Izac pestait contre l’ordinateur du CDI qui ramait. Mehdi, installé à côté de lui, ne savait pas quoi faire de plus. Ils préparaient leurs TPE lors de l’heure hebdomadaire dédiée.
— On arrive à rien, fit Izac.
Il pensait à son iMac installé dans sa chambre. Son père lui avait offert pour son entrée au lycée. Rien à voir avec l’antiquité face à lui. Mehdi approuva d’un signe de tête. Il avait fait des recherches sur son téléphone portable et pris des notes sur une feuille en prévision de cette heure de travail avec Izac, mais ils passaient plus de temps à attendre que l’ordinateur accepte de fonctionner qu’à bosser.
Mehdi n’avait pas d’ordinateur à lui.
— Tu sais quoi, t’as qu’à venir chez moi dimanche on le fera sur mon ordi, fit Izac.
Cette proposition surprit Mehdi. Si Izac et lui semblaient être les deux meilleurs élèves de la classe, ils n’étaient pas vraiment copains. Ils s’étaient mis ensemble pour les TPE parce qu’ils voulaient tous les deux bosser pour avoir un maximum de points d’avance. Une alliance stratégique.
Le grand pote d’Izac était Alban. Ils venaient du même quartier, du même milieu. Dans la tête de Mehdi, du moins. Lui vivait à Ribeiro, avec ses parents et ses deux petites sœurs. Bien loin du faste des villas de Valpa’ où il n’avait jamais mis les pieds.
— Tu veux pas ? s’inquiéta Izac.
— Si, mais ils vont rien dire tes parents ?
Izac secoua la tête.
— Non, c’est pour bosser. T’as un truc de prévu dimanche ?
Mehdi fit un signe de dénégation. A part l’école et les devoirs, il n’avait pas grand chose de prévu, le dimanche ou un autre jour. A l’inverse, il lui semblait qu’Izac était le mec le plus populaire de la Terre avec sa bande de potes. Ca l’avait d’emblée surpris qu’il accepte de se mettre en binôme avec un nobody comme lui pour les TPE. Mais Izac s'était révélé bien plus simple et sympa que l’avait cru Mehdi.
— Je viens, assura-t-il.
***
Raphaël tira sur le joint que venait de lui tendre Pablo. Ce samedi soir était un soir de fête chez Alban. Une de plus. Ses parents sortaient tous les weekends, sans que personne ne sache trop où ils allaient.
Amine et Madison avaient disparu dans l’une des chambres de la luxueuse villa depuis au moins une heure. Ils avaient leurs raisons. Depuis l’orage qui avait privé la région d’électricité pendant plusieurs heures, le temps était brutalement devenu très automnale et leurs parties de jambes en l’air sur le toit de l’immeuble d’Amine s’en trouvaient compromises, comme il l’avait expliqué à Bryan qui n’avait pu retenir un fou rire de dix minutes.
Madison et moi on peut plus baiser parce qu’il fait trop froid et des fois il pleut…
Pour l’heure, c’était Dylan, un peu très bourré, qui occupait le centre de l’attention en racontant comment il avait pris un bain dans la baignoire jacuzzi de Siri. Ca et rencontré sa mère qui lui avait donné pleins de cookies à ramener chez lui.
Elle est trop sympa Galit !
— Qu’est-ce qu’elle a, à la fin ? demanda Bryan.
Tiffany ne le savait pas. Shira s’était contenté de lui dire qu’elle était malade, sans rien demander de plus. Elle lui envoyait des photos des cours tous les jours. Shira la remerciait, mais ne lui racontait pas grand-chose de ce qui se devait actuellement se passer dans sa vie. Tiffany avait posé la question à Milano qui avait haussé les épaules en prétendant ne pas savoir non plus.