Dans cet état

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— Farid ?

Il releva la tête pour découvrir Graziella qui tenait Ulysse par la main. Qu’est-ce qu’elle foutait là ? Il lui avait dit de garder Ulysse le temps de son rendez-vous au bar à chicha des Olivettes. Sauf que ce bâtard de Réo avait déjà 30 minutes de retard.

Farid se leva, agacé. Il avait Ulysse pour le weekend, comme une semaine sur deux. Il entraina Graziella dans la réserve du bar. Ulysse resta avec Kamel.

— Qu’est-ce que tu fous là ?

— Je suis pas ta baby-sitter !

Le regard de Farid se durcit, il eut envie de la frapper mais il ne le fit pas. Graziella avait été claire quand elle avait accepté de vivre avec lui.

Tu me frappes, je me casse !

— J’ai un rendez-vous, t’avais dit que t’en avais pas pour longtemps !

Farid secoua la tête.

— Quand je te demande un truc, tu le fais !

— Je l’ai fait, mais là j’ai un rendez-vous ! répliqua-t-elle.

Farid la regarda de haut en bas.

— T’as des rendez-vous, toi, maintenant ?

— Ouais !

— Et avec qui ? On peut savoir ?

Graziella haussa les épaules. Le regard de Farid se fit plus dur. Leur accord précisait aussi qu’elle n’avait pas le droit de voir d’autres hommes que lui. Mais cette règle n’était pas réciproque, bien que Farid ne soit jamais allé voir ailleurs depuis qu’elle était là.

— J’ai rendez-vous chez l'esthéticienne pour me faire épiler la chatte !

Farid sourit.

— Sauf si tu préfères que j’ai des poils ! continua Graziella.

Il secoua la tête.

— Tu pouvais pas le dire avant ?

Graziella haussa à nouveau les épaules, une réaction d’ado par excellence. Elle n’avait que 16 ans, mais ça, Farid n’y pensait pas.

— Bah vas-y, lança-t-il, te faire épiler la chatte…

Elle se planta devant lui, la paume ouverte vers le ciel, un geste sans équivoque.

— J’ai besoin de fric !

— Je t’en ai donné hier !

— J’en ai plus.

Il soupira. Baissa un instant les yeux sur le joli corps de poupée de Graziella et plongea la main dans la poche de son jean à la recherche de son portefeuille, se disant qu’il rentabiliserait son investissement ce soir, quand Ulysse serait au lit.

Il déposa quelques billets entre les griffes rouges carmin de Graziella. Retourna s'asseoir à sa table. Réo n’était toujours pas là. Ulysse souriait de toutes ses dents, dont certaines étaient tombées récemment.

Farid se dit que si son fils allait raconté à sa mère qu’il était allé dans un bar à chicha…

Il cherchait une solution quand Réo se pointa, avec près d’une heure de retard. Il enleva sa paire de Ray Ban alors qu’il pleuvait dehors. Farid se crispa encore davantage. Voir Ulysse ici l’énervait, même si pour l’instant le petit garçon de 6 ans discutait avec “tonton” Kamel et n’avait pas remarqué la bande de dealers amorphes à la table d’à côté ni les putes à quelques mètres d’eux.

Mi Beau Gosse Mi Bâtard III - Jamais deux sans troisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant