— Shira ?
Raphaël venait de coller son téléphone portable à son oreille. Il était à la soirée d'Alban.
Il fronça les sourcils.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
La voix de Shira était étrange, comme empreinte de sanglots, mais avec la musique il n'entendait pas très bien.
— Attends.
Il s'éloigna dans le jardin d'Alban. Dylan lui lança un regard interrogatif et pour toute réponse, Raphaël haussa les épaules, signe qu'il ne savait pas ce qu'il se passait.
— Shira qu'est-ce qu'il y a ?
La voix de la jeune fille était à peine audible.
— Viens s'il te plaît.
— T'es où ? demanda Raphaël.
— Au point de vue...
Raphaël raccrocha en se demandant ce que pouvait bien faire Shira toute seule au point de vue à plus de 23h. S'il n'avait copriis qu'une seule chose, c'est qu'elle avait besoin de lui.
Il retourna sur la terrasse d'Alban. Se demandant ce qui était en train de se passer.
— Faut que j'y aille !
— Où ? demanda Dylan qui avait Mélissa sur les genoux.
Elle jouait les chattes amoureuses, mais dès que Dylan avait le dos tourné, elle reluquait Alban et sa belle gueule.
Alban, le bon parti.
— Voir Shira, répondit Raphaël.
— Il y a un problème ? s'enquit Dylan.
Raphaël soupira.
— Je sais pas, je t'appelle ok ?
Dylan approuva d'un signe de tête et Raphaël enfourcha son scooter pour rejoindre le point de vue, devant le lycée, à l'entrée du quartier Valparaiso. Il gara son scooter sur le trottoir. Il faisait évidement nuit et le point de vue n'était pas éclairé.
— Shira ?
Elle se leva du banc et Raphaël s'approcha. Il remarqua qu'elle pleurait.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
Elle ignora la question.
— On s'en va !
— Quoi ?
Il avait un peu bu, un peu fumé et cette situation semblait assez irréelle aux yeux de Raphaël. Que faisait Shira ici toute seule. En larmes.
— T'as ton scooter ? demanda-t-elle.
— Oui, mais...
Elle ne le laissa pas terminé, et il se dit que Shira n'était décidément pas dans son état normal.
— On va prendre une chambre d'hôtel quelque part et...
Il secoua la tête.
— Et ? la coupa Raphaël. Qu'est-ce que tu fais là toute seule à minuit ?
Pour toute réponse, le portable de Shira sonna.
Ima.
— C'est qui ? s'enquit-il.
Shira répondit comme si c'était sans importance.
— Ma mère...
Raphaël ignorait qu'en Hébreu, Ima signifie Maman.
