Chapitre 55

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Les adieux avec nos amis ont été déchirants. Nous étions conscients que nous les reverrions très bientôt, tout comme nous étions conscients que nous ne pourrions plus les voir avec autant de régularité que nous le souhaitions. La soirée que nous avions passés ensemble avec été un franc succès. Tous s'étaient entendus à merveilles, pour notre plus grand bonheur.

Il fallait maintenant que nous prenions la route pour nous rendre chez les parents de mon bien aimé. Joseph, qui n'avait pas de voiture, était au volant de la mienne, connaissant la route mieux que moi. Ces parents avaient déménagé il y a quelques temps non loin de Birmingham. Ils ne résidaient plus dans la ville même, et avaient trouvé une jolie petite maisonnette en campagne pour y passer leur retraite.

Durant le trajet, Joseph m'avait quelque peu briefé sur ses parents. Son père portait le joli nom de James, c'était un ancien militaire, qui était donc en retraite depuis maintenant quelques années. Sa mère, Anne, avait passé plusieurs années à être coiffeuse dans un salon qui n'était pas le sien, avant d'oser se lancer et ouvrir sa propre boutique. D'après lui, c'était des gens simples, qui aimaient la vie et voyager a travers leur pays auquel ils étaient fortement attachés.

J'avais hâte de les rencontrer, mais j'étais tout de même nerveuse, comme le serait probablement toute personne s'apprêtant à rencontrer sa belle-famille. J'espérais que cela se déroulerait mieux que les présentations entre ma propre famille et Joe.

- C'est là, me fit Joseph avant de s'insérer dans l'aller qui menait à la bâtisse de sa famille.
- Déjà ? répondis-je instinctivement en sentant la pression monter encore plus en moi.

Joseph, l'ayant remarqué et n'y étant pas indifférent, a tenté de me rassurer sur la gentillesse de ses proches.

- Crois-moi Mélya, ils vont te trouver charmante.
- Mais tu ne penses pas que je vais les effrayer habillée comme ça?

Je fis un mouvement de main vers mon corps pour viser ma tenue assez sombre. J'étais vêtue comme à mon habitude en réalité : très grunge.

- Comme je te l'ai déjà dit quand tu es sortie de la chambre avec un t-shirt rose et un pantalon skinny blanc, ça ne sert à rien que tu caches ton vrai style à mes parents. Tu n'as pas à être une autre personne avec eux. Ils vont adorer cette tenue, ils vont adorer tes jolies cheveux bouclés et par dessus tout ils vont t'adorer toi. Reste toi même s'il te plaît, m'a-t-il dit avant de déposer un baiser sur le haut de mon crâne.

Je lui souris pour le remercier de me réconforter comme toujours. Joseph trouvait toujours les mots justes pour me rassurer et pour me redonner confiance. C'était un de ses nombreux talents, et une des nombreuses choses pour lesquelles je l'aimais.

Même si ses mots avaient su calmer mes angoisses, je redoutais quand même le surplus de choses peu communes. Je ne m'habillais pas de manière féminine, je ne me maquillais pas spécialement, si on enlève le fait que je mets régulièrement de l'eye liner, et cerise sur le gâteau, je fais un sport que la plupart des gens qualifient de sauvage, et pour mec. J'étais très certainement loin d'être la petite copine idéale qu'ils espéraient pour Joe et qu'ils s'attendaient à voir.

Lorsque nous nous sommes approchés de la porte pour y toquer, j'ai fait un mouvement qui ne me ressemble pas vraiment : je me suis légèrement caché derrière Joseph. Plutôt étonnant pour quelqu'un comme moi, qui n'a jamais peur de me lancer tête la première dans n'importe quelle situation. Mais celle-ci était différente. Aujourd'hui, je devais faire bonne impression, je me devais d'être irréprochable. Je prenais ce repas bien plus au sérieux que ce que Joseph attendait.

C'est une jolie femme aux cheveux soigneusement tirés vers l'arrière qui nous ouvrit la porte. J'en ai facilement déduit que c'était la mère de Joseph lorsqu'elle l'a prit dans les bras en murmurant "mon fils adoré te voilà". Sa mère était probablement la femme la plus élégante qui me soit donnée de voir, elle arborait une tenue très chique, et toute en couleur, qui la mettait radieusement en valeur. Je me sentis encore plus ridicule dans cette tenue qui se trouvait être l'opposé parfait de sa mère.

- Maman, commença mon compagnon, je te présente Mélya.

Sa mère me balaya du regard, mais pas de manière hautaine ou malveillante, bien au contraire, elle avait un grand sourire sincère sur ses lèvres décorer de rouges à lèvres.

- Elle est encore plus ravisante que ce que tu nous as dit! Viens ma chérie entre ! Je suis comblée que tu te joignes à nous aujourd'hui ! Mon mari et moi attentions ce moment depuis belle lurette.

Sa mère mère ne semblait pas si choquée que ça de mon accoutrement. Peut-être Joseph avait-il raison, peut-être que ses parents n'étaient pas du genre à juger le style vestimentaire d'autrui.

Elle parlait avec un langage bien plus soutenu que le miens, mais sans faire preuve de supériorité. Je lui ai dit à quel point j'étais heureuse de faire enfin leur rencontre.

Elle nous a conduit vers la pièce à vivre, une pièce absolument charmante. Tout était rangé au carré et décoré avec goût. Cela me fir repasser à ce que Joseph m'avait dit : il avait redécoré l'intégralité de la demeure de ses parents.

Le père de Joseph, un homme au cheveux grisonnants et bien plus marqué par la vie que notre hôte féminine a fait son apparition dans la pièce. À sa posture ainsi qu'à la balafre qui traversait son visage, j'ai vite compris qu'il s'agissait du papa de Joseph. Un homme d'apparence froid et droit. On ressentait dans les expressions de son visage ainsi que dans sa façon de se tenir qu'il avait fait partie de l'armée.

Je craignais à ce moment son père, qui avait un visage fermé et ne laissait transparaître aucune émotion. Il était tout le contraire de sa femme. Je ne savais pas vraiment comment me comporter durant ses quelques instants où il nous observait fixement, sans que nos regards se soient croisés, mais tout en sentant le lourd poids de ses yeux figés sur nous durant ce très court instant.

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SAUVAGE : when we met againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant