10 : Nathan

61 13 53
                                    

J'hésite à entrer et à leur casser la gueule à ces petits suceurs. Il ne se passe rien, mais je trépigne. Adnan a vraiment des amis à la con. Bien que je ne sois pas certains que cette bande mérite d'être appelée ainsi ! Bordel, est-ce qu'ils comptent réellement le tuer ?

Si je pénètre dans la baraque et que ça fout encore plus la merde, Adnan ne me le pardonnera pas. Je dois lui faire confiance. Si on a pu tous les deux remonter des enfers, il peut surmonter l'affrontement avec ces deux rigolos.

À peine une minute plus tard, Adnan surgit de la porte et m'apostrophe :

— On bouge !

Docilement, je le suis. Les deux autres sur nos talons interpellent Adnan pour poursuivre l'échange. Mon ami fait la sourde oreille et accélère. Le vampire très bien bâti m'attrape par le tee-shirt pour m'arrêter. En me dégageant, je déchire mon vêtement. La manche lui reste dans la main. Putain de force surhumaine de merde ! Je me retrouve avec le haut comme une toge. C'est ridicule.

— Brian, laisse-nous partir. Si vous ne me faites pas confiance, je me casse ! s'énerve Adnan en faisant volte-face.

Le costaud ne lâche pas la loque qui me sert de haut. Si je le voulais, je pourrais tirer, mais je terminerais torse nu...

— Comprends-nous, Ice, l'interpelle celui taillé comme un ours. Il y a sûrement des gens qui sont au courant de ce secret s'il est si vieux que tu le dis. Depuis le temps que ta descendance foule la terre. Et tu refuses de nous en parler, c'est que tu sais que nous ne cautionnerons pas.

— T'as eu des gosses ?! m'insurgé-je contre mon ami.

— Peu.

— Peu, c'est déjà trop ! Merde, tu veux qu'on crève tous les deux !

La situation part dans tous les sens. Je continue de hurler contre Adnan qui essaie de me tempérer. V et Brian tentent de savoir de quelle menace mortelle je parle. Nous commençons à nous bousculer. Le reste du vêtement qui couvre mes pectoraux glisse davantage, dévoilant le tatouage qui scelle mes pouvoirs.

— Puterelle ! C'est du futhark !

— Tu es sûr, Brian ? demande V.

— Oui !

Les deux vampires dévisagent Adnan avec une colère à me hérisser les poils du cou.

— Velan, Briec, écoutez-moi. Pour la sécurité de tout le monde, oubliez ce que vous venez de voir.

Combien ces cons ont de surnoms ? Sans rire, si je ne les avais pas sous les yeux, je serais perdu.

— On se connait depuis mille deux cents ans, Adnan. Soit tu nous dis ce que tu nous caches et nous pourrons même t'aider. Soit tu pars et tu ne reviens jamais, déclare V.

Adnan me jette un regard implorant. Il veut mon approbation pour parler. Ça ne me fait ni chaud ni froid. Mais s'il est isolé, il devient vulnérable. Et vulnérable, il peut plus facilement mourir. Ne serait-ce que par manque de sang de vampire. Donc je dois la lui donner.

— OK, mais pas ici, il faut un lieu sûr et ils auront intérêt à fermer leur gueule.

Velan nous guide jusqu'à la dépendance que j'avais remarquée près du château. Les murs à l'extérieur du U sont aveugle et peu à l'intérieur ont des fenêtres. Je sens que l'atmosphère va être lugubre.

La cour centrale est composée d'une sorte de sable et entre les deux branches du U, il y a un filin tendu. C'est étrange. En regardant mieux le sol, je remarque des traces de sang, ils doivent s'entraîner ici, ou amener leurs encas humains pour les malmener un peu. Je sais aussi que les suceurs aiment bien manier l'épée sans se ménager et pour s'amuser. Ils cicatrisent vite, c'est un avantage. Plus rapidement que moi, ce qui m'exaspère. Je déteste être plus faible que cette vermine.

Ne Jamais Dire JamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant