Take me down into your paradise
Don't be scared, 'cause I'm your body type
Just something that we wanna try
'Cause you and I, we're cool for the summer
— London le lustre !
Sa petite sœur faisait voler son bâton de majorette pile sous le lustre en cristal rococo du salon.
— Quoi ?
— Tu vas péter le lustre, cria Paris pour couvrir la musique.
Leur père entra dans le salon. Leur maison était immense et magnifique. L'une des plus belles propriétés de la ville, avec une vue imprenable sur le port et la mer qui scintillait sous le soleil.
— Qu'est-ce qu'il y a ma Paris ?
La plus belle fille du monde.
— London va casser le lustre avec son bâton.
Serge haussa les épaules.
— C'est pas grave, on achètera un autre.
Paris soupira et remit ses écouteurs en se disant qu'elle aurait préféré naître dans une vieille famille française où on connaissait la valeur de l'argent plutôt que chez des nouveaux riches pour qui plus c'était tape à l'œil, mieux c'était.
— Il est où Armando ? demanda son père.
Paris enleva un de ses AirPods.
— Quoi ?
— Armando, il est où ?
— Il s'appelle Armand, papa.
Elle remit son écouteur pour ne pas entendre son père raconter comment son petit copain "Armando" était formidable. Ils étaient ensembles depuis deux ans, s'étaient rencontrés sur les courts de tennis du country club. Armand représentait tout ce qui faisait rêver Paris : un prénom qui ne renvoyait pas à une star américaine, un nom à particule, un arbre généalogique qui remontait jusqu'à Saint-Louis.
Et pourtant, Armand, qui vouvoyait ses parents, adorait la famille de Paris et le joyeux bordel qui régnait toujours chez eux.
Pour l'heure, Paris devait se préparer mentalement à entamer sa deuxième année d'école de commerce.
Demain.
***
Raphaël, Diego et Dylan arrivèrent devant le portail du lycée pour leur premier jour de Première. Ils étaient tous les trois en série STMG. Ils retrouvèrent leurs potes.
— Je peux pas t'embrasser, c'est le Ramadan ! disait Amine à Madison qui voulait absolument lui rouler des pelles.
Elle commençait son année de seconde et était ravie d'être dans le même lycée que son copain. Amine, lui rentrait en première L. Il avait passé l'été à lire et à faire les quizz de culture générale que lui avait envoyé Shira. Il était déterminé à réussir, même si personne ne le prenait vraiment au sérieux.
Je vais être avocat comme France Inter, euh, Badinter.
— Il s'est pas brossé les dents, fit Waël.
Waël, qui ne voyait pas pourquoi il ne prendrait pas Elise dans ses bras, déjà qu'ils ne s'étaient pas vus pendant un mois quand il était au Liban.
Elle se marra. Elle rentrait en première STI2S. Waël en S.
— Regarde-moi ce Beau Gosse, lança Alban à Izac en désignant Raphaël.
Il avait mis une chemise bleu ciel, de la même couleur que ses yeux, mais il ne checka même pas ses potes. Il alla droit sur Shira qui portait un adorable ensemble coordonné rose.
