Chapitre 31

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Lorsque je me suis réveillée, j'ai découvert que je n'étais pas chez moi. La pièce était très blanche. Je mis quelques secondes à comprendre que j'étais dans une chambre d'hôpital. J'ai réalisé que j'avais des sortes de sondes dans les bras. Prise de panique, j'ai essayé de les détacher sans vraiment faire attention aux informations autour de moi. J'étais toujours dans les vapes.

Une infirmière est arrivée pour remettre mes sondes.

- Bonjour mademoiselle, fit-elle, je suis contente de voir que vous êtes réveillée. Je sais que ce n'est pas très agréable, mais vous devez garder ceci pour le moment.
- Comment suis-je arrivée là ?
- C'est moi qui t'ai déposé ici, répondit une voix que je n'avais pas particulièrement envie d'entendre.

Joseph se leva du fauteuil en se frottant les yeux, puis s'avança à mon chevet. J'imagine qu'il était là depuis le début, probablement même endormis, puisqu'il n'avait fait aucun bruit auparavant. J'étais choquée de ne pas l'avoir remarqué plus tôt, mais j'étais tellement dans les vapes que ça ne m'étonnait pas vraiment.

- Madame, je veux qu'il sorte, fis-je à l'infirmière sur un ton agacé.
- Je... Je ne comprends pas. C'est lui qui vous a amené ici.
- Comment tu as fait pour me trouver déjà ? Tu n'es pas censé être en train de vivre ta meilleure vie sur un autre continent ?
- Je suis rentré car j'étais inquiet pour...
- Tu sais quoi, je ne veux même pas savoir.
- Je vais vous laisser quelques minutes, dit l'infirmière en s'éclipsant discrètement, gênée par la scène qui se déroulait devant elle.

Je regardais l'homme qui se trouvait juste à côté de moi, avec dégout, en repensant aux images que j'avais vu sur internet.

- Pourquoi tu ne répondais plus au téléphone ?
- Ça te regarde ? Répondis-je froidement.
- Et qu'est-ce qui est arrivé à tes mains ?
- Encore une information qui ne te regarde pas.

Mon sarcasme l'agaçait visiblement. Je n'avais pas de compte à lui rendre. Ma vie ses deux derniers jours ne le concernait plus, et mon état de santé encore moins.

- Mélya, ça ne m'amuse pas.
- Ah bon ? Pourtant moi beaucoup, c'est marrant ça.
- Comment tu as fait pour que ton état se dégrade comme ça ?
- Ecoute moi bien Quinn, tu as perdu tout droit de me questionner sur ma vie, alors remballe tes questions et va mener un interrogatoire ailleurs.

Il semblait déboussoler par chacune de mes phrases. Il avait plusieurs fois essayer de caser quelques mots, mais je l'avais interrompu à chaque fois.

L'infirmière fit son retour dans la chambre, et demanda à Joseph de sortir le temps de m'examiner, ce qu'il fit sans un mot. Je lui avais souris avec un joli coucou, finissant par un bon doigt d'honneur, toujours toute souriante. Le sarcasme était mon seul moyen de défense actuellement, et je voyais bien que ça le touchait. J'avais envie qu'il souffre autant que j'avais souffert. J'étais toujours détruite de l'intérieur, et sa présence n'améliorait pas les choses.

- Comment vous sentez-vous mademoiselle Perrez ?
- Au top de la forme, je pense que je suis apte à sortir.
- Plus sérieusement... j'ai besoin de savoir si vous avez des douleurs quelques part ?

Au cœur. J'avais mal au cœur. C'était indéniable. J'avais beau faire l'intouchable devant lui, j'étais toujours torturée de l'intérieur. La douleur que je ressentais dans mes mains n'était rien à côté de ce qui se passait à l'intérieur de moi-même.

- Mes mains me font toujours mal, mais le docteur m'avait dit que ce serait le cas pendant encore une bonne semaine.
- Pas de mal de crâne ?
- Du tout.

Un homme, probablement docteur, fit son entrée à son tour.

- Bonjour mademoiselle.

Après avoir fait un check up à son tour, tout en me baratinant avec son jargon de médecin, le docteur continua de s'expliquer :

SAUVAGE : when we met againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant