Mon fils

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Le soleil d’hiver inondait la salle de classe de la jolie petite école primaire du centre-ville. Les murs étaient recouverts de dessins d’enfants qui respiraient la joie et le bonheur. Sur chaque table était inscrit le prénom de l’écolier.

Lilou, Marius, Cléa…

Ulysse.

— Ulysse, est-ce que tu as terminé ? demanda l’adorable institutrice.

Elle ramassait les exercices d’écriture qu’ils devaient faire.

Inshallah

La maîtresse ouvrit de grands yeux.

— Pardon ?

Inshallah ! répéta Ulysse.

En réalité, Ulysse n’avait aucune idée de ce que ça voulait dire, il avait juste entendu Hicham dire ça.

— Ulysse, c’est pas une réponse ça. Tu as terminé ou tu n’as pas terminé !

Cette fois, Ulysse répondit par quelque chose qu’il avait entendu son père dire à Graziella.

— Me casse pas les couilles !

***

Farid était affalé sur la banquette en skaï noire du bar à chicha. Entouré de sa garde rapprochée. Comme toujours.

Son iPhone sonna. Un nom s’afficha sur l’écran.

Agathe.

Il se leva, et alla prendre l’appel dans la réserve du bar.

— Allô ?

Elle ne lui dit pas bonjour et rentra tout de suite dans le vif du sujet.

— Il faut vraiment que tu surveilles ton langage devant Ulysse.

— Salut Agathe…

Elle souppira.

— Change pas de sujet !

— C’est quoi le problème ? demanda Farid.

— La maitresse demande à Ulysse s’il a terminé il répond Inshallah !

Farid ne put se retenir d’éclater de rire.

— Ah…

— C’est pas drôle Farid ! s’énerva Agathe.

— C’est pas grave, c’est pas une insulte Inshallah !

— Après il lui dit me casse pas les couilles…

A nouveau, Farid ne put retenir un éclat de rire. Ulysse était bien son fils.

— T’es complétement irresponsable ! l’engueula Agathe.

— C’est pas la fin du monde non plus, nuança Farid. Elle a qu’a pas lui casser les couilles aussi…

Agathe se dit que son ex était irrécupérable.

C’est une façon d’élever un enfant, ça ?

— S’il continue de parler comme ça, il ira plus chez toi ! menaça Agathe.

— D’où c’est ma faute ?

Évidemment, se dit Agathe, c’est jamais lui.

— Tu crois que je parle comme ça ? répliqua-t-elle.

— Il a peut-être entendu ça à la télé, je sais pas moi…

— Farid… M’emboucane pas !

Mi Beau Gosse Mi Bâtard III - Jamais deux sans troisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant