Chapitre 46

651 47 64
                                    

J'étais inquiète pour Joseph. J'avais peur qu'il puisse se faire mal. Les coups partaient dans tous les sens, j'étais complètement désorientée, mais il y a bien une chose que je constatais : Joe avait le dessus.

J'ai voulu m'interposer plus d'une fois, mais je savais que rien ne changerait, que ça referait exactement ce qui s'était passé précédemment : tant que personne ne "gagnera" ce combat, il ne se terminera pas. Enfin, je comprenais ce que les gens pouvaient ressentir lorsque c'était moi qui me battait : de l'inquiétude.

Je réfléchissais à milles et unes façons d'arrêter cette bagarre, quand j'ai entendu quelqu'un crier au loin :

- Si vous n'arrêtez pas, je vous arrête et vous passerez la nuit au poste de police.

Je reconnus tout de suite de qui il s'agissait : Magaly. Il y a peut-être une chose que j'ai oublié de vous dire à son sujet : elle est lieutenant dans la police municipale. Il est vrai que j'aurais dû penser à l'appeler plus tôt, mais je n'ai pas osé.

Les deux garçons en face de Joseph se sont alors enfuis en courant, par peur de passer en garde à vue. Joseph s'est touché le visage, qui était plutôt endommagé.

J'ai couru vers lui pour observer les dégâts. Sa première réaction a été d'inspecter mon propre visage entre ses mains. Il semblait plus inquiet par mon cas, qui pourtant n'était pas affolant, plutôt que par le sien.

- Tu as mal quelque part? Ton nez... Est-ce que ta tête ça va? Tu n'as rien? enchaîna-t-il tout en décomposant chaque parcelle de mon être pour s'assurer que tout allait bien.
- Ça va. Joe, je...
- Je suis désolé Mélya, pour tout ce que je t'ai dit. Je n'aurais jamais dû m'en prendre à toi je me doute bien que ce n'est pas facile pour toi de parler de cette période. Vraiment je suis...
- Arrête, c'est moi qui suis désolée. Je me suis complètement emportée contre toi, j'ai réagi de la pire des façons, je me suis braquée comme une conne je m'en veux tellement Joe, je ne pense pas un mot de ce que j'ai dit je te le promets.
- C'est rien. Viens, fit-il en ouvrant son étreinte. Aïe...
- Tu as mal quelque part?
- Rien de grave, ne t'en fais pas.

Magaly a finit par s'avancer vers nous.

- C'était qui ces types?
- C'était eux, dis-je en insistant sur le dernier mot.

Elle n'eut pas besoin de plus de détails pour comprendre de qui je parlais.

- Je veux bien comprendre les antécédents mais ce n'est pas la bonne manière de procéder..
- C'est moi qui a débuté tout ça Magaly, fis-je pour défendre Joseph. Je suis désolée, lorsque je les ai vu j'ai complètement vrillée.
- Mélya stop, commença ce dernier, ce n'est pas de sa faute madame. Je les ai vu et je leur ai sauté dessus. Après tout ce qu'ils ont fait à Mélya, sans jamais être puni, je n'ai rien trouvé de mieux. Je ne suis pas quelqu'un de sanguin habituellement je vous le jure, mais ils lui ont fait du mal. Je ne peux pas tolérer ça. J'étais obligé de leur rendre la monnaie de la pièce madame.
- Bon... Venez je vous raccompagne, montez dans la voiture. Heureusement que je suis partie à votre recherche quand même, ça aurait pu mal finir.

Nous avons donc suivis Magaly jusque sa voiture, puis jusque devant la maison. Je m'apprêtais à monter dans ma propre voiture pour qu'on rentre à Londres, mais ma belle-mère m'a interrompu.

- Hors de question que vous repreniez la route maintenant dans un tel état.
- Je n'ai pas grand-chose et c'est moi qui conduit, fis-je. Ça va très bien aller.
- Premièrement, ton état mental ne doit pas être très stable encore, et deuxièmement, Joseph a quand même besoin de quelques soins. J'ai ce qu'il faut à l'intérieur, fit-elle en montrant la maison du regard.
- Je ne veux pas le voir.
- Mélya... Je ne te forcerais pas à rentrer, mais je ne laisserais pas Joseph repartir avec du sang plein la tête. Si tu ne veux pas nous accompagner c'est ton choix.

J'ai pris le temps de regarder le visage de Joseph. Il regardait dans la vide, encore la tête pensante. Je ne voulais pas non plus qu'il rentre dans cet état, et je ne pouvais pas le laisser affronter mon père seul. J'ai pris la main de Joseph pour attendre une réaction de sa part. Il n'avait qu'un mot à dire pour que je l'emmène à l'hôpital s'il ne souhaitait pas rentrer.

- On vous suit, a-t-il dit en me fixant.

Une fois dans la maison, Joseph et moi nous sommes installés dans la canapé comme Magaly nous l'avait demandé, le temps qu'elle parte chercher de quoi le soigner.

Joseph et moi sommes restés silencieux jusqu'à son retour quelques minutes plus tard. Elle avait été drôlement longue pour quelqu'un qui partait seulement chercher une trousse de secours.

Encore quelques minutes plus tard, Joseph était nettoyé et soigner. Son visage était désormais composé de beaux bleus qui prenaient place au niveau des cernes, et de plusieurs plais parsemées sur sa peau.Je n'étais pas habituée à voir quelqu'un d'autre que moi défiguré ainsi. Jusqu'ici, ces dernières années, j'avais toujours été celle qui rentrait dans le tas sans réfléchir et revenait couverte de blessures. Mes proches en avaient toujours été inquiets, et je comprenais maintenant pourquoi. J'avais mal au cœur, de voir Joseph ainsi. Et j'avais mal au cœur de réaliser que quelques jours plus tôt, c'était lui qui me voyait ainsi. À ce moment, j'eus envie de lui promettre qu'il n'y aurait plus de bagarre, plus de bleus et autre, mais je savais que j'avais encore beaucoup de travail à faire sur moi-même avant de lui promettre ce genre de chose. Mais en tout cas, à ce moment, je me suis promis à moi-même de ne plus jamais lui donné de raison de se battre.

- Merci beaucoup madame, fit-il rempli de gratitude en regardant Magaly.

Soudain, quelqu'un a fait son apparition dans le coin de la pièce sans que je m'y attende : mon père. Quel drame allait-il encore se produire?

___________

Désolé pour tout ce retard, mon ordi m'avait planté et tous les prochains chapitres étaient dessus💀💀

Avec la rentrée qui va bientôt se faire, je pense passer à un chapitre une fois tous les deux jours, sauf si je trouve le temps d'en poster plus souvent, même si ça m'étonnerait aha

Pour ceux d'entre vous qui sont encore scolarisés, c'est quand votre rentrée ? Et en quelle classe?
Moi c'est le 5 septembre, et c'est parti pour une troisième année de licence de psychologie 🫠

SAUVAGE : when we met againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant