Chapitre 44

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30 minutes avant l'incident

Le repas se déroulait dans de très bonnes conditions. Joe s'entendait parfaitement bien avec mon père et ma belle mère. C'était super, nous passions un excellent moment.

Nous étions sur le point de prendre le dessert. Magaly et moi étions partis dans la cuisine pour aller chercher la tarte que cette dernière avait préparé pour l'occasion. Quand soudain, j'entendis que mon père profita de cette somptueuse occasion pour interpeler Joseph :

- Viens là il y a quelques photos que je veux te montrer. Celles du collège, si seulement tu avais connue Mely à cette époque, tu pourrais remarquer à quel point elle a "glow up" comme elle aime le dire.
- Et bien en faite nous nous sommes connus au collège.
- Vraiment? Je n'ai pas l'impression de t'avoir vu sur les photos de classe pourtant? C'est quoi ton nom?

Je savais pertinemment à cet instant que la conversation était sur le point de déraper et qu'il était déjà trop tard pour que je parvienne à l'empêcher.

- Merde, soupirais-je sans que Magaly puisse le remarquer en m'avançant vers la salle à manger pour les rejoindre.

Au même moment, Joe commença à dévoiler la vérité, ne s'attendant probablement aux conséquences que ces paroles allaient avoir.

- C'est normal, nous avons deux ans d'écart et donc deux classes de différences. Mon nom complet est Joseph Quinn.

Je suis apparût au même moment dans la pièce. Je sentis le visage de mon père en plein élan de décomposition. Au vu du regard de Joseph, ce dernier ne parvenait pas à comprendre ce qui était en train de se passer. C'était l'instant panique dans ma tête. Ce moment était écrit depuis le début de notre relation, mais je ne m'y étais pas si bien préparé que ça.

- Papa, je peux...
- Comment peux-tu le ramener ici Mélya Perrez. Après tout ce qu'il t'a fait. Les coups, le viol et l'hôpital psychiatrique?
- Papa arrête je peux tout t'expliquer il n'y ai pour rien c'était...
- Il t'a complètement retourné le cerveau tu ne comprends pas Mélya? C'est simplement la suite de son petit plan de base. Toi, fit mon père en se tournant vers Joseph qui commençait enfin à comprendre ce qui était en train de se passer, je ne veux plus que tu t'approches de ma fille espèce de petit connard de merdeux.

Mon père s'approchait dangereusement de Joseph en déblatérant des propos plus dédaigneux les uns que les autres.

- Monsieur Perrez, je...
- Ne prononce pas un seul mot avant que j'ose enfin te faire tout ce que j'ai longtemps souhaité. Et dire que tu oses mettre les pieds dans cette maison, toi qui a orchestré toutes ses abominations. As-tu ne serait-ce que la moindre idée de toutes les répercussions que tout ça a eu sur la santé aussi bien physique que mentale de ma petite fille?
- Papa...
- Dehors! Je veux te voir dehors sale vaut rien.
- Papa maintenant ça suffit! Si tu ne veux pas écouter ce qu'on a à te dire je vais sortir de cette maison et que je ne reviendrais jamais. Sois tu acceptes les explications qu'on a à te fournir, sois on se barre d'ici et tu n'es pas prêt de nous revoir, fis-je en m'interposant entre les feux.

Le manque de réaction de mon père, qui paraissait toujours aussi énervé, me fit sortir de mes gonds.

- On s'en va, fis-je sur un ton ferme en attrapant le bras de Joseph, sans lâcher mon père des yeux avant d'avoir passé le planché de la maison.

Décidément, cette discussion avait viré au drame bien plus que ce que j'aurais pu l'imaginer. J'étais tellement en colère contre mon père. Je savais que ce ne serait pas facile pour lui, mais je croyais dur comme fer qu'il m'aurait laissé lui expliquer toute l'histoire. Je pensais qu'après toutes ses années, il me ferait confiance.

Nous marchions fermement jusqu'au parc qui se situait non loin de chez mon père. Je n'avais pas ouvert la bouche une seule fois, ni même regarder Joseph dans les yeux. J'étais bien trop préoccupé par toute cette histoire pour oser affronter son regard en plus de cela.

Forcément, fut arrivé le moment où ce silence de plombs fit brisé par la voix de mon petit-ami.

- Je crois qu'il y a pas mal de choses dont il faut qu'on discute, fit-il sur un ton que je n'avais jamais entendu auparavant.
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise Joe? Que mon père te déteste? Évidemment. Que je ne t'en ai pas parlé parce que je savais que tu refuserais de l'affronter? Bien sûr. Qu'on ne le reverra jamais s'il n'accepte pas pour nous deux? Je pensais avoir été claire.

Mon ton sarcastique avait malheureusement fait son retour. Cela faisait quelques temps qu'il n'était pas remonté à la surface, mais encore une fois, c'était mon seul moyen de me défendre contre ma propre colère intérieure.

- Arrête de marcher. Je veux parler d'une autre chose.
- Quoi? J'étais pourtant sûre d'avoir fait le tour, fis-je à Joseph en m'arrêtant et en lui faisant face.
- L'hôpital psychiatrique. Tu ne m'en avais jamais parlé.
- Vraiment? Je pensais vraiment avoir évoqué cette super période de ma vie autour d'un chaleureux café pour t'expliquer à quel point les médocs qu'on me forçait à prendre étaient délicieux et les psychologues m'ont adorés au cours de cette année.
- Arrête s'il te plaît avec ce ton sarcastique. C'est sérieux là Mélya, fait preuve de maturité au moins cinq minutes qu'on puisse avoir une vraie conversation.
- Oh! Parce que je ne suis peut-être pas assez mature pour toi?
- Et bien là, tout de suite, c'est clair que non. Merde Mélya on parle d'hôpital psychiatrique pas de vacances aux Caraïbes putain!
- Parce que tu penses sincèrement que je prends ça pour des vacances? Tu t'es pas dit que si je ne t'en ai jamais parlé c'est justement parce que tu n'as aucune idée de ce que ça peut être.
- Alors je n'ai jamais été compréhensif avec toi? Tu ne m'as pas prévenu pour ton père? Je peux l'encaisser. Mais ça... Je me suis toujours mis à ta place, je ne t'ai jamais jugé, et toi tu m'as caché une année entière de ta vie? C'était donc ça la "fameuse année à l'étranger" que tu as passé ? Je ne t'ai jamais menti moi.
- Tu n'as jamais eu à la faire. T'as rien vécu qui donne la peine de mentir.
- C'est vrai que tu as la seule ici à avoir souffert au cours de ta vie tu as raison. Tu sais quoi? Ton égocentrisme me donne envie d'aller faire un tour là. On se rejoindra plus tard à la voiture. Là, j'ai besoin de faire le point, tout seul.

Puis il est parti. Sans même attendre un seul mot de ma part. Je ne l'avais jamais vu aussi énervé. Au fond de moi, j'avais envie de lui courir après pour m'excuser à propos de toutes ces abominations que je lui ai balancé, mais la fierté que j'avais en moi m'en empêchait pour le moment, surtout qu'il était probablement mieux de le laisser se détendre dans son coin plutôt que de potentiellement redéclencher un tsunami par dessus celui qui venait déjà d'éclater.

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La tempête démarre.... 🌪🌪🌪

SAUVAGE : when we met againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant