Nathan se gara devant le pavillon des parents de Laurène. Elle avait insisté pour qu’ils dorment deux jours chez ses parents, Nathan n’était pas vraiment pour.
On peut prendre une chambre d’hôtel, avait-il proposé. Mais Laurène avait décliné.
On va pas prendre une chambre d’hôtel alors qu’on peut dormir chez mes parents. Tu veux les vexer ?
Il avait finalement cédé, bien que l’idée ne lui plaise pas vraiment. Il avait dit à Laurène qu’il irait passer une après-midi chez sa grand-mère à Marseille avant qu’ils ne repartent à Menton. Elle avait accepté, même si elle savait bien qu’elle n’était pas invitée.
Laurène embrassa ses parents, suivie de prêt par Nathan.
— T’as toujours ta belle voiture ? fit Pierre.
Nathan acquiesça, il avait toujours son Audi.
Ils pénétrèrent dans la maison et Laurène le guida vers sa chambre d’adolescente.
— Il y a pas de poster de Justin ?
Laurène pinça les lèvres.
— Commence pas avec ça !
***
— Madame ?
Blanche de Boissac releva les yeux de son livre. Le charmant ami de sa petite fille se tenait face à elle. S’il ne lui avait pas fait bonne impression l’année précédente, il n’avait commis aucun impaire depuis son arrivée au vignoble. Son manque d’étiquette et ses intonations vulgaires semblaient avoir disparues.
Le contact d’Eva, se dit Blanche.
— Que puis-je pour vous mon petit Yuri ?
Il avait l’air gêné au milieu du salon meublé d’antiquité et au murs couverts de reps damassés.
— Est-ce que vous avez un fer à repasser, s’il vous plaît ?
— Que voulez-vous repasser ?
— Ma chemise, elle s’est froissée dans la valise.
Blanche sourit. Se dit qu’elle l’avait mal jugée et que malgré ses humbles origines, il devait être un garçon tout à fait convenable. Restait à parfaire son éducation, et il parviendrait à faire illusion.
— Mariette ? appela-t-elle.
L’employée de maison arriva à petits pas.
— Oui madame ?
— Pourriez-vous repasser la chemise de Yuri ?
— Oui, madame.
Blanche se tourna vers Yoni qui regardait la scène médusé.
— Pour quand la voulez-vous ?
— Demain soir…
La maîtresse de maison approuva d’un signe de tête.
— Pour le réveillon, parfait.
La reine mère se tourna à nouveau vers la bonne.
— Yuri vous l’apportera à l’office.
— Bien madame.
— Merci, Mariette.
Autant dire, vous pouvez disposer…
Mariette les laissa et Blanche dit à Yoni d’apporter sa chemise à l’office. Sauf que la seule office que Yoni connaissait, c’était celle à la synagogue.