Épilogue

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En ce début de juillet, la forêt resplendit de lumière. Et, chose incroyable à préciser dans cette région, il n'a pas plu une seule fois depuis des jours.

Je détache la laisse de Pruneau pour le laisser courir un peu. Le chiot s'empresse de galoper en jappant comme un fou. Je le regarde tourner sur lui-même pour essayer d'attraper sa propre queue. Il est un peu bête, parfois. Je comprends pourquoi mon petit-ami prétend qu'il me ressemble.

En parlant de petit-ami... Martin est à mes côtés, bien entendu. Il attrape ma main pour la serrer dans la sienne.

- J'avais vraiment hâte que les grandes vacances arrivent, soupire-t-il en étirant l'autre bras. Nous allons pouvoir passer beaucoup plus de temps ensemble.

Quand il me regarde avec cet air-là, j'ai l'impression de le connaître depuis toujours. Dire que nous ne sortons ensemble que depuis deux mois !

- Beaucoup plus de temps ensemble ? je répète. Je croyais que nous étions déjà au maximum.

Je ronchonne pour la forme. En réalité, chaque moment passé avec l'alpha me ravi secrètement.

Seulement secrètement. Je ne voudrais tout de même pas qu'il attrape la grosse tête.

- Tu oublies que nous étions séparés pendant toutes nos heures de cours. Ce qui représente environ sept heures par jour, remarque Martin avec une moue malheureuse.

Je roule des yeux.

- Oui, bon, je te rappelle que l'année prochaine nous n'habiterons même plus dans la même région.

Martin s'est inscrit à Lyon, dans une prépa pour écoles de cinéma. Il a finalement choisi de suivre ses rêves plutôt que les injonctions familiales. Son père a un peu râlé mais son grand-frère l'a beaucoup soutenu, je crois. Apparemment, mon enlèvement les a rapprochés. Content d'avoir servi à quelque chose...

Le jeune homme devient tout pâle et m'attrape soudain dans ses bras.

- Je sais, mon amour, je sais. Si tu veux que j'annule tout pour rester à tes côtés...

- Mais non !

J'ai vécu 16 ans trois quart sans lui. Je sais quand même comment me débrouiller tout seul ! Et puis Martin a promis de revenir tous les week-ends et je veillerai à lui faire respecter cet engagement. Et puis sinon c'est moi qui irai à Lyon. Cela dit, j'ai passé tant de jours collé contre le jeune homme ces derniers temps que je me demande comment je parviendrai à supporter notre séparation.

Tant de jours et tant de nuits. Fort heureusement, mes parents n'ont jamais remarqué que Martin venait dormir dans ma chambre en cachette presque tous les soirs. Mais nous n'avons jamais... Je veux dire... Nous sommes toujours restés sages, hein ? C'est juste que... que l'alpha se plaignait d'être stressé lorsqu'il ne me voyait pas et...

Et...

Bref.

Au moins, mes parents apprécient Martin. En grande partie parce qu'ils peuvent l'exploiter comme ouvrier gratuit. L'alpha a commencé par enfin réparer le volet cassé. Puis mes parents lui ont demandé d'en installer un nouveau et de repeindre tous les autres, tant qu'il y était. Et ainsi de suite !

"Et bien quoi ?" a demandé ma mère lorsque je leur ai reproché leur attitude. "Martin est volontaire, non ? Et puis je le laisse fourrer sa langue dans la bouche de mon fils. Il peut bien en être reconnaissant".

Je suis devenu rouge comme une tomate.

"Maman ! Il ne fourre pas sa langue dans ma bouche !".

En réalité, si, il le fait, mais ma mère n'a pas besoin de le savoir. Aucune mère n'a besoin de connaître ce genre de détail.

Le loup et moi (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant