— Ma chambre ? répéta Alban sans comprendre.
Il avait bu, fumé, et ne s'attendait pas à ce genre de propositions de la part de Mélissa.
Elle fit deux pas, et se retrouva juste devant lui.
— Tu veux pas ?
Elle affichait un petit sourire qui troubla Alban. Suffisamment pour qu'il ne réagisse pas quand Mélissa posa ses lèvres sur les siennes. Il sentit son bas ventre s'enflammer quand la langue de la jolie métisse se fraya un chemin entre ses lèvres. Il posa une main dans le creux de ses reins avant de finalement se rendre compte de ce qui était en train de se passer et de la repousser.
Tout ça n'avait duré que quelques secondes.
— Tu joues à quoi ? s'exclama Mélissa
— Et toi ? répliqua-t-il.
Il était rare qu'un garçon repousse ses avances.
— Tu sors avec Dylan...
Elle éclata d'un rire qu'Alban n'aima pas du tout. Elle devait être aussi saoule que lui. Si ce n'est plus.
— Sucer c'est pas tromper !
Elle lui adressa un clin d'oeil et retourna sur la terrasse. Dans les bras de Dylan. Alban, lui, réalisa que quelqu'un l'observait.
Kyle n'était pas le seul à vider ses tripes après avoir bu trop de Kool Aid à la vodka. Josh ne tenait pas du tout l'alcool, et il en faisait les frais.
— Qu'est-ce que tu fous ? demanda Izac.
Alban soupira, emmerdé. Bien conscient qu'Izac avait été témoin d'un truc qu'il n'aurait pas du voir.
— Il va bien Josh ? demanda Alban.
Izac revenait de la salle de bains.
— Oui, qu'est-ce que tu branles avec la meuf de Dylan ?
— Rien...
Izac ne répondit pas, mais Alban savait qu'il n'en pensait pas moins. Il savait aussi que malgré tout, Izac ne dirait rien. Ca n'était pas à lui d'annoncer à Dylan que sa petite amie était infidèle.
***
— Papa, elle est où Gaza ?
— Gaza ? répéta Farid.
Il se demanda pourquoi son fils de 6 ans lui demandait où était Gaza. Après tout...
— En Palestine.
Sauf qu'en réalité, Farid aurait été incapable de placer Gaza sur une carte du monde.
Dans le rétroviseur intérieur de l'Audi, Farid eut tout le loisir d'observer le changement d'expression chez son fils, comme s'il était déçu.
— Elle est en vacances ?
Cette fois, Farid se retourna. De toute façon, il était coincé dans un embouteillage depuis 10 minutes. Il faisait deux mètres à la minute, grand maximum.
Marseille, un dimanche de match.
— Quoi ?
— Bah, ton amoureuse, Gaza.
Farid se marra. Il n'y avait qu'un gosse pour sortir un truc pareil.
— Graziella, Ulysse, et c'est pas mon amoureuse.
Faut pas rêver.
— C'est qui alors ? s'enquit le petit garçon.
Farid se retourna, se reconcentra sur la route pour avancer de quatre mètres d'un coup.
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Mi Beau Gosse Mi Bâtard III - Jamais deux sans trois
Roman pour AdolescentsTroisième partie