Chapitre 23

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J'eus l'impression que le monde s'était arrêté de tourner pendant plusieurs minutes après avoir posé ma question. Joseph me regardait droit dans les yeux mais n'avait toujours pas ouvert la bouche. Je ne savais pas combien de temps son silence avait duré ni combien de temps il durerait encore, mais cela ressemblait à l'éternité de mon côté. Plus le temps passait, plus je regrettais de m'être tracassée au point d'avoir osé poser la question. Si je pouvais cliquer sur un bouton pour remonter le temps je le ferais, et j'irais simplement me coucher à la place.

Je m'accrochais aux lèvres de Joseph en attendant impatiemment qu'elles bougent mais tout en redoutant le moment où elles le feraient. Des dizaines de scénarios traversaient mon esprit mais tous avaient pour issues une négation. Il ne serait pas aussi long s'il comptait me dire oui. Mais était-il vraiment long ou était-ce juste l'impression que j'avais ?

Sa tête et son corps ne bougeaient pas d'un millimètre, mais lorsque ce fut le cas je le remarqua directement. Il plissa les sourcils, et eu un rictus amusé. Je ne savais pas quoi penser de ce faciès.

- Attends tu es sérieuse là? Je pensais que c'était une blague, s'indignât Joseph.

Je ne savais pas ce qu'il prenait pour une blague. Ma question, ou bien le fait que nous avions passé la nuit précédente à nous embrasser et à coucher ensemble?

Face à mon manque de compréhension, il retira la main qui se trouvait toujours sur ma cuisse et la déposa sur ma joue.

- Tu embrasses toujours aussi passionnément des gens avec qui tu n'es pas en couple? me fit Joseph sourire aux lèvres, amusé de la situation.

Sa réponse me rassurait un peu, mais j'avais besoin de plus de clarté. Se prenait-il pour un homme politique pour répondre à des questions par des questions?

Au vue de mon manque de réaction, encore une fois, Joseph me prit la main et me leva du canapé. Il se dirigea en m'emmenant avec lui vers le centre de la pièce. Je ne savais pas ce qu'il faisait ni pourquoi nous étions arrêtés ici.

Il mit un genoux à terre, toujours avec ma main dans sa main, et me regarda droit dans les yeux, sourire aux lèvres.

- Qu'est-ce que tu.... commençais-je.
- Mademoiselle Mélya Sibylle Perrez, acceptez-vous de me prendre moi, Joseph Quinn, comme petit copain officiel?

Je ria en le regardant. Son regard était plongé de le miens et il partagea mon sourire. Je le trouvais tellement mignon dans cette posture.

- Bien sûr que je le veux !

Je le redressa avec force pour passer mes deux mains dernières sa nuque avant de l'embrasser encore plus passionnément que les fois précédentes. J'étais sur la pointe des pieds pour que Joseph n'ait pas à trop se baisser pour atteindre le contact de mes lèvres mais il était tout de même recroquevillé. Il passa ses mains en dessous de mes fesses et me porta jusqu'au plan de travail de la cuisine pour qu'on se retrouve à peu près à la même hauteur.

J'étais comblée. Plus aucune question ne traversait mon esprit à ce moment. C'était juste lui et moi. Je n'avais besoin de rien d'autre.

Lorsque nos lèvres ont fini par se détacher, Joseph avait mon visage entre ses mains. Ses doux yeux marrons me regardaient profondément. J'avais l'impression d'être la huitième merveilles du monde quand il avait ce regard posé sur moi.

- Il est tard, sauvage, on ferait mieux d'aller se mettre au lit, me fit Joseph. Tu commences tôt demain.

Il ne m'avait pas surnommé comme ça depuis que mon coquard avait disparu. Peut-être que cette fois, c'était la façon passionnée que j'avais de l'embrasser qui le faisait m'appeler ainsi.

- Tu as raison, lui répondis avant descendre du plan de travail.

Il était encore trop tôt pour moi pour affirmer que je l'aimais au point d'être amoureuse de lui. Mais ce que je savais, c'est que si les choses continuaient à se dérouler ainsi, je ne doutais pas le moins du monde que dans très peu de temps, je serais littéralement folle amoureuse de cet homme.

Dans le lit, Joseph prit place à gauche, comme si cette place lui appartenait depuis toujours. La vision de lui à cet endroit me fit me rappeler que dans un peu plus d'une semaine, il partirait, et que je me retrouverais à nouveau seule. Ce n'était pas être seule qui me brisait le cœur, plus maintenant. Ce qui me déchirait, c'était d'être sans lui.

Je le regardais mené sa petite vie dans mon lit un certain moment. Je voulais me souvenir de chaque détails pour me les remémorer quand il partirait faire les promos de la série. Puis je partis m'installer à ses côtés. Pour l'instant, il était encore là, alors il fallait que je profite de chaque instant avec lui.

Il me fit une place dans ses bras et installa la couette jusqu'au bas de mon ventre. Sa main caressait mes cheveux ce qui me berça jusqu'à tomber dans les bras de Morphée.

Lorsque je me suis réveillée le lendemain, Joseph dormait toujours. J'ai alors déposé un baiser sur son front, et je suis sortie discrètement de la chambre pour rejoindre la salle de bain, où j'avais soigneusement déposé ma tenue du jour la veille.

Étonnement, lorsque je sortis de cours à 12:30, j'aperçus Lizzie dans sa voiture en train de m'attendre sur le parking. Elle ne m'avait pas prévenu qu'elle passerait à la fac.

- Qu'est-ce que tu fais ici? l'interrogeais-je.
- Monte dans la voiture, l'heure est grave.

Lizzie avait la particularité de tout dramatiser. C'était un trait de son caractère que j'aimais le plus. Cela me faisait toujours rire. Je me suis toujours demandé ce que ça ferait le jour où quelque chose de vraiment dramatique arriverait.

- Il faut qu'on parle. Now, amplifia-t-elle.

Je la regardai avec mon sandwich prêt à être croqué, que je reposa aussitôt.

- Toi et Joseph? Sérieusement? C'était quoi ce cirque samedi?
- Si je t'expliquais tu ne me croirais même pas, fis-je en rigolant et en portant mon sandwich à la bouche avant qu'elle donne un coup dedans pour que je le repose.

Décidément, ce n'était pas maintenant que j'allais commencer à le déguster.

Elle voulait tout savoir dans les moindres détails, alors je lui expliqua tout, avec de faibles détails.

- J'y crois pas, Mélya Sibylle Perrez est tombé sous le charme de Joseph Quinn.
- Faut croire.
- Tu l'aimes?

J'ai recraché mon sandwich suite à sa question à laquelle je ne m'attendais vraiment pas.

- Pardon? lui demandais-je de répéter.
- T'es amoureuse de lui?
- Enfin Lizzie tu me connais, je ne suis jamais tombée amoureuse de ma vie c'est pas pour que ça m'arrive en une semaine.
- Alors pourquoi t'es avec?
- Parce que je sens que ça va pas tarder.

Elle me regarda avec l'air qu'elle avait l'habitude de prendre quand elle ne comprenait plus un mot de ce que je disais.

- Bah tomber amoureuse quoi. Je sens que je suis dans cette phase. Je sens que ça se rapproche. J'ai beaucoup de sentiments forts pour lui.

En fait, je ne savais pas ce que c'était d'être réellement amoureuse. Je sentais que j'appréciais Joseph bien plus que tous les autres garçons que j'avais rencontré auparavant. Mais je ne me sentais pas prête à lui dire je t'aime. Est-ce que cela signifiait vraiment que je n'étais pas encore amoureuse de lui? Certainement pas. Mais j'avais beaucoup trop de fierté pour confier ce genre de chose à voix haute. C'était tout nouveau pour moi. Tellement nouveau que je ne me l'avouais même pas à moi-même.

- Mais tu l'aimes quand même, proposa Lizzie.
- Je l'aime BIEN, rectifias-je.
- Ok tu l'aimes.

Elle me sourit alors sûre d'elle. Lizzie me connaissait par cœur. Elle savait que peu importe les sentiments que j'avais pour Joseph, jamais je ne lui avouerais à elle de ma propre voix que je l'aimais.

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La suite demain les copains 🫶🏼🫶🏼

SAUVAGE : when we met againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant