Chapitre 24

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Sur la route du retour à mon appartement, la conversation que j'avais eu avec Lizzie continuait de me trotter dans la tête. Il était clair que ce que je ressentais pour Joe était fort et sincère, et que j'avais envie qu'on aille loin tous les deux. Aussi, je pensais à lui à peu près à chaque minutes qui passait. J'avais toujours hâte de le retrouver et de parler avec lui. Mais était-ce vraiment ça l'amour?

Dans l'appartement, Joseph menait sa petite vie tranquillement. Il était en train de jouer de la guitare tout doucement.

Lorsqu'il me vit arrivée dans le salon, il posa sa guitare tout gêné.

- Oh je...
- Ne t'arrêtes pas, lui dis-je en l'encourageant à me jouer un morceau.

Il me sourit et repris sa guitare en main, avant de triturer les cordes à nouveau dans une douce mélodie.

Je le regardais jouer. Il était concentré sur ce qu'il faisait, la tête penchée vers son instrument de musique. Une mèche bouclée de sa chevelure retombait sur le haut de son front, mais il ne s'en préoccupa pas, trop occupé par le placement de ses doigts sur les cordes. Je souriais sans forcément m'en rendre compte, bien trop attendrie par la scène qui se déroulait sous mes yeux.

Un peu plus tard, lorsqu'il posa sa guitare pour de bon, Joseph me questionna sur le déroulement de ma journée après que je l'eu complimenter sur sa jolie performance. Il tentait de s'intéresser à mes cours, mais ne comprenait pas un mot de ce que je disais. C'était normal, s'il me parlait dans son jargon d'acteur, je présume que je serais tout aussi perdue que lui.

Je me rendis à la cuisine tout en repassant à la discussion avec Lizzie encore une fois et à la question qui me revenait toujours en tête : C'est quoi l'amour ?

Je finis par prendre l'initiative de chercher la définition sur internet, chose qui pourrait peut-être m'éclairer un peu même s'il est évident que je connais les bases, comme tout le monde. Je trouvais ça un peu débile de rechercher la définition d'un mot dont tout le monde connait l'existence ainsi que sa nature. Mais au point de tracas où j'en étais, toute aide était la bienvenue. N'est-ce pas fou de se prendre la tête autant sur un sentiment ?

" Amour : Inclination envers une personne, le plus souvent à caractère passionnel, fondée sur l'instinct sexuel, mais entraînant des comportements variés. "

Tout semblait corrélé avec ce qui se passait de mon côté envers Joseph, surtout le point de comportements variés. Je ne m'étais jamais montré jalouse auparavant. Et surtout, même si j'en ai fortement honte, personne n'avait jamais réussi à m'empêcher de me battre.

- À quoi tu penses? me demanda Joseph souciant après avoir remarqué que j'étais un peu à l'ouest.
- À prendre un chien.

J'avais songé à confier mes pensées à Joseph. Je savais qu'il ne m'aurait pas jugé, qu'il m'aurait écouté déblatérer sur le sujet et qu'il m'aurait probablement rassuré. Mais je me serais jugée moi même si je lui avais révélé la vraie nature de mes songes.

- Tu veux prendre un chien? ria-t-il.
- Ouais ! Ça me ferait de la compagnie quand tu partiras, fis-je d'une moue triste.
- J'avoue que moi aussi j'aimerais bien avoir un petit chien.

Était-ce avec moi qu'il voulait prendre un chien, ou n'étais-je pas inclue dans le projet?

- Ça me paraît bien compliqué autant pour toi que pour moi malheureusement... Je n'ai pas la place d'en avoir un ici, et tu ne seras jamais là pour t'en occuper.
- Un jour peut-être, dit-il en me regardant en rêvassant.

Je partis m'asseoir à côté de lui. Ma tête se déposa délicatement sur ses genoux pendant qu'il jouait avoir mes cheveux. Nous nous sommes laissés plongés dans le rêve de ce que notre vie pourrait être avec ce chien. Nous possèderions une maison à la campagne, avec un grand terrain dans lequel il pourrait gambader. Joseph ferait ses interviews dans son bureau, pendant que je serais avec mes patients dans mon cabinet de psychologue qui se trouverait dans la dépendance non loin de la maison. Le soir, je serais dans la bibliothèque en train de feuilleter des livres puis Joseph me rejoindrait avec un bon repas qu'il aurait préparé. Ensuite, nous irions nous allonger dans l'herbe avec notre animal de compagnie pour contempler les étoiles.

Je sentis mes yeux se fermer, probablement pour laisser cette magnifique scène prendre place dans mon esprit, dans les moindres détails. Puis, quelques secondes plus tard, je les rouvris en réalisant que tout cela était impossible. Joseph allait finir par s'en aller aux quatre coins du monde, et moi j'allais continuer mon train-train quotidien dans la capitale. Je n'avais pas les moyens de m'acheter une maison, et j'avais encore moins le temps de m'occuper d'un chien.

S'il le voulait, Joseph pourrait se permettre de réaliser ceci de son côté. Mais moi non. Je commençais alors à réaliser que Joseph méritait mieux. Il méritait quelqu'un qui le suivrait dans tous ses déplacements, quelqu'un qui aurait les moyens de lui offrir tout ce qu'il désirait. Chose dont j'étais incapable. Je n'allais être qu'un boulet croché à sa cheville, qui l'obligerait toujours à revenir se terrer dans ce piteux appartement de Londres. Non, je ne regrettais pas de l'avoir embrassé, c'était la meilleure chose qui le soit arrivée depuis des années. Mais j'étais persuadée que ce n'était pas juste pour lui.

C'était peut-être égoïste de ma part de chasser ses pensées de mon esprit pour profiter pleinement à ses côtés, mais je n'avais pas envie de penser que cela ne fonctionnerait pas. Je voulais croire que Joseph allait être heureux à mes côtes même si nous étions dans des situations incompatibles. J'aimais beaucoup trop la personne qu'il était pour mettre un terme à cette relation même si au fond de moi je savais que c'était la meilleure chose pour lui. Après tout, qui suis-je pour décider à sa place de la manière dont il serait pleinement heureux ?

Egoïste, pensais-je très fort dans ma tête, avant que Joseph me sorte de mes pensées à nouveau.

- On peut très bien opter pour un chat, en attendant ?

Ses mots me firent sourire. C'est vrai qu'un chat reste un animal vraiment adorable, beaucoup plus autonome qu'un chien.

- Un chat se sera alors, répondis-je le sourire aux lèvres.

Je ne savais pas ce qu'il voulait vraiment dire par « en attendant », mais j'aimais pensé qu'il parlait d'attendre la fin de mes études ainsi que la fin de la promotion de Stranger Things. Qu'on attendrait que je trouve un travail stable pour acheter cette fameuse maison à la campagne, dans laquelle nous partirions habiter avec notre chat et où le chien nous rejoindrait.

Je savais que ce serait long, et probablement difficile certains jours, mais je savais aussi qu'un projet comme celui-ci valait le coup d'attendre. Que faire preuve de patience était une phrase adaptée et réaliste pour ce rêve.

Cela signifiait aussi que Joseph se projetait dans un futur assez lointain avec moi. Je n'avais pas besoin d'entendre des « je t'aime » ou des mots d'amour de sa part. Un simple « en attendant », naturel et non réfléchis me suffisait amplement pour entrer en confiance dans ce tout nouveau couple.

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J'ai un peu moins le temps d'écrire en ce moment car je travaille mais ne vous inquiétez pas pour le moment vous aurez toujours un nouveau chapitre par jour 🤗

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Prenez soin de vouuus 🫶🏼🫶🏼

SAUVAGE : when we met againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant