Chapitre 27

10.9K 1K 244
                                    

Nous roulons à présent en pleine forêt. La route est toute cabossée et je ne cesse d'être ballotté dans tous les sens. Je commence à avoir mal au cœur. Mirabelle ne semble pas très en forme non plus. Je suppose que, sous ses poils, elle doit être aussi verdâtre que moi. 

— Nous voilà arrivés, déclare joyeusement Martin.

Je regarde par la vitre. Le jeune homme s'est garé juste à côté d'un lac entouré d'un rideau d'arbres. Un mince rayon de soleil daigne sortir des nuages et fait briller l'eau comme une pierre précieuse.

J'ouvre la portière. Mirabelle saute hors de la voiture et s'ébroue. Je l'imite (mais sans me secouer). Sentir un peu d'air frais me fait du bien et ma nausée s'estompe.

— Le cadre est romantique, n'est-ce pas ? demande Martin en ouvrant le coffre.

Je fronce les sourcils. Romantique ? Il faut tout de suite que je casse son délire.

— Bof. L'eau a l'air vaseuse. Et puis il y a de la boue partout.

L'alpha pince les lèvres.

— J'ai prévu une couverture de picnic, assure-t-il.

Il sort également un grand panier en osier et tout l'attirail pour le parfait repas champêtre.

J'enfonce mon menton dans le col de mon blouson. Il fait frais et ce n'est certainement pas un jour que j'aurais choisi pour un picnic, si j'avais eu mon mot à dire. En plus, il est encore bien tôt. Mais le temps semble menaçant alors sans doute est-il préférable de ne pas trop attendre.

Martin désigne un espace recouvert d'herbes sous un saule pleureur.

— Cet endroit te convient-il ?

— Ouais, ouais, parfait.

Je suis de mauvaise humeur et je n'ai pas la moindre intention d'entrer dans le jeu de drague de l'alpha. Qu'il se débrouille tout seul, avec son romantisme.

Je regarde donc l'alpha continuer ses préparatifs tandis que Mirabelle court dans tous les sens, excitée comme un chiot.

Martin se rengorge.

— J'ai préparé le repas moi-même, dit-il sur un ton visiblement destiné à provoquer mon admiration béate.

— Cool.

Je mets les mains dans mes poches en observant l'alpha étaler une grande nappe à picnic sur l'herbe mouillée. Il a visiblement prévu de sortir le grand jeu. Puis il pose deux assiettes en carton et me fait signe de prendre place face à lui.

Je me laisse prudemment tomber le plus loin possible de l'alpha.

— Un sandwich ? Un œuf dur ? Un bâtonnet de carottes ?

Martin m'agite plusieurs boîtes sous les yeux.

Je lève les yeux au ciel.

— Tu as prévu de la nourriture pour combien de personnes ?

Il m'adresse un sourire éblouissant.

— Juste pour nous deux. Et Mirabelle, bien sûr.

La chienne agite frénétiquement la queue en entendant son nom. Apparemment, elle est affamée, elle. Martin ne la nourrit jamais, ou quoi ?

J'attrape un bâtonnet orange de mauvaise grâce.

— Tu pourrais faire un effort pour être aimable, bougonne Martin. Tu m'as accusé de t'avoir marqué sans te séduire avant. J'essaie de me rattraper. Mon frère affirme que les picnics au bord des lacs font fondre les jeunes filles, alors...

Le loup et moi (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant