— Comment c'est trop abusé ! Elle marche pas cette putain de manette, s'exclama Aaron.
Margaux se marra, et affirma qu'au contraire, la manette marchait très bien. Aaron, par contre avait des progrès à faire. Ce dimanche en fin d'après-midi, il jouait aux jeux vidéos et Aaron la trouvait transformée depuis le début du weekend.
Plus détendue, plus heureuse.
Plus belle, aussi.
Ils se lancèrent un regard complice, Margaux abandonna sa manette, qui, à l'avis d'Aaron, fonctionnait mieux que la sienne, et l'embrassa. Il ne sut pas vraiment si c'était le regard de Margaux, l'instant, ou la façon dont elle l'embrassa, mais il comprit que c'était le bon moment. Qu'elle avait abandonné l'idée de trop réfléchir et décidé de vivre l'instant présent.
Malgré l'excitation qui grandissait en lui, Aaron s'évertua à rester mettre de la situation. Ses mains s'aventurèrent sous le t-shirt de Margaux sans qu'elle n'y trouve rien à redire.
Bien au contraire.
Après l'avoir partiellement déshabillée, il avisa l'étroitesse du canapé et la souleva dans ses bras pour aller la déposer sur le lit, et ce non sans quelques difficultés car il devait davantage sa musculature aux stéroïdes qu'il gobait comme des Haribos qu'à de nombreuses heures passées dans une salle de sport à soulever de la fonte.
Heureusement, Margaux ne le remarqua pas, ce qui lui évita de penser qu'elle était grosse alors qu'Aaron aurait aussi eu du mal à soulever Shira qui pesait à peine 50kg.
Margaux regardait Aaron qui lui caressait doucement les cheveux. Elle réalisait doucement ce qui venait de se passer, ils avaient fait l'amour, longuement. Il avait pris les choses en main et pas un instant Margaux ne s'était sentie moche, mal à l'aise ou nulle.
Elle se sentait juste bien dans les bras d'Aaron.
— Ca va ? s'enquit-il.
Elle hocha la tête. Souriante. Heureuse.
— Tu dors avec moi ?
— Ouais, mais demain matin je bosse !
Pas que j'en ai particulièrement envie, mais...
⋆⋆⋆
Les vacances d'octobre se déroulaient lentement. Raphaël allait tous les jours voir Shira chez elle. Il trouvait sa mère très sympa et très acceuillante. Son père, lui se contentait de le saluer du bout des lèvres quand il rentrait du travail.
Raphaël avait bien compris que Patrick Abitan se méfiait de lui. Il n'y avait pas de quoi, pourtant. Jamais il n'aurait fait de mal à Shira. Et jamais il n'aurait laissé personne lui en faire.
Mais d'un autre côté, Raphaël se disait qu'on ne pouvait pas reprocher à un père de vouloir protéger sa fille. Et que s'il avait eu une sœur, il n'aurait sûrement pas sauté de joie à l'idée qu'elle ait un mec. Son père non plus.
Mais Eli Toledano n'avait eu que des garçons.
Le soir, Raphaël sortait avec ses potes. Il ne leur avait rien dit concernant sa copine.
Shira ne voulait plus sortir de chez elle, ni voir personne à part Raphaël. Milano était partie en vacances avec sa mère, tant mieux avait dit Shira parce qu'elle ne voulait pas lui parler de ses problèmes.
Raphaël ne l'avait pas vraiment remarqué, mais elle mangeait de moins en moins.
Ses potes eux, étaient chaque jours un peu plus excités par leurs "problèmes de riches" comme disait Amine. Leurs correspondants américains devaient arrivé le premier lundi après les vacances.
VOUS LISEZ
Mi Beau Gosse Mi Bâtard III - Jamais deux sans trois
Roman pour AdolescentsTroisième partie