Le loup et moi (bxb) [terminée]

Chapitre 34

La chambre de Martin est assez petite mais lumineuse. La fenêtre offre une vue paisible sur les arbres de la forêt. Les murs sont décorés de dizaines de posters de films. Je la trouve étonnamment propre pour un repaire de garçon. 

— Je l’ai rangée en prévision de ta venue, admet Martin en pénétrant à ma suite dans la pièce. 

Je fronce les sourcils. 

— Parce que m’attirer dans ton antre était prémédité ? 

Il sourit. 

— Bien évidemment. 

Mon cœur s'emballe. Je ne sais même pas si je dois être heureux ou indigné. J'alterne finalement entre ces deux sentiments sans que l’un parvienne à prendre le dessus sur l’autre. 

— Assieds-toi, me propose Martin en désignant son lit. 

Je prends place à une extrémité du matelas. L’alpha fait mine de vouloir se poser juste à côté de moi mais je l’arrête à temps d'un geste impérieux. 

— N’oublie pas la distance minimale d’un mètre ! 

Le jeune homme prend un air de martyre. 

— Tu es cruel, bougonne-t-il en se laissant tomber à l’autre bout du lit. Et comment suis-je supposé te donner le baiser que je t’ai promis ? 

Je me mords la lèvre. 

— Bon, tu as la permission exceptionnelle de t’approcher un instant pour ça. Mais juste un instant ! 

Ses yeux verts s’éclairent. Il se met à quatre pattes sur le matelas et avance vers moi à une lenteur délibérée. Je sens mon corps se liquéfier. Il est si beau. À l’instant présent, il ressemble plus à un gros félin qu’à un loup. Nos visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre, et… 

Je crois entendre la porte s’ouvrir et tourne vivement les yeux. Je tombe sur un jeune homme - un alpha, lui aussi, si j’en crois mes  narines -  qui se tient sur le seuil de la porte, l’air très amusé. Je repousse aussitôt Martin de toutes mes forces, horriblement gêné. 

L’inconnu pénètre tranquillement dans la chambre, les mains dans les poches. Il est habillé d’un jean et d’une chemise à carreaux. Ses cheveux mi-longs sont attachés en queue de cheval et il porte un piercing de sourcil. 

— Salut, me dit-il. Je suis Stéphane, le grand frère de Martin. 

— En… enchanté, je bredouille sans oser soutenir son regard. 

Martin semble franchement agacé. 

— Papa et Maman ne t’ont pas appris à frapper aux portes ? grogne-t-il. 

Stéphane hausse les épaules. 

— Que veux-tu ? Mon éducation est imparfaite. Et tu avais oublié de me présenter ton amoureux. 

Il tire la chaise du bureau et s’y installe tranquillement à califourchon, les bras appuyés sur le dossier. Il me fixe avec intérêt et je me sens rougir encore plus. Je suis toujours agenouillé sur le lit de son petit frère, presque sur les genoux de ce dernier. Que va-t-il s’imaginer de moi ? Que je suis un dévergondé ? Ce n'est pas vrai ! Je n'ai pas l'habitude de monter sur les gens ! Certes, j'ai chevauché un loup pas plus tard que tout à l'heure, mais c'était contraint et forcé ! Et j'ai failli vomir ! 

— Alors, demande Stéphane avec un sourire, c’est toi le fameux mec auprès de qui mon frère se languit ? 

Martin se rembrunit.