Chapitre15

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Harry avait peut-être eu un bref répit en se couchant de bonne heure et en manquant le repas du soir, cependant, le lendemain matin, il découvrit que ses amis l'attendaient de pied ferme dans la salle commune.
Il se crispa, mécontent, mais masqua soigneusement sa réaction, prenant juste un air aussi surpris que possible en croisant les doigts pour être crédible.


Ron resta silencieux, mais il avait sa tête des mauvais jours et Harry savait qu'il faudrait peu de choses pour qu'il explose. Hermione attaqua immédiatement et son ton accusateur hérissa le jeune homme.
— Harry ! Je peux savoir ce qui te prend exactement ?


Il masqua soigneusement sa colère, et afficha une expression de surprise.
— De quoi tu parles ? C'est parce que j'ai manqué le repas hier soir ? J'étais fatigué...

Hermione plissa les yeux, déstabilisée. Elle marmonna et secoua la tête.
— Ce n'est pas seulement ça, tu sembles en permanence ailleurs !

Le visage de Harry se durcit et il serra les poings en se redressant. Il murmura pour n'être entendu que de ses amis, mais son ton était dur et sans appel.
— Tu sais parfaitement que Dumbledore a besoin de moi.

Ron grogna aussitôt, empli de jalousie.
— Bien sûr. Il a besoin de toi uniquement. Du grand Harry Potter.
Hermione lui donna un coup de coude d'avertissement, mais Harry en avait déjà assez de cette conversation. Il plissa les yeux, refusant de céder le moindre pouce de terrain.
— Oui, de moi. Tu te souviens peut-être que ce sont mes parents et mon parrain qui ont été tués ? Les tiens vont bien n'est-ce pas ?

Hermione soupira, soudain gênée.
— Harry... Nous sommes tes amis et...
Mais Harry ne voulait pas en rester là, et il la coupa grossièrement.
— Mes amis... Bien évidemment. Où étaient mes amis cet été quand j'étais seul ?


Il y eut un long silence, puis Hermione cligna des yeux et chuchota.
— Tu... nous en veux ? Mais Dumbledore...

Harry laissa échapper un rire amer.
— Bien évidemment. Dumbledore. Devrai-je demander à Dumbledore de vous dire de me laisser tranquille ?

Hermione eut un mouvement de recul comme si elle avait été frappée, tandis que Ron s'empourprait. Harry voyait le désastre arriver avec une sorte de fascination étrange, mais il ne fit rien pour stopper les choses. Une larme roula sur la joue d'Hermione et Ron explosa aussitôt, hurlant à propos de son égoïsme et de sa célébrité. Harry n'écoutait pas, le fixant juste, attendant que ce soit terminé.

Autour d'eux, la salle commune était silencieuse, tous les regards étaient braqués sur eux, comme s'ils espéraient que Harry allait répondre et qu'ils allaient se battre. Mais le jeune homme haussa juste les épaules et quitta la pièce sans un regard pour ceux qui avaient partagé toutes ses aventures depuis son arrivée à Poudlard.

En arrivant dans la Grande Salle, il y eut un moment de silence quand il entra seul, et il détesta une fois de plus avoir tous les yeux braqués sur lui. Il se força à ne pas réagir, avançant jusqu'à sa table et prenant place au bout, seul.
Il se servit rapidement, et garda les yeux fixés sur son assiette.

Hermione et Ron arrivèrent peu après et s'installèrent près de lui, mais il resta silencieux et les ignora. Il entendit les marmonnements agacés de Ron, et vit parfaitement les coups de coude de Hermione, mais il resta détaché.

Lorsqu'une main se posa sur son épaule, il sursauta presque et leva les yeux, pour plonger dans le regard pétillant du directeur. Dumbledore lui adressa un petit sourire complice.
— Harry, mon garçon. J'aurais besoin de te voir ce soir, juste après le repas. Pourras-tu passer à mon bureau ?
Le jeune homme hocha la tête, conscient que c'était un ordre et qu'il n'avait pas vraiment le choix. Lorsque Dumbledore s'éloigna tranquillement, après avoir hoché vaguement la tête, Harry regarda autour de lui et laissa échapper le souffle qu'il n'avait pas conscience d'avoir retenu.

Hermione l'observait avec les sourcils froncés, l'air inquiet. Ron était concentré sur son assiette, les joues rouges, probablement jaloux une fois de plus de ne pas être sur le devant de la scène. À la table des Serpentard, un peu plus loin, Drago le regardait sans animosité. Il semblait juste curieux. Il croisa le regard de Pansy et elle lui sourit spontanément. Un bref sourire, qui n'était destiné qu'à lui, et il ne put s'empêcher de lui répondre, le cœur battant.

Il se leva, prêt à quitter la Grande Salle pour aller en cours, et au moment où il passait près d'Hermione, celle-ci lui saisit le poignet, le forçant à s'arrêter et à la regarder. Elle semblait réellement inquiète et sincère, et elle murmura.
— Sois prudent, Harry. Tu sais que... si tu as besoin...

Harry s'adoucit, et hocha la tête en lui souriant doucement.
— Tout va bien, Hermione. Merci...
Elle soupira, montrant une pointe de déception parce qu'il refusait de se confier à elle, mais elle répondit à son sourire timidement et le laissa partir.

Il avança vers la sortie en regardant Pansy, espérant qu'elle se lèverait pour le rejoindre. Cependant, elle lui offrit juste un clin d'œil complice et il parcourut les couloirs seul, jusqu'à la salle de Défense.

Commencer les cours en compagnie de Rogue n'augurait jamais une bonne journée. Mais lorsque Pansy arriva près de lui, quelques minutes à peine plus tard, Harry se sentit tout de suite mieux. Ils étaient les deux premiers arrivés, et après avoir regardé autour de lui pour s'assurer qu'ils étaient seuls, Harry tira Pansy à lui pour l'embrasser.


Pansy laissa échapper un rire ravi et lui rendit son baiser, plongeant ses mains fines dans sa tignasse en désordre.
Un bruit de porte les interrompit et ils se séparèrent, avec un air coupable. Il n'y avait toujours aucun de leurs camarades près d'eux, mais Severus Rogue les observait pensivement. Harry saisit la main de Pansy comme pour la rassurer, et elle lui jeta un bref regard en coin. Elle savait qu'elle aurait dû dégager sa main, mais elle ne le fit pas, levant juste la tête, menton en avant, défiant sa tête de maison.

Rogue grimaça soudain et lança d'un ton glacial.
— Miss Parkinson, vous resterez après le cours.

Il lança un regard acéré sur leurs mains jointes avant de se détourner dans un mouvement de cape adroit, le vêtement se déployant autour de lui comme des ailes avant de se draper sur sa silhouette.

Chantage brûlantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant