Chapitre 32

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- Joseph tu ferais mieux de cracher le morceau avant que mes nerfs explosent et que je me mette à regretter de ne pas avoir utiliser mes poings dans ta face plutôt que dans un arbre.
- Tu ne comprends pas Mélya, je n'ai pas le droit d'en parler, j'ai signé des contrats qui m'interdisent de dire un seul mot à qui que ce soit.
- Ta nouvelle meuf fait partie du KGB ou quoi.
- Fait un effort s'il te plait.
- Non toi fait un effort Joseph, si ton putain de contrat a plus d'importance que le peu de relation qui reste entre nous, dégage d'ici, maintenant.
- C'est pour une pub Mélya, au format de court-métrage. Le rendez-vous que j'avais c'était une pub de très grande importance. Personne ne sait qu'elle est en train d'être tournée, du moins personne n'ayant pas signé de contrat de confidentialité. C'est pour un tout nouveau produit qui n'est pas encore disponible à la vente. Toutes les personnes présentent à l'intérieur du lieu n'étaient que des acteurs. On prépare ce tournage depuis plus d'un mois. Le baiser n'était que pour le job, et je n'étais pas au courant qu'il y en aurait un. Ils m'ont prévenu au dernier moment. Je voulais refuser car je me sentais mal par rapport à toi, mais je me suis dit que tu comprendrais que ce n'était que pour le travail. Ça fait partie du job après tout. Malheureusement pour moi, un photographe m'a reconnu de loin et m'a photographié à ce moment inopportun.

J'étais complétement désorientée. Je ne savais pas si je pouvais le croire, mais d'un sens, je me disais que Joseph ne pouvait pas mentir sur quelque chose d'aussi gros. Tôt ou tard, le pub finirait par sortir, et si elle ne sortait pas, Joseph savait très bien que je comprendrais qu'il m'avait menti. Ce n'était donc pas possible pour lui d'inventer quelque chose d'aussi gros. J'étais complétement bouleversée. Je m'étais mise dans des états pas croyable, tout simplement parce que je n'avais pas accepté de communiquer avec Joseph. Evidement, je n'étais pas la seule fautive dans l'histoire, même si Joseph signe des contrats de confidentialité, il aurait dû me prévenir de façon implicite que quelque chose se préparait.

- Tu comprends le malentendu maintenant ? Qu'est-ce que tu t'imaginais Mélya ? Tu pensais que je t'avais trompé ? Explique-moi ce qui t'es passé par la tête.
- C'est Marina, c'est elle qui m'a montré la photo. Elle m'a encore plus énervé. Et quand j'ai vu la photo j'étais anéantie. Complétement hors de contrôle. J'ai...

J'ai regardé mes mains au même moment en repensant à l'arbre qui m'avait complétement bousillée les phalanges.

- Attends, ne me dit pas que c'est à cause de ça, tout... tout ça ?

J'ai haussé les épaules avec un sourire gêné.

-Problèmes de self-control, ai-je répondu peu convaincue par la réaction que Joseph allait avoir.
- Si j'avais su Mélya, je t'aurais tout dit plus tôt, même s'il fallait rompre le contrat, j'aurais même tout annulé s'il le fallait. Je comptais t'en parler une fois la pub sortie, comme le contrat me l'indiquais.
- Le travail avant tout, je comprends, répondis-je un peu déçue.
- Non. Pas avant toi. J'étais loin de m'imaginer que tout ça pourrait arrivé. Je te promets que ça n'arrivera plus. Je te préviendrais à chaque fois maintenant.
- Ca nous évitera des problèmes c'est sûr.

J'étais soulagée par toute cette histoire. Evidemment, je n'étais pas ravie de réaliser qu'embrasser des femmes faisaient partie du travail de Joseph. Je savais que les baisers de ce genre était purement platonique, mais j'avais quand même un petit pique dans le cœur. À tout moment de la journée, Joseph pouvait embrasser des femmes sans que je le sache, et sans que ce soit réellement considérer comme de la tromperie. Pourtant, je n'étais pas sûre de pouvoir supporter ce genre de chose. Pas le fait qu'il embrasse des femmes pour le taffe, mais le fait qu'il puisse le faire dans mon dos. Je trouve ça malsain.

- Un problème ? me demanda-t-il en réalisant que je naviguais dans mes pensées.
- Aucun.
- Alors pourquoi tu ne me sautes pas dans les bras ? Pourquoi tu as l'air toujours si triste ?
- C'est le baiser qui me tracasse. Même si je sais maintenant que ce n'est rien.
- Non je comprends. J'ai eu le temps d'y réfléchir et je voulais justement aborder ce sujet avec toi. Si jamais tu as un problème avec le fait que j'embrasse des filles, même si c'est pour le travail, tu n'as qu'un mot à dire et ça n'arrivera plus jamais.

J'étais surprise par les propos de Joseph. Cette action fait partie de son métier. Il pourrait renoncer à beaucoup d'offre de travail. De ce fait, je fus touchée positivement par sa proposition. Bien sûr que non je ne lui interdirais jamais, mais j'étais quand même touchée qu'il le propose.

- Ce n'est pas le fait que tu embrasses quelqu'un pour le boulot qui me dérange, je sais que ce n'est rien de réel, c'est plus le fait de le faire dans mon dos. C'est stupide je sais... Au fond ça ne change rien que je sois au courant ou pas.
- Non Mélya tu as totalement le droit de ressentir les choses ainsi. Ecoute, à partir de maintenant, tu sauras bien à l'avance si j'ai ce genre de scène à réaliser. Et si jamais un jour ça te pose un quelconque problème, que ce soit définitif ou seulement avec certaines personnes en particulier, tu me le dis, et cela n'arrivera pas.

Je souris à Joseph, toujours touchée par ses paroles. Toute cette histoire était bel et bien qu'un malheureux malentendu. Si seulement je n'avais pas réagi au quart de tour comme je le fais à chaque fois, ça nous aurait éviter bien des désagréments.

- Comment tu as fait pour rentrer chez moi ? Et puis, tu n'étais pas censé rentrer que samedi... Enfin cet après-midi du coup ?
- J'étais inquiet pour toi. Personne n'avait de tes nouvelles. J'ai senti que quelque chose risquait de mal tourné, alors j'ai annulé tout ce que j'avais de prévu et j'ai pris le premier vol. Dieu merci j'avais encore le double de tes clés avec moi.

Il s'est levé pour venir s'asseoir plus près de moi sur le lit.

- Mélya si tu savais comme je suis désolé. J'aurais dû prévoir ce genre de situation. J'aurais dû réagir plus tôt et venir directement. J'ai eu tellement peur de te perdre... Pendant tout le vol je n'ai fait que de penser à toi, à tout ce que j'avais gâché seulement à cause d'un contrat de confidentialité. Et quand je t'ai vu allongé sur le sol de la douche hier soir... Si tu savais tout ce qui a pu me passer par la tête... J'étais... terrifié Mélya, et tout ça c'est ma faute en plus. Je t'aime vraiment, si seulement tu savais à quel point.

Il essaya d'abord de m'attraper la main, avant de réaliser qu'elle était inaccessible à cause du plâtre, alors il se ravisa et déposa tout simplement sa main sur ma joue avant de continuer :

- Je suis fou amoureux de toi. Je te promets de rester tien et de ne jamais te trahir. Tu es de loin la plus belle chose qui me soit arrivé, sincèrement. J'abandonnerais tout pour toi.

Ces mots étaient probablement les plus beaux que personne ne m'ait jamais adressé. A ce moment, je ressentais des choses dans mon ventre. J'imagine qu'elle vient de là l'expression « avoir des papillons dans le ventre ». J'en avais déjà ressenti quelques fois en présence de Joseph, mais jamais à ce point. J'avais envie de hurler tout l'amour que je ressentais pour lui, et de le serrer dans mes bras. Pour la première fois de ma vie, j'avais envie de dire à quelqu'un que j'étais amoureuse.

- Joseph je...
- Tu n'es pas obligée de me dire quoi que ce soit. Je sais que ce n'est pas évidant pour toi de partager tes sentiments. Je n'attends rien en retour, je voulais juste que tu le saches.
- Et moi je veux que tu saches que je t'aime Joseph Quinn. Je n'en ai jamais été aussi sûre. Je suis littéralement folle amoureuse de toi. Et je te promets de ne plus jamais douté de toi, tout comme je te promets que tu n'auras jamais à douter de quoi que ce soit me concernant. Je t'aime.

Je vis à travers le regard de Joe qu'il était sincèrement touché par mes paroles, et qu'il ne s'attendait clairement pas à ce que je lui déballe mes sentiments. Mais j'en avais envie. Il me donnait envie de croire aux histoires d'amour que l'on voit à la télé, il me donnait envie de croire en nous et de croire en moi.

SAUVAGE : when we met againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant