— Alors Alban, tu l’avais lancé sur quoi ton grand-père ? demanda Dylan.
Ce 26 décembre, ils s’étaient tous retrouvés au bar à chicha des Olivettes, sauf Diego qui était sur la route pour revenir de Villejuif et Pablo qui restait en Colombie jusqu’au 2 janvier.
— Notre empire colonial !
Côme pouffa. Amine, lui, préférait changer de sujet.
— T’étais où toi ? Sale lâcheur, dit-il à Bryan qui venait d’arriver.
Bryan s’assit sur la banquette de skaï noire avant de répondre.
— Bah chez les grands-parents de Tiffany !
— C’est bien, t’as mangé de la bûche ?
Bryan pouffa face à la véhémence d’Amine. D’ordinaire, le jour de Noël, il se dépêchait de rejoindre Amine chez lui pour fuir les engueulades perpétuelles entre ses parents.
— Si t’en voulais, t’aurais dû demandé, fit-il à son meilleur ami.
— J’en veux pas. En plus Noël c’est une fête pas logique !
Tous les regards se tournèrent vers lui.
— Pourquoi ? demanda Alban.
— C’est l’anniversaire à Jésus, pourquoi toi t’aurais des cadeaux ? répliqua Amine.
Les autres se marrèrent. Il n’y avait qu’Amine pour sortir des trucs comme ça.
C’est l’anniversaire à Jésus !
— J’avoue, fit Izac.
— A sa place, je le prendrais grave mal, continua Amine.
— A la place de qui ? demanda Hugo.
— Bah de Jésus !
Ses potes étaient morts de rire.
— T’es jaloux parce que t’en as pas, des cadeaux, fit Côme.
— Tu me demandes si je suis jaloux parce que j’ai pas eu un MacBook, des fringues de marque, des Mon Chéri et des chaussons en moumoute ?
— Qui a eu des chaussons en moumoute ? demanda Alban.
— Hugo, répondit Waël.
— T’es pas jaloux ? insista Bryan.
— Si ! confirma Amine.
Ils se marrèrent.
— Ca donnerait quoi le grand-père d’Alban mais version Amine ? demanda Dylan.
— Quoi ? firent en coeur ses potes.
Aucun n’avait un cerveau assez rapide pour suivre le cheminement de la pensée de Dylan.
— Au lieu de dire la France aux français il dirait l’Algérie aux Algériens ? proposa Côme.
Alban secoua la tête.
— Bah non, la France aux Algériens !
Ils se regardèrent.
— Il est pas comme ça mon grand-père, fit Amine qui détestait ce sujet.
Personne ne releva. Alban en rajoutait jusqu’à ce qu’Amine lance.
— Tu lui as parlé de Naïma ?
Tous se tournèrent vers Alban.
— Non, je voulais mes cadeaux, et l’héritage !
Evidemment.