Chapitre 8

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Le stade était vide. Pas étonnant. Personne n'a entraînement le lundi. Joseph non plus ne semblait pas être là. Peut-être qu'il blaguait après tout. Je ne vois pas pourquoi il serait vraiment venu. Je ne pense pas que le rugby soit un sport qui l'intéresse vraiment. Il a plutôt une tête à mater le foot ou à se la donner à la muscu. Ok, la muscu, c'est pas seulement sa tête qui me le fait dire. Je me remémorais les images d'hier soir, lorsque je l'ai vu dans la salle de bain. Je me frappa la tête pour les effacer.

- Tu te tapes souvent toute seule? fit un homme derrière moi.

Au son de la voix je reconnus très vite que c'était lui venait d'arriver.

- Peut-être es-tu vraiment une sauvage, ria-t-il.

Je lui lança le ballon assez fort dans le bras pour le punir de se moquer de moi, ce qui le fit rire encore plus.

Il était habillé d'un short noir et d'un marcel bleu foncé. Ses biceps s'était contracté l'espace d'un instant au moment du choc avec le ballon.

- Bon alors, par quoi on commence? me demanda-t-il.
- Comment ça par quoi on commence ?
- Bah l'entraînement andouille! Tu crois quand même pas que j'ai fait la route pour rester assis là à te regarder, bien que l'idée ne me déplaise pas, marmonna-t-il.

Oh il veut s'entraîner? Très bien.

- T'es venu ici en courant? le questionnais-je.
- Hmm.. Pas vraiment non.
- Super, alors tu peux commencer par deux tours de terrain. Faut que tu t'échauffe.

Finalement, peut-être que c'est moi qui vais rester là à le regarder. Il semblait dépité, je pense qu'il aurait préféré rester chez lui.

Il entama son premier tour de terrain. Ses vêtements moulaient son corps. J'appréciais chaque mouvement qu'il faisait en silence, avant de me frapper la tête à nouveau.

- Voyeurisme, me dis-je à moi même.

Le reste de l'entraînement se déroula plutôt bien. Après avoir enchaîné plusieurs séries d'abdos et de pompes, nous commençons à nous faire de passes. Enfin du moins, nous tentons.

Une chose est sûr, c'est la première fois qu'il touche ce type de ballon de toute sa vie. Il n'est pas vraiment doué pour le faire rouler comme il faut. Malgré toutes mes tentatives pour lui expliquer, rien n'y fait.

Il enleva son t-shirt. La chaleur était déjà insoutenable, et lui n'a rien trouvé de mieux que m'infliger ça.

- Mélya?
- Hm oui, fis-je en sortant de mes pensées.

J'étais clairement en train de le fixer. Sans aucune discrétion. Cette fois c'était foutu, il l'avait forcément remarqué.

- Viens voir, m'ordonna-t-il.

Je le regardais avec incompréhension en m'approchant doucement de lui. Peut-être n'avait-il pas remarqué finalement. Il mit son doigt sur le coin de ma bouche et dit :

- C'est bien ce qui me semblait... t'avais un peu de bave.

Lui était plié de rire. Moi je ne savais plus où me mettre.

Seule stratégie possible, seul échappatoire : je décide de le plaquer au sol. Après tout, on est venu s'entraîner au rugby non?

SAUVAGE : when we met againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant