Chapitre 16

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J'hésite en gigotant nerveusement. Je regarde derrière mon épaule, m'attendant à voir une dizaine de surveillants musclés du lycée prêts à se jeter sur nous pour nous ramener en cours de gré ou de force. En réalité, les environs sont désormais déserts. Même Émile m'a lâchement abandonné. Je ne m'étais même pas rendu compte que la cloche avait sonné. 

Je regarde à nouveau en direction de la voiture bleue. Au fond, est-ce si dangereux que ça d'accepter cette promenade ? Je ne veux pas donner encore plus l'impression que je suis un gamin craintif. Non, je suis un jeune homme plein d'assurance et je vais me comporter comme tel. Je me dirige donc vers le véhicule, le visage déterminé. Je tâtonne tout de même ma poche pour vérifier que mon portable est bien à portée de main. De cette façon, je pourrai appeler les secours très vite si Martin se révèle effectivement être un dangereux kidnappeur. 

À mon grand effroi, le jeune homme saisit soudain mon poignet pour poser ma main sur sa poitrine musclée. 

— Tu sens mon cœur battre ? me demande-t-il d'un ton vibrant sans se rendre compte que le rythme du mien est devenu au moins cinq fois plus rapide. Sache qu'il t'appartient de plein droit. Je te jure que je ne te ferai jamais de mal, Théo, et que je te protégerai de ma vie de tout danger. 

Nous nous regardons droit dans les yeux. Je lis dans son regard un sérieux mortel et je me sens rougir jusqu’aux oreilles. 

— Oui, bon…, je marmonne en arrachant ma main. 

Comme si j'allais tomber dans ses bras parce qu’il me sort une phrase un tantinet sexy ! 

Pour cacher mon embarras, je me précipite dans la voiture et me laisse tomber sur le siège passager. Martin s'assied à côté de moi, respirant la satisfaction à plein nez. Il démarre le véhicule et le fait sortir sur la route principale. Bon, apparemment il sait réellement conduire. J'attache quand même avec soin ma ceinture de sécurité. 

Une figurine de loup est posée sur le tableau de bord. Je la regarde agiter la tête à chaque secousse. Je me demande qui a offert ça à Martin. Une de ses ex, peut-être. 

Je serre les poings. 

— Où est-ce qu'on va ? je demande en gardant les yeux fixés sur le loup en plastique. 

L'alpha hausse les épaules. 

— Peu importe. Continuons tout droit. Je veux surtout te parler. 

Je me tasse sur mon siège. 

— Et de quoi, exactement ? D'amour éternel ? Ou alors tu vas peut-être me mordre à nouveau ? 

Le jeune homme ronchonne. 

— Inutile de le faire une seconde fois. 

— Hum… 

D'un geste devenu machinal, je vérifie que le foulard est bien fixé autour de mon cou pour cacher cette horrible marque. 

— Apparemment, continue Martin d'un ton désapprobateur, Émile ne t'a pas expliqué clairement ce que sont des âmes sœurs. 

Je pousse un grognement. 

— Au moins il m'a donné des éclaircissements, lui. Pas comme d'autres qui ont préféré m’agresser sans autre forme de procès. 

Il choisit d'ignorer cette dernière remarque. 

— Il existe une croyance chez les loups qui affirme que chaque individu naît avec une personne qui lui est destinée. Cette personne est son âme soeur, c’est-à-dire l’homme ou la femme auprès de qui il se sentira complet et qui lui correspondra parfaitement. Il est rare de parvenir à rencontrer son âme sœur. Nous sommes des gens extrêmement chanceux, toi et moi. 

Le loup et moi (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant