— Shira ?
Elle descendait majestueusement les escaliers de la villa de ses parents, vêtue d'un peignoir blanc dont le bas et les manches étaient décorés de plumes synthétiques. Elle avait pris un bain, pour oublier que sa vie était de plus en plus compliquée à supporter.
— Oui ?
— Madame quelque chose de ton lycée m'a appelé, fit son père.
— Oh, fit Shira en ouvrant le réfrigérateur.
C'était l'heure du dîner.
— Tu sais pourquoi ? demanda Patrick.
— Un léger différent administratif, répondit Shira en inspectant le contenu de l'immense frigo américain à double porte.
Son père se satisfit de cette réponse et se dit qu'il n'avait pas besoin de rappeler cette Madame quelque chose du lycée de Shira.
Si elle croit que j'ai le temps de jouer les secrétaires, cette bonne femme.
Shira claqua la porte du frigo sans rien prendre et reprit la route de sa chambre.
— Tu manges pas ? demanda Galit qui terminait de préparer le dîner pour elle et son mari.
D'ordinaire, Shira aimait bien se préparer son dîner toute seule, ce qui était plus pratique pour tout le monde puisqu'elle était vegan. Pas ses parents.
— J'ai pas faim, répondit Shira.
Galit hocha la tête, se disant que ce n'était pas si grave si Shira mangeait une heure plus tard. Elle coupa le gaz sous la casserole de tchakchouka et en divisa le contenu dans deux assiettes.
— Patrick, à table, dit-elle pour que son mari pose son téléphone portable.
Elle ne savait pas que Shira ne dînerait pas ce soir-là.
***
Aaron passa la main dans ses cheveux fixés au gel avant de frapper à la porte du studio de Margaux. Ils devaient dîner ensemble et jouer à la Switch. Un bon programme.
Elle ouvrit la porte, un tablier de cuisine noué autour des hanches et il déposa un baiser sur ses lèvres. Une bonne odeur de tomate et d'huile d'olive vint chatouiller les narines d'Aaron.
— Ca sent trop bon t'as fait quoi à manger ?
— Des tomates farcies, répondit-elle.
Aaron afficha son sourire de mariole très content et alla s'installer sur le canapé pressé de déguster le repas préparé par Margaux.
Elle posa son assiette devant lui et il en inspecta le contenu.
— Il y a de la viande ?
— Oui.
— C'est quoi ?
— De la chair à saucisse, fit Margaux.
Les traits d'Aaron se contractèrent, signe chez lui d'une intense réflexion. Ce qui était assez rare pour être souligné.
— De la saucisse de quoi ? demanda-t-il.
— De porc, répondit Margaux.
Aaron se mordit la lèvre. Margaux mis trois secondes à comprendre.
— Tu manges pas de porc ?
Il secoua la tête d'un air gêné, se disant qu'elle avait du passé beaucoup de temps à préparer ça pour lui.
— Non...
Elle se sentit très conne et regarda ce plat qu'elle cuisinait depuis qu'elle était rentrée de ses cours cet après-midi-là.
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Mi Beau Gosse Mi Bâtard III - Jamais deux sans trois
Roman pour AdolescentsTroisième partie