Chapitre 46

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Je me réveille avec un gémissement de douleur. Si vous voulez tout savoir, il est très désagréable d'avoir été assommé (OK, de s'être assommé tout seul. Pas de commentaire merci). J'ai l'impression que ma tête est en feu et j'ai un goût très bizarre dans la bouche. Je passe ma langue sur mes dents en grimaçant. C'est la dernière fois de ma vie que je cherche à me battre ! Cela ne me réussit pas du tout ! La prochaine fois, je me contenterai de regarder, comme d'habitude. 

Ma vision est encore un peu trouble et je me hisse péniblement avec les bras pour me mettre à genoux, ignorant la douleur de mon doigt blessé par le cintre. Trois types musclés tournent aussitôt leur regard vers moi. L'un d'entre eux tient un pistolet bien en évidence, ce qui me paraît pour le moins excessif. À mon avis, n'importe lequel d'entre eux parviendrait à me maîtriser, même armé d'une simple petite cuillère. Je suis incapable de combattre qui que ce soit dans mon état habituel. Ou même de répandre la paix et la bonne humeur. Je suis vraiment raté, comme loup. Je ne sais rien faire. Même un arbre parvient à me vaincre. 

Je pose une main sur mon crâne en gémissant. Je suis surpris d'y trouver un bandage. Les Raspail m'ont visiblement soigné, ce qui est étrange pour des gens qui ont l'intention de me tuer tout de suite après. Ils ont peut-être eu pitié de moi en voyant à quel point j'étais pitoyable à m'agiter en vain. 

Je sursaute comme électrocuté. Martin ! Où est Martin ! Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Est-ce qu'il est blessé ? Pourquoi n'est-il pas à mes côtés ? 

Je me redresse encore un peu plus, la tête tournant comme une toupie. 

— Ouéé Martin ? je marmonne tant bien que mal. 

J'espérais prendre un ton impressionnant, mais je dois admettre que le timbre de ma voix n'a pas voulu jouer le jeu. Je dois ressembler plus à un type se réveillant le lendemain d'une soirée alcoolisée qu'à un super héros prêt à se battre. 

Oh là là. J'espère que je n'ai pas une commotion cérébrale ! Essayons de prononcer une phrase complexe. Je secoue fermement la tête pour rassembler toute ma concentration. 

— Trois tortues trottaient sur un trottoir étroit. Les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches ? Oui, archi sèches. 

Ouf ! Mes gardiens me regardent bizarrement, maintenant, mais je semble avoir retrouvé mon allocution ordinaire, à peu de choses près.  

— Où est Martin ? je répète donc de manière plus intelligible. 

Mes deux gardiens me toisent, comme s'ils ne savaient pas très bien s'il convenait de me répondre ou non. 

— Nous détenons également ton alpha, affirme finalement l'un d'entre eux d'un ton pompeux. 

Son odeur me dit vaguement quelque chose et je me demande s'il ne faisait pas partie de nos poursuivants. Ses cheveux sont humides. C'est peut-être celui qui était tombé dans la rivière comme un nul. Quant à l'autre, il se pourrait bien que cela soit celui que j'ai aveuglé avec un caleçon. Bref, deux adversaires que j'ai déjà vaincus, ce qui me donne du courage et je redresse le dos bien droit. 

— J’exige que vous me meniez à Martin, j’ordonne de toute ma hauteur. 

Ils se mettent alors carrément à ricaner, une preuve de plus que je suis apparemment drôle

— Tu n'as pas à exiger quoi que ce soit, petit oméga, répond le type aux cheveux mouillés. Tu devrais de toute façon bientôt le revoir. L'assemblée est en train de se mettre en place. 

Je lui jette un regard inquiet en essayant de me lever. 

— Quelle assemblée ? 

Il appuie sur mes épaules pour me forcer à retomber à genoux. 

Le loup et moi (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant