Chapitre 33

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J'avais pris le bus pour rejoindre la fac pour mon premier partiel. Je ne pouvais pas prendre la voiture, puisque j'étais incapable de me servir de mes mains correctement, c'était donc trop dangereux. Joseph aurait aimé m'y emmener, mais nous ne pouvions pas trop être vu ensemble. Du moins, pas trop souvent, ni de façon trop proche. Pourquoi, vous allez me demander. Tout le monde pensait que le mystérieuse femme que Joseph fréquentait était la blonde avec qui il avait été pris en photo quelques jours plus tôt. Pour garder la pub secrète, Joseph et elle devait faire semblant de ne pas fréquenter d'autres personnes. Ils n'avaient pas besoin de faire semblant d'officialiser leur couple, seulement, ils ne pouvaient pas être vu dans les bras d'un autre. Cela créerait une polémique de tromperie, ou alors, cela trahirait le secret de la pub sur le mystérieux produit qui n'a pas encore été proposé à la vente.

Ce n'était pas évident, car nous mourions d'envie de sortir ensemble de l'appartement pour aller se balader main dans la main. Mais c'était pour une courte durée. La pub devait sortir seulement dans quelques jours. D'ici lundi prochain cela devrait être réglé. Les journalistes comprendraient alors qu'ils ont fait une terrible erreur, et nous pourrions reprendre le cours de notre vie normalement.

La faculté avait réussi à mettre en place des aménagements spéciaux pour moi. J'allais avoir une personne pour m'aider, qui devra seulement écrire ce que je lui citerais à ma place. Elle ne prononcera pas un seul mot. C'était en quelques sortes mon scribe personnel. Ils avaient choisi une personne qui n'y connaissait rien en psychologie, pour être sûre qu'elle ne me soit d'aucune aide. J'étais mal à l'aise à l'idée de me tromper ouvertement de réponse devant quelqu'un, mais étant donné qu'il n'y connaitrait rien, cela me dérangeait moins.

Malheureusement pour moi, je n'ai pas été très productive ces deux derniers jours. Le samedi, je ne suis sortie de l'hôpital qu'en fin d'après-midi, je n'avais donc pas pu réviser avant 18h. Et hier, je m'étais sentie mal toute la journée. J'avais tout de même essayé de réviser, mais mes mains m'avait terriblement fait souffrir, ce qui m'avait empêché de me concentrer comme il le fallait. Comme si ce n'était pas suffisant, mon premier partiel reposait sur les neurosciences, matière dans laquelle je suis extrêmement nulle. Les mots scientifiques, etc., ce n'est pas mon fort du tout.




Quelques jours plus tard, ma semaine de partiel s'était écoulée. Le premier jour avait été un terrible désastre, alors je m'étais acharnée toutes les soirées (et les nuits), à réviser les partiels suivants. Joseph avait été complétement désespéré de me voir travailler ainsi. J'avais très peu dormi, et trouvait à peine le temps de manger. Il s'inquiétait sûrement pour moi, mais il avait compris qu'il fallait que j'obtienne des bonnes notes, peu importe les conditions de travail pitoyables que je devais avoir. Telle était la vie des étudiants après tout, je n'étais pas la seule dans ce cas, et je ne le serais jamais. Je dois passer par là pour tenter d'obtenir mon job de rêve, alors qu'il en soit ainsi.

Joseph et moi n'avions donc pas pu passer énormément de temps ensemble. Nous étions certes dans le même appartement, mais nous ne nous étions pas beaucoup parlé. Il avait compris que je devais me concentrer, et savait que nous passerions du temps ensemble une fois tout ceci fini. Et maintenant : c'était le cas. Plus de cours en amphi, plus de partiel, plus de révisions. Nous allions enfin être tranquilles.

- Il faut que je prépare mes affaires ! fis-je à Joseph pressée.
- On ne part que dimanche. Tu as encore toute la journée pour les préparer.
- Je veux être sûr de ne rien oublier !
- Je parie que tu as fait une liste.
- Tu me connais trop bien, lui répondis-je en déposant un baiser sur le front.

Dimanche, nous partirions pour la France, puis, jeudi, nous allons nous envoler vers le Brésil. Le voyage en France se fera en compagnie de Sadie, pour mon plus grand plaisir, Gaten ainsi que Noah et Millie. Je n'avais pas eu le temps de beaucoup sympathisé avec ces deux derniers, mais Joe m'avait assuré qu'ils étaient cool. Bien évidemment, nous ne pouvions pas nous montrer trop proche en public jusqu'à lundi 14h00 : heure de la première publication de la pub. Après cela, je comptais bien aller barauder avec Joseph dans les rues de la capitale française.

Les autres membres du casting étaient au courant que Joseph avait embrasser cette fille pour un projet professionnel, même s'ils ne savaient pas de quoi il s'agissait réellement. Nous devions aller en France pour rejoindre une convention. J'allais y assister, mais je n'allais bien sûr pas y participer. Je serais là, incognito, à me balader dans l'événement, autant dans la partie publique que dans les coulisses. J'avais hâte de voir ce à quoi tout cela ressemblait. J'avais hâte de revoir le fameux sourire de Joseph en présence de fans. Tout l'amour que ces derniers lui envoyaient le rendait extrêmement heureux, et j'étais pressée de voir cette joie sur son visage.

Joseph avait pris le temps de me demander s'il y avait des pauses particulières qui me dérangerait. Je lui avais bien évidement répondu qu'il avait champs libre, et qu'il n'avait pas besoin de me consulter pour ce genre de chose : c'est sa vie, son public, son travail, je n'ai pas à lui interdire quoi que ce soit. Mais je trouvais cependant l'intention très bienveillante et charmante.



Le samedi soir, Joseph et moi sommes restés à l'appartement. Nous n'étions pas en mesure de sortir. Soudain, pendant que nous regardions un film bras dessus bras dessous, mon téléphone se mit à sonner : c'était mon père, qui m'adressait son coup de fil mensuel. Mon père et moi ne sommes pas extrêmement proches, mais nous nous aimons très fort. Seulement, nous n'avons pas besoin de nous appeler ni de nous textoter 5 fois par semaine. Nous faisions en sorte de nous appeler une fois par mois, et nous tenions informer des dernières nouvelles de temps à autre. Je laissai alors Joseph dans le salon, et rejoignis la chambre pour décrocher.

- Allo ? fit la voix à l'autre bout du fil.
- Salut papa, comment tu vas ?
- Super, et toi alors ? Tes partiels ?
- Ca a été ! Je pense m'en être pas trop mal sortie mais je ne veux pas me porter l'œil avant que les résultats ne tombent.
- Tu as raison. Magaly te passe le bonjour d'ailleurs !

Magaly était la conjointe de mon père. Depuis le décès de mon mère lorsque j'avais 17 ans, mon père n'avait fréquenté aucune femme pendant 3 ans. Magaly a été pour lui un réel coup de cœur. Ils ne vivaient pas encore ensemble, mais passait tout leur temps l'un chez l'autre, c'était donc tout comme. J'aimais bien Magaly. C'était une personne simple et généreuse. Elle prenait soin de mon père et le rendait heureux, c'était tout ce qui m'importait. Je ne l'avais pas vu énormément de fois, seulement 5 ou 6, mais elle m'avait fait une très bonne impression à chaque fois.

La discussion avec mon père continua pendant quelques minutes. Il me parlait un peu de Brad, le fils de Magaly qui avait 2 ans de moins que moi. Bien évidemment, il me parla aussi de mon propre frère, Louis. Il avait réussi à l'avoir au téléphone une fois depuis la dernière fois que l'on s'était appeler. Avec le décalage horaire entre l'Australie et l'Angleterre, ce n'était pas toujours facile d'avoir une discussion fluide avec lui. D'après mon père, il se portait bien et aimait toujours le pays.

Nous discutions toujours, quand Joseph cria à travers l'appartement : « je vais à la douche Mel », information qui ne passa pas inaperçue auprès de mon père.

- Il y a un garçon avec toi ?
- Oh euh... En faite oui. Je me suis mise en couple avec quelqu'un. Je voulais attendre un peu de voir si ça fonctionnait vraiment avant de t'en parler. Cela ne fait que quelques semaines.

En réalité, je ne savais surtout pas comment le lui annoncer. Non pas que le fait que je sois en couple le dérange, mais le fait que ce soit Joseph. Mon père était au courant de ce qui m'étais arrivée, dans les moindres détails. Il savait tout sur Joseph et sa bande « d'amis », de A à Z, et je savais qu'il ne l'accepterait pas. Je savais aussi que je ne pourrais pas garder le secret éternellement, et qu'il faudrait que je lui avoue un jour ou l'autre. Mais ce jour n'était pas encore arrivé.

- Je peux avoir son nom ?
- Je préfère attendre un peu avant tout ça. Je te promets que la prochaine fois que je viendrais te voir je te le présenterais.
- C'est un bon mec au moins ?
- Il est génial. Vraiment.
- C'est tout ce que j'ai besoin de savoir pour le moment alors. On pourrait peut-être fixé une date pour les présentations ?
- Papa...
- Disons alors qu'on pourrait peut-être fixé une date pour que tu viennes nous voir à la maison alors, si tu préfères que ce soit dit ainsi.
- C'est mieux. Là je suis ok.
- Samedi dans deux semaines, c'est bon pour to... Enfin pour vous ?
- C'est parfait. On amènera le dessert.
- J'ai hâte de te voir ma fille.
- Moi aussi papa. Je vous embrasse fort toi et Magaly. A samedi.
- A samedi Mélya.

Je ne savais pas encore comment j'allais m'y prendre. Dans tous les cas, il fallait que mon père rencontre Joe. Il n'y avait pas de meilleur moyen que de le voir en personne pour constater qu'il avait changé. Je ne savais pas s'il fallait que je prévienne Joseph que ce repas pouvait aussi bien être un heureux événement qu'un désastre. Le stresse de la rencontre officiel allait probablement déjà lui faire peur, mais si en plus je lui avoue que mon père le déteste... Nous verrons ça la semaine prochaine, pour l'instant j'ai quelqu'un à rejoindre sous la douche !

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Peu de moment entre Joseph et Melya dans ce chapitre mais il est important pour la suite de l'histoire ☺️

SAUVAGE : when we met againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant