Chapitre 53

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- Allez crache le morceau Mélya, me fit Joseph, tu n'arrêtes pas de tourner autour du pot. Je vais finir par m'inquiéter.
- Non il ne faut pas.
- Alors dis-moi. C'est grave?
- J'ai eu une proposition de travail.
- Mais c'est génial ! Toi qui voulais trouver du taff. Alors où est-ce que tu vas bosser? C'est pour l'été ?
- Bien... Pas vraiment. Avant de commencer, je tiens à te dire que je n'ai pas donné de réponse pour le moment. J'attendais d'en parler avec toi.

Il a haussé le sourcils pour me dire de continuer.

- Le sélectionneur d'une grande équipe de rugby féminine me propose un contrat de 3 ans, contre une somme de 1500€ par mois.
- Mais c'est super ! s'exclama-t-il ravi pour moi. Il faut absolument qu'on fête ça.
- Le hic c'est que... Cette équipe n'est pas dans le coin.
- Peu importe, il faut que tu y ailles. L'Angleterre n'est pas si grande que...
- C'est en France Joe. À Toulouse pour être plus précise.

L'engouement de Joseph est soudain légèrement redescendu. Exactement ce à quoi je m'attendais dans mes pires scénarios.

- Mais je ne leur ai pas dit oui pour le moment. Je leur ai dit que mes études étaient ma priorité, et que je n'irais pas si je n'étais pas acceptée dans un master là-bas.
- Tu as donc postulé à Toulouse?
- Et en Angleterre. Partout en Angleterre. Mais oui, j'ai aussi postulé là-bas. J'ai essayé de te joindre pour savoir ce que tu en pensais mais puisque tu ne répondais pas... Je me suis dit que postuler ne me coûterait rien.

J'avais du mal à lire à travers le regard de Joe. Je n'arrivais pas à décrypter ce qu'il pensait au fond de lui. C'était étrange.

Le silence pesait dans la pièce, et pour le briser, j'ai décidé d'ajouter :

- Mais même si je suis prise au master là-bas, j'hésite beaucoup.
- Il n'y a pas d'hésitation à avoir. Si tu es prise il faut que tu fonces. C'est la chance d'une vie.

Il l'avait dit sur un ton neutre. Pas vraiment de colère, pas de joie, juste neutre.

- Il n'y a pas que le master qui compte. Ce n'est pas la seule chose qui me fait hésiter. Même si je suis prise là-bas. Il reste toi.
- Comment ça? Peu importe, tu dois y aller Mélya. Tu dois saisir cette opportunité.

Joseph ne s'était jamais inclus dans ce projet. Alors je commençais à me dire qu'il voulait que j'y aille, mais que lui ne viendrait pas. C'était évident. Il ne me dirait pas "tu" à chaque phrase sinon. Peut-être voulait-il que j'y aille, et que lui reste en Angleterre. Il était évident qu'une relation à distance ne fonctionnerait pas. Joseph ne pouvait pas vivre en Angleterre, être acteur, répondre à des interviews, aller à des conventions, et aussi passer me voir en France. C'était impossible. Nous ne nous verrions jamais. Finalement, mes frayeurs étaient fondées. Joseph ne me suivrait pas.

- Non, fis-je sortis de nul part.
- Non?
- Je n'irais pas.
- Mais Mélya bien sûr que si tu dois y aller. Je te le répète c'est la chance d'une vie. Tu n'auras peut-être plus jamais une opportunité pareille à l'avenir.
- Je sais Joe. Mais tu comptes plus que cette opportunité, je préfère rester ici avec toi plutôt que partir seule là-bas. Non, si tu ne veux pas partir avec moi alors je reste là-bas, c'est même pas négociable. On est bien ici, et le rugby amateur me convient parfaitement. C'est réglé alors. Merci pour tes conseils, fis-je en déposant un baiser sur sa jour avant de me lever.

Évidemment que j'étais triste. C'est bien pour ça que j'avais lâché un monologue, et que j'avais fuis juste après. Je savais que j'allais passer à côté de quelque chose de génial, et même si rester ici avec Joseph me suffisait amplement, j'avais tout de même un léger pincement au cœur.

- Qui a dit que je ne voulais pas partir avec toi? fit Joseph.

Je me suis retournée vers lui sans réellement comprendre de quoi il parlait.

- Joe tu n'as pas une seule fois dit "on devrait y aller" tu as toujours dit "tu devrais y aller". Ça me paraît évidement que tu ne veux pas. Mais ne t'en fait pas, je ne te blâme pas du tout. Je ne peux pas te forcer à tout laisser ici pour me suivre en France. On est très bien ici.
- Je n'ai jamais dit "on" car tu ne m'as jamais proposé de te suivre Mélya. Je n'allais pas m'imposer. Je croyais que tu voulais y aller seule.

Je commençais à réaliser qu'il avait raison. À aucun moment je lui ai demandé s'il voulait y aller avec moi. À aucun moment je l'ai inclus dans le projet non plus.

- Attends... Ça veut dire que...
- Oui Mel. Bien sûr que oui. Je ne rigolais pas quand je disais que je te suivrais partout.
- Mais... Tu as toute ta vie ici. Ta famille, tes amis, et puis...
- Mélya. Tu veux que je parte avec toi oui ou non? Parce que là on dirait plutôt que tu essayes de me convaincre de rester ici, fit-il en riant amèrement.
- Non. Enfin oui je veux que tu viennes avec moi. Mais je veux que tu sois sûr de toi. Je ne veux pas que tu regrettes.
- Mélya franchement, comment je pourrais regretter de partir en France avec la femme que j'aime, et notre petit chat. On aura une bonne raison d'emménager ensemble au moins.

J'étais incroyablement heureuse à ce moment. J'avais le petit copain le plus génial du monde. Il était prêt à me suivre dans un autre pays, sans rochinier, sans même prendre le temps d'y réfléchir. Il me prouvait que tout ce qu'il voulait était être avec moi.

- Par contre, commença-t-il, j'émets une condition.
- Hmhm?
- Si on finit vraiment par aller en France pour que tu deviennes rugbywoman professionnel, tu dois me promettre que j'aurais le droit d'assister à tes matchs. Il manquerait plus que je n'ai même pas le droit d'admirer ce pour quoi nous partons, ria-il.

Je me suis mise à rire avec lui.

- Bien sûr que oui. Si c'est ta seule requête, ça me va amplement.
- Et bien plus qu'à attendre les résultats des demandes de master alors.
- Yup, fis-je en m'affalant sur le canapé à ces côtés.
- J'ai besoin que t'éclaircisse un point tout de même. Tu croyais vraiment que je ne te suivrais pas là-bas? Ou pire que je te dise de ne pas y aller?
- Pour être sincère, je me doutais que tu me dirais d'y aller. Je savais que tu étais trop honnête pour me dire de louper une opportunité pareille. Mais à vrai dire, je ne savais pas si tu me suivrais. C'est bien pour ça que je paniquais autant.
- Laisse moi te poser une question : si les cas étaient inversés, est-ce que toi tu m'aurais suivi?
- Bien sûr, quelle question. Sans aucune hésitation.
- Et bien voilà. Tu comprends alors. Et puis franchement, te laisser seule dans une ville que tu ne connais même pas, avec un langage que tu ne comprends même pas, ça aurait été diabolique de ma part.
- De ce point de vue là, ai-je dis en rigolant.
- Plus sérieusement, je t'aime beaucoup trop pour te laisser partir loin de moi.
- Et moi je t'aime beaucoup trop pour partir sans toi.

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Ma fanfiction va pas tarder à se finir 😔 il reste entre 4 et 6 chapitres je pense, je ne les ai pas encore écrit mais je préfère vous prévenir ! Elle ne peut pas durer éternellement 🙁 MAIS : j'ai quelques idées pour d'autres fanfic, ou potentiellement un TOME 2 à celle-ci 🤪

En attendant, je vous laisse voter et donner vos avis en commentaires les copains ! J'espère que vous allez tous bien 🫶🏼 d'ailleurs j'espère que vous savez que si jamais ça ne va pas, vous pouvez m'envoyer un message !! love uu❤️

SAUVAGE : when we met againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant