Les mâles blancs cisgenres privilégiés

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Raphaël et ses copains sortaient des vestiaires après l'entraînement de foot. Waël n'était pas venu. Amine avait passé la moitié de l'entraînement sur le banc de touche et Raphaël avait bâillé un nombre incalculable de fois.

Le mois de septembre venait de débuter et il ne faisait pas moins chaud qu'en août. Au grand desespoir de tous ceux qui faisaient le Ramadan.

— Raf, fit Dylan en le poussant du coude.

Au pied des tribunes, à côté de Tiffany qui était venue voir jouer Bryan, il y avait Shira.

— Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-il.

— T'as l'air ravi de me voir ! répliqua-t-elle.

Raphaël se marra et posa ses lèvres sur celles de Shira avant de s'allumer une cigarette. C'était la première fois qu'elle venait le voir jouer au foot.

— J'étais au krav maga, continua Shira.

Il remarqua qu'elle avait un sac plus gros qu'à l'ordinaire, sûrement parce qu'il devait contenir ses vêtements de sport et ses protections.

— C'est le mercredi maintenant ? fit-il.

Elle secoua la tête.

— C'était le cours des petits, je remplaçais ma mère qui est partie voir une copine à Marseille. Je dois prendre le bus pour rentrer...

Tu le crois, ça ?

Raphaël sourit.

— Je te ramène ?

Shira approuva, et il planta là ses potes qui parlaient d'aller boire une bière au bar à chicha des Olivettes.

— Elle est où la hyène ? demanda Dylan qui n'avait pas décollé ses fesses du banc de touche pendant tout l'entraînement.

— Au patinage artistique ! répondit Shira.

Encore ?

— Elle y va combien de fois par semaine ? demanda Côme.

 Il avait renoncé à compter le nombre de fois où Shira disait que Milano était au patinage artistique.

— Entre 7h et 8h par semaine, plus quand elle prépare une compétition.

Ca rigole pas, se dit Raphaël. 

Il tira Shira par le bras. Elle adressa un signe de la main aux potes de son petit copain avant de mettre le casque qu'il lui tendait.

Raphaël la déposa devant chez elle.

— Tu viens pas ? fit-elle en enlevant son casque.

— Il y a pas tes parents ? répondit Raphaël.

Elle le regarda comme s'il était con.

— S'ils étaient là, ils seraient allés me chercher !

Ah ouais.

Elle l'entraîna à l'intérieur, puis lui servit une bière glacée au bord de la piscine. Elle disparut un instant à l'étage avant de revenir en maillot de bain et de plonger gracieusement dans la piscine à débordement qui scintillait sous le soleil.

— Tu viens pas ?

— J'ai pas de maillot...

Elle fit trois brasses et s'acouda au bord de la piscine

— J'ai déjà vu le loup, Raphaël !

Il se marra.

— Les voisins... tenta-t-il à nouveau.

Mi Beau Gosse Mi Bâtard III - Jamais deux sans troisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant