Chapitre 7

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Je me laisse tomber sur mon lit, tremblant de tous mes membres. J’ai chaud, beaucoup trop chaud, et j’arrache mon écharpe pour dégager mon cou. Je m’allonge sur le matelas en poussant un grognement étouffé par mon oreiller. Qu’est-ce qui m’arrive ? Pourquoi ce pervers provoque-t-il en moi un tel effet physique ? 

Je me rends compte que je tiens toujours dans ma main le papier que m’a remis le jeune homme. Je m’empresse de le lâcher comme s’il m’avait brûlé. Il tombe par terre, tout froissé, et je peux lire, au-dessus du numéro “appelle-moi”. 

Je fronce les sourcils. Comme si j’allais l’appeler ! Qu’est-ce qu’il s’imagine ! 

Je fais un bond en l’air lorsque la sonnerie retentit à nouveau. Est-ce qu’il reviendrait ? 

Je me mets à quatre pattes sur mon lit et tends l'oreille avec inquiétude. J’entends la voix de ma mère m’appeler depuis le rez-de-chaussée. 

— Théo ? C’est Émile. Il vient également te rapporter ton manteau oublié…  

Je me fige. Zut, mon excuse est grillée. 

Je me précipite vers la cage d’escalier. 

— Tu peux lui dire de monter ? je crie. 

Je ne veux pas affronter ma mère tout de suite. Et puis j'ai des questions à poser en privé à Émile. 

Je vois le sommet de la tête de mon voisin arriver et je l'entraîne aussitôt dans ma chambre dont je referme la porte derrière nous. Les yeux d'Émile se fixent sur mon cou et je me rends compte que j'ai oublié de remettre l'écharpe. J’hésite à lui sortir l’excuse du moustique tigre lorsqu’il prend la parole le premier. 

— Théo ! Qui t’a marqué ? C’est arrivé pendant la fête ? 

Je me mords la lèvre et hoche timidement la tête. 

— Ouais, je marmonne en me tordant les doigts. 

— Quelqu’un t’a forcé ? 

Je sursaute. 

— Non ! Je… j’ai dit que j’étais d’accord, mais… 

Émile hausse un sourcil. 

— Tu étais d’accord ? Tu connaissais ce type ? 

Je lui jette un regard méfiant. Comment sait-il que c’était un homme ? Bon, heureusement ça n’a pas l’air de le déranger plus que ça. 

— Non, je reconnais. Mais…

Émile semble très choqué. 

— Tu as laissé un inconnu te marquer ?! 

— Ne me juge pas ! je proteste, sur la défensive. J’étais fatigué. J’avais un peu bu un drôle de truc fruité qui selon mes parents… Hum.. . Sans compter que j’avais passé l’après-midi à déplacer des meubles ! Je… je ne me comporte pas comme cela, d’habitude. Et puis je ne suis pas gay. Enfin je ne pense pas. 

Je parle d'une voix rapide et beaucoup trop aiguë à mon goût. Et puis je donne l'impression de devoir me justifier alors que j'ai parfaitement le droit de laisser des gars inconnus s'amuser avec mon cou. Non ? 

— Qui t’a marqué ? répète Émile. 

Je me rends compte à ce moment-là que je ne peux même pas répondre à la question. Le pervers connaît mon prénom mais s’est bien gardé de me révéler le sien. Sur son bout de papier, il s’est contenté d’écrire “appelle-moi”. Ts ! 

— Je ne sais pas, j’admets de mauvaise grâce. Peu importe. 

Émile réfléchit. 

— Il n’y avait que trois ou quatre alphas présents à la soirée. À quoi ressemblait-il ? 

Le loup et moi (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant