Mercredi, ma plaie avait bien cicatrisée. Le coquard qui se trouvait sur mon œil gauche commençait à virer au jaune.
Aujourd'hui, je m'étais maquillée pour aller en cours. mes yeux arboraient un léger trais d'eye-liner, qui agrandissait tout de même mon regard. Le khôl noir que j'avais mis dans la muqueuse faisait ressortir la couleur brune de mes iris, et l'épaisse couche de mascara que j'avais ajouté sur mes cils leurs donnait du volume.
Il y avait évidemment une raison à cette mise en beauté : Joseph venait ce soir.
Ce n'était pas pour lui plaire, pas non plus pour qu'il me complimente, c'était pour me éviter de pleurer. Étant donné que je ne savais pas jusqu'où irait notre conversation, je préférais ne prendre aucun risque. C'était ma technique à moi. Le maquillage me donnera une raison de me retenir, histoire de ne pas tout ruiner.
Plus le temps passait et plus j'appréhendais même si au fond de moi j'avais envie de le voir.
Je ne savais pas exactement à quelle heure il arriverait, je ne savais même pas si c'était toujours d'actualité. Nous ne nous étions pas reparlé depuis lundi. Aussi étonnant que cela puisse paraître, j'avais secrètement espéré qu'il m'enverrait quelque chose. Quoi? Je n'en sais rien, mais juste quelque chose.
À 19:00 je me décida à faire quelques exercices de relaxation. Je m'en voudrais si je lui en collais une au moindre mot de travers. J'ai des soucis de self-control, d'accord. Mais je ne veux pas m'en servir d'excuse contre lui. Je souhaite du plus profond de mon cœur que cette soirée se passe bien. Je ne veux pas tout gâcher à cause de cela.
Mon coach de rugby m'avait appris à respirer de manière relaxante. Il disait que c'était bon pour le cardio, mais je pense surtout qu'il en avait marre de perdre une joueuse sur carton jaune à chaque match.
Vers 19:25 j'entendis quelqu'un frapper à la porte.
- Entrez! criais-je en croisant les doigts pour que ce soit Joseph et non un inconnu qui profiterais du fait que ma porte soit déverrouillée pour entrer.
Je resta en poirier encore quelques secondes et vit Joseph entrer sourire aux lèvres.
- Tu as l'air maline comme ça, fit-il en me regardant me remettre sur mes deux jambes.
- Et toi tu as l'air malin avec toute cette flotte dans les cheveux. Il pleut?
- C'est un torrent tu ne peux pas imaginer.Il enleva son manteau et le déposa dans l'entrée. Je regarda par la fenêtre. Soit la pluie s'était calmée, soit il en faisait des tonnes.
- Ton trajet jusqu'ici s'est bien passé ? lui demandais-je.
- Je n'ai pas trouvé un seul taxi de libre, je suis venu à pieds, d'où l'état de mes ... cheveux, dit-il en se tirant une mèche pour observer l'ampleur des dégâts.Malgré le fait que ses cheveux étaient trempés, chaque boucle était parfaitement dessinée, toutes distinctes les unes des autres. Je tuerais pour avoir des boucles comme ça, même si ça ne valait pas les beaux cheveux lisses de Jamie.
- J'ai apporté du vin blanc, j'espère que tu aimes.
- Joseph il faudra que tu songes tout de même un de ses quatre à arrêter de dépenser ton argent à chaque fois que tu es en ma présence. Ça risque de finir par te couper un rein.Il sourit alors malicieusement. Qu'est-ce bien pu dire de travers pour qu'ils placent ses lèvres ainsi.
- Donc tu as comme projet de continuer à passer du temps avec moi?
Il l'avait donc interprété ainsi. Je comprends mieux.
- Ça, on ne le saura qu'à la fin de cette soirée, répondis-je.
J'étais heureuse de voir que l'atmosphère était ainsi. Calme, et détendue. Ni lui ni moi semblions crispés. Comme quoi, attendre deux jours pour parler n'était pas une si mauvaise idée que ça.
Joseph me servi un verre de vin blanc et s'assit à mes côtés sur le canapé. Nous ne parlions pas, mais le silence n'était pas pesant.
- Bon, commençais-je pour crever l'abcès. Par où on commence?
- Déjà je voulais m'excuser pour lundi. Je ne pensais pas que tu étais autant touché par tes années de collège. Ma remarque était bête, et j'en suis désolé.Je lui fis un signe de tête pour le remercier de s'être excuser. Mais je n'arrivais pas à comprendre comment il pouvait penser que je n'étais pas touché par cette époque.
- Bin.. Pour être sincère, avant je ne comprenais pas. J'étais paumé complètement. Les gars m'avaient dit des tas de trucs et je pense que dans un certain sens ils ont réussi à prendre le contrôle sur mes actions. Mais attention, je ne remets pas toute la faute sur eux, je me suis laissé influencer ce qui n'était pas mieux.
Aïe, ça commence. Première cicatrice rouverte. " Les gars ". Il continua :
- Je ne sais pas comment expliquer ça sans rompre mes contrats de confidentialité avec la prod, mais jouer le personnage d'Eddie, puis te recroiser m'a fait me rendre compte d'un tas de chose. Tu comprendras au moment venu.
Il est clair que je ne comprenais pas un mot de ce qu'il disait. Je décida de revenir sur ce qu'il avait dit un peu plus tôt :
- Et tu te laisses souvent influencer quand il s'agit d'harceler verbalement et physiquement des gens?
Je crois que ma phrase lui mit une claque. À tel point qu'il pris mon propre verre de vin et qu'il en avala une gorgée.
- Tu sais que tout ce que j'ai fait c'était pour que tu t'intéresse à moi? Je n'ai jamais levé la main sur toi, et Jake, Ben et Luck non plus. Nous ne faisions que te charier entre les inter cours.
Je beugua sur sa réponse.
- Ne joue pas à l'amnésique avec moi. Tu sais très bien que je ne parle pas de simple petites blagues lorsque je parle d'harcèlement physique.
Ses sourcils se froncèrent. Je lisais dans son regard qu'il ne comprenait pas un seul mot de ce que je disais.
- Attends ne me dit pas que tu n'es pas au courant? l'interrogeais-je.
L'expression de son visage restait la même. Il n'était pas au courant.
Je mis ma main sur mon visage et me frotta celui-ci. Je ne pensais pas que j'aurais besoin de raconter cette partie de l'histoire.
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Coucou tout le monde !
J'espère que ce chapitre vous a plût! Je voulais vous prévenir que le prochain sera un peu corsé, je mettrais des trigger warning au début au cas où. Même si ce prochain chapitre ne rentrera pas dans des détails, il pourrait tout de même mettre mal à l'aise certaines personnes ou raviver des traumatismes 😞
Prenez soin de vous surtout 💘
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SAUVAGE : when we met again
FanfictionMélya est une jeune femme de 21 ans. Étudiante en troisième année de licence, et rugbywoman dans l'âme, elle se rend à une soirée avec sa meilleure amie Lizzie, qui sort avec Joe Keery depuis environ 6 mois. Lors de cette soirée, Mélya entre en coll...