Le loup et moi (bxb) [terminée]

Chapitre 35

Alors que je m'attendais à ce que Martin se mette à rire en déclarant que son père est gâteux, ou je ne sais trop quoi, il se mord la lèvre et prend un air détaché en regardant en direction de la fenêtre. 

— Oh... C'est juste une autre particularité des loups. Disons que... eh bien... les omégas mâles ont la capacité effectivement de porter des enfants s'ils sont fécondés pas un alpha. 

J'ai l'impression d'avoir reçu une enclume sur la tête. Ma bouche s'ouvre et se ferme plusieurs fois sans qu'aucun son n'en sorte. 

Quoi ? Quoi ? Quoi ? Quoi ? Quoi ? Quoi ? 

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Mon esprit n'est plus qu'un champ de ruine plein de points d'interrogation. Qu'est-ce que c'est encore que ce bordel ? 

— Tu... tu veux dire que moi je pourrais tomber enceint de toi ? 

J'ai envie d'éclater de rire, espérant de toutes mes forces qu'il s'agisse d'une plaisanterie. Mais j'ai bien peur que non... 

Martin lève les mains comme s'il craignait que je me jette soudain sur lui pour le tabasser. 

— Calme-toi, Théo. 

Je bondis hors du lit pour me mettre à déambuler dans toute la pièce. 

— Je SUIS calme ! je proteste d'un ton suraigu. 

C'est une plaisanterie. Cela ne peut être qu'une plaisanterie. 

Je passe et repasse devant l'alpha qui me regarde à présent fixement avec inquiétude, comme si j'étais une bombe sur le point d'exploser. 

Une plaisanterie. Oui, une plaisanterie. 

Martin tapote la place du lit à côté de lui. 

— Tu ne veux pas venir t'asseoir un instant ? Nous pourrions discuter et... 

Je le coupe aussitôt. 

— Il est hors de question que je prenne place un jour à nouveau à côté de toi. Arrête de me regarder aussi intensément, d'ailleurs ! Je n'ai pas envie d'avoir un bébé ! 

Ma voix s'étrangle sur le dernier mot comme s'il s'agissait d'un abominable juron. 

L'alpha roule des yeux. 

— Enfin, Théo, je ne vais pas te rendre enceint en te regardant ! Pour cela il faudrait que... 

Je l'interromps en hurlant presque : 

— Je ne veux pas le savoir ! Ramène-moi chez moi tout de suite ! Sans me toucher ! Non, n'approche pas ou je hurle  !!  

Il lève les mains en l'air. 

— Tu hurles déjà. Et il faudra bien que je t'approche pour te ramener chez toi ! 

Je recule jusqu'à ce que mon dos heurte le mur. 

— Non ! Non ! Et NON ! 

— Théo... 

Il s'arrête à un mètre de moi, les mains toujours levées. 

— Je n'ai pas l'intention de devenir père, assure-t-il. Pas encore, du moins. 

— PAS ENCORE ?! J'espère que tu ne le seras jamais parce qu'il est HORS DE QUESTION que tu plantes un enfant dans mon ventre ! 

— Calme-toi Théo... Et parle moins fort. Tu oublies que les loups ont l'ouïe fine. Tout le monde doit t'entendre. 

Je pose aussitôt mes mains sur ma bouche. Zut ! Zut ! Zut !