Lex a peur. Mais elle ne m'appelle pas. Dans l'expectative, j'attends, de plus en plus tendu. Je meurs d'envie d'aller voir, sauf que si elle ne se pince pas, c'est que l'idée est mauvaise. Le bleu va gérer ! S'il pouvait se dépêcher, je ne lui en voudrais pas.
Une violente douleur à la langue, puis une seconde et une troisième me parviennent. Lex s'est salement attaquée. En temps normal, je n'aurais pas été choqué, c'est une empotée, mais elle a tellement peur qu'elle n'est pas en train de manger, j'en suis certain.
Je n'ai pas fini de faire le tour de la question qu'elle se remord la langue trois fois d'affilée. Cette fois le message est clair, elle m'appelle à l'aide.
— Bonjour, les connards ! annoncé-je en arrivant près de mon humaine.
Il ne me faut qu'un coup d'œil circulaire pour dénombrer les onze déchus et comprendre que Lex et le suceur sont sous emprise. C'est étrange que je ne l'aie pas senti, mais je ne suis pas encore très à l'aise avec tout ce que je perçois. Je touche Lex et ressens la force qui l'entrave, c'est comme une bulle qui épouse son corps. Ce qui explique peut-être le pourquoi je ne m'en étais pas aperçu, ce n'est pas en train d'agir en elle, mais sur elle. Quoi qu'il en soit, en entrant en contact avec cette puissance étrangère je peux la combattre et c'est sans ménagement que j'envoie une décharge d'énergie se confronter à la prison de l'humaine. La bulle cède et Lex chancèle, tremblante. Ce n'est qu'à ma poigne qu'elle doit de rester debout.
Un des déchus tombe sur les fesses après mon tour et par ricochet Ethan est libéré.
L'assemblée emplumée s'insurge de ma présence, mais personne n'attaque. Certains sont silencieux et concentrés, j'imagine qu'ils communiquent la situation par télépathie à leur supérieur. Aucun d'eux ne tente l'affrontement, au contraire, ils ont reculé.
Ethan qui a repris pied c'est placé dans mon dos et a dégainé son couteau. Téméraire, son acte m'arrache un sourire, mais ça ne sert à rien, il nous faut dégager avant que d'autres rappliquent.
— On va aller ailleurs, expliqué-je à mes compagnons.
— Non, répond Ethan. Ma mère est à l'intérieur de la maison.
— Mais c'est pas vrai ! On ne peut pas sauver tout le monde.
— Partez sans moi si vous voulez, déclare-t-il d'une voix blanche.
— Non, intervient Lex. On peut pas le laisser, Nathan !
La petite humaine se cramponne à mon bras et me fixe de ses yeux embués. Elle est blanche, je crois que c'est un effet de la peur. Intérieurement, je jure, aucun déchu ne semble vouloir amorcer quoi que ce soit. Sauf que je ne compte pas tout risquer juste pour récupérer une humaine. Sans avoir le temps d'argumenter, un, puis deux démons et d'autres encore se matérialisent autour de nous.
Bélial fait partie du lot, c'est la tuile !
Onze, j'en dénombre.
Puissants.
Merde, les connexions se font et je devine que j'ai devant moi les trois princes des enfers et les huit demi-princes. Quelle plaie ! Ensemble, ils me surpassent !
— Voilà donc le fameux Nathan, .
Tant pis pour la mère d'Ethan, il va m'en vouloir que je l'amène de force loin d'elle, mais j'ai un minimum de reconnaissance et je ne compte pas le laisser. Les démons n'ont aucune raison de s'en prendre à sa mère, surtout s'ils nous courent après, j'espère qu'il entendra l'argument. J'avance mes bras pour saisir Lex et le suceur, mais un ricanement stoppe ma manœuvre.
— Essaie, m'encourage celui qui se moque ouvertement de moi et qui parle depuis le début.
Je n'obéis pas, je sens un drôle de flux magique dans l'air, je suis prêt à parier que c'est pour m'empêcher de disparaître. Voilà qui tranche sur la situation. Je pourrais m'envoler, – même si je suis certain que tout le monde ici présent se débrouille mieux que moi – mais je ne pense pas être capable de décoller en portant Lex, alors encore moins si je dois y ajouter Ethan.
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Ne Jamais Dire Jamais
ParanormalQuand le chemin d'Alexandra croise celui de Nathan, les choses se compliquent pour tous les deux. Alexandra n'est qu'une simple préparatrice en pharmacie qui aime passer du bon temps avec ses amis. Nathan cache sa nature démoniaque pour espérer viv...