— Viens !
Shira entraina Raphaël à l'étage. Il jeta un regard au père de Shira qui semblait vouloir dire quelque chose, mais sa mère l'en empêcha.
C'est pas le moment Patrick !
Les deux adolescents disparurent en haut de l'escalier.
— On va pas la laisser avec lui dans sa chambre !
Galit secoua la tête.
— Tu préfère qu'elle reparte ?
Elle sera sûrement avec lui, mais on saura pas où...
Patrick soupira, il avait envie d'une cigarette mais il n'avait pas fumer depuis que Galit avait appris qu'elle attendait Shira. Dès le début de sa grossesse, l'odeur de la cigarette l'avait rendu malade, et Patrick avait dû choisir entre faire des câlins à sa femme ou fumer. Un choix qui avait été vite fait.
Patrick retourna dans le salon, ne sachant quoi faire pour que Shira aille mieux. Galit, elle monta les escaliers. Shira n'avait pas fermer la porte de sa chambre. Elle s'était changée et couchée dans son lit, Raphaël, lui, n'avait retiré que ses baskets et s'était installé à ses côtés, au dessus de la couette.
— Tu veux manger un peu ? lui proposa sa mère.
Shira déclina, bien qu'elle n'ait quasiment rien avalé de la journée. Galit avait remarqué que Shira mangeait de moins en moins depuis quelques jours.
— Comment tu t'appelles ?
Raphaël fut surpris que la mère de Shira s'addresse à lui d'une voix douce, elle n'avait pas l'air fâchée que sa fille ait désobéit.
— Raphaël, répondit-il.
Galit sourit.
— Moi, c'est Galit. Tu veux manger quelque chose ?
Il secoua poliment la tête.
— Non, merci.
Galit sortit de la chambre en laissant la porte ouverte. Elle était très différente de ce que Raphaël avait imaginé d'après tout ce que lui avait raconté Shira.
Elle était instructrice de tir dans l'armée israélienne.
Elle fait du tir quand elle est énervée.
Elle est prof de krav maga.
En réalité, Shira avait aussi mentionné que sa mère allait deux fois par mois à la thalasso et régulièrement chez la manucure, mais ça, il ne l'avait pas retenu.
Au final, il trouvait que la mère de Shira avait l'air très gentille. Son regard se posa sur Shira, étendue sur son lit qui faisait la taille de la chambre de Raphaël. Elle semblait plus calme qu'au point de vue, mais pas moins triste.
— Shira ?
Elle posa son regard sur lui, il lui prit la main. Il avait oublié qu'une soirée se déroulait chez Alban, il n'y avait plus que Shira qui comptait.
— Ca t'arrives souvent de faire des crises d'angoisses ?
Shira détourna le regard. Elle n'aimait pas parler de ça, elle avait honte. Oui, ça lui arrivait souvent depuis le collège. Les premières avaient eu lieu en pleine nuit, elle s'était mise à pleurer sans raison, juste parce que l'angoisse accumulée était devenue trop forte, trop dure à supporter.
Shira s'était dit qu'heureusement, ça ne lui était jamais arrivé en public, même Milano ne savait pas. Ce n'était pas le genre de choses qu'elle allait lui raconter.