Alban embrassait Naïma à pleine bouche. Elle ne pouvait pas venir à toutes les fêtes qu’il organisait, tous les samedis soirs en général, alors elle profitait. Elle ne ressentait plus rien pour Amine depuis qu’elle s’était mise en couple avec Alban.
Alban le prince charmant. Qui venait d’une vieille famille française, qui vivait à Valpa’. Qui semblait tout avoir en claquant des doigts.
Amine, lui, était seul ce soir-là. Raphaël enchainait les whisky, de bonne humeur. De très bonne humeur. Shira était là. C’était la première fois depuis longtemps qu’elle avait accepté de lui suivre à une fête.
Tout le monde était ravi de la voir.
Elle s’assit à côté d’Amine sur le canapé du salon. La table basse en bois précieux, le beau tapis blanc. Amine sirotait du whisky dans l’un des beaux verres du père d’Alban. Shira, elle, n’avait bu qu’une vodka orange au début de la soirée.
— Elle est pas là Madison ?
— Elle s’est pris la tête avec sa mère, du coup elle est punie…
Shira hocha la tête. Amine but une gorgée de whisky.
— C’est bien que tu sois là, ça faisait longtemps.
Elle sourit.
— Il est où Rafi ? demanda-t-il.
— Il vomit.
Amine pouffa.
— Il voulait pas que je reste avec lui, continua Shira.
— Il a l’habitude, t’inquiéte pas.
Puis devant le regard de Shira, il ajouta.
— Notre première cuite c’était l’été entre la 6e et la 5e, il avait piqué une bouteille de vodka à son frère.
— Ah ouais ?
Raphaël ne lui avait pas raconté ça. Amine vida son verre de whisky.
— Et ouais, Shira… On en a fait des conneries avec lui… Mais depuis qu’il est avec toi, il a grave changé.
Amine se pencha pour prendre la bouteille de Jack Daniel’s restée sur la table et se resservir un verre. A cette heure-là il aurait dû être dans une chambre avec Madison.
— Je l’ai jamais vu comme ça, pourtant je le connais depuis la maternelle.
Shira sourit.
— Ah bon ?
Amine hocha la tête.
— Il te kiffe grave.
— Et toi, tu kiffes grave Madison ?
Amine haussa les épaules.
— C’est ma meuf, mais… Rafi et toi c’est du solide.
Shira pouffa. Amine donna un coup de poing sur le bois de la table basse et répéta.
— C’est du solide !
Si la relation entre Shira et Raphaël était solide, la table basse semblait l’être beaucoup moins. Elle vibra sous le choc et le verre d’Amine qu’il venait de remplir de whisky s’écrasa par terre dans un bruit de verre brisé.
Shira arrêta de rire. Amine regarda par terre, le tapis blanc qui s’était imbibé de liquide ambré et le verre qu’il n’était plus qu’un amas d’éclats.
— Merde.
Shira fixa un instant les éclats de verre.
— C’est du cristal !