pouces, la regardant sans ciller, essayant de lui montrer à quel point il l'admirait d'être si forte.

Il hésita un instant pour ne pas la brusquer, mais se pencha pour l'embrasser avec douceur, juste un baiser sage, pour lui montrer qu'elle était réellement importante à ses yeux.
Pansy s'agrippa à son cou, et répondit au baiser, presque désespérée. Harry, les yeux fermés, laissa échapper un léger gémissement. Il s'écarta légèrement pour poser son front contre celui de la jeune fille.
— Ça va aller ?

Elle hocha la tête, avec un sourire triste.
— Laisse-moi juste quelques secondes. Je m'en doutais, mais...
— Mais ce n'est pas pareil de l'entendre.

Pansy soupira.
— Je... Je te dois beaucoup, Harry. Tu n'imagines même pas à quel point...
Le jeune homme eut un sourire moqueur et haussa les épaules.
— Je n'allais pas laisser ma petite amie être en danger, n'est-ce pas ?

*

Aux mots de Harry, Pansy s'était figée, les yeux écarquillés. Puis elle eut un rire nerveux, croyant à une plaisanterie. Elle était prête à changer de sujet, pour dissiper son malaise, mais Harry reprit ses joues entre ses mains, pour la forcer à croiser son regard.
Il la fixa, terriblement sérieux.

Craignant ce qu'il pouvait lui dire, tout en songeant aux avertissements de Drago, Pansy gloussa soudain, cachant ce qu'elle pensait sous la façade extravagante et bruyante qu'elle avait adopté depuis longtemps.
— Bien évidemment ! Ce serait étrange après tout que je te séduise et que tu m'abandonnes si vite, non ?

Harry soupira, comprenant que la conversation était close, il lui caressa cependant la joue avec tendresse, comme pour lui rappeler qu'il n'allait pas l'abandonner.
— Alors quoi ? Je dois te suivre avec les yeux dégoulinants d'amour et de désir ?

La jeune fille éclata d'un rire trop aigu, trop fort, pour cacher ses doutes. Elle haussa un sourcil moqueur et passa son index sur le torse de Harry, avec un sourire aguicheur.
— Mon chou... Tu baves déjà dès que je chuchote à ton oreille...

Chantage brûlantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant