Chapitre 30

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Depuis que j'avais lu l'article sur Joseph, j'étais en déprime totale. Je n'étais plus sortie de mon appartement, pas depuis que j'étais allée à l'hôpital pour mes mains, j'avais même loupé mon entrainement de rugby. De toute façon, vu l'état de mes mains, je n'aurais pas pu toucher un seul ballon ni effectué aucun plaquage. En plus de ça, je ne voulais pas croiser Marina. Elle était toujours blessée, mais la connaissant elle serait venue juste pour se moquer de moi, une fois de plus.

Mes mains m'inquiétaient un peu. Enfin, en elles-mêmes pas vraiment. Aux urgences, ils m'ont mis un plâtre du coté droit et un gros bandages du côtés gauche. Ce dernier était amoché, mais rien n'était cassé contrairement au droit. Ce qui m'inquiétait réellement, c'était de ne pas pouvoir écrire durant mes partiels. J'avais tenté de contacter la fac toute la journée, mais impossible d'avoir une réponse claire. Les secrétaires m'avaient dit qu'elles essayeraient de mettre quelque chose à ma disposition pour m'empêcher d'écrire, mais elles n'étaient pas sûr que de telles dispositions soient possibles trois jours avant le premier jour.

Je n'étais pas dans mon meilleur mood. Mes journées se résumaient à travailler mes partiels, du mieux que je le pouvais, sans trop pleurer, sans trop penser à la trahison de Joseph, rien de très évident quoi. J'avais même vomi de la bile, puisque je n'avais rien réussi à avaler. J'étais au top de la déprime. Mes insomnies étaient de retour, et dès que je trouvais le sommeil, enfin, je découvrais à mon réveil que mes terreurs nocturnes aussi étaient de retour. C'est toujours comme ça de toute façon. Dès que je commence à aller mal, tout revient d'un coup. Il n'y a jamais eu de juste milieu à ce niveau là pour moi. Comme si mon corps avait besoin de me prouver que j'étais au fond du trou.

Et là vous êtes probablement en train de vous demander si j'ai eu des nouvelles de Joseph ? La réponse est non. Mon téléphone est mort. Je n'en ai pas encore racheté un, de toute façon, je ne veux parler à personne, et encore moins à lui. Je ne veux pas parcourir les réseaux sociaux et tomber sur sa tête à chaque fois que j'irais sur une application. Je ne suis pas encore prête à entendre parler de lui à nouveau. On est vendredi soir, et jusque-là, mon téléphone ne me manquait pas du tout.

Bien évidemment, j'ai plusieurs fois essayé de trier les affaires de Joseph. Il en avait laissé beaucoup à mon appartement. J'avais comme objectif de toutes les réunir, de les mettre dans un sac poubelle et de les déposer à l'hôtel dans lequel le casting séjournait lorsqu'ils étaient à Londres. Mais à chaque fois que j'avais ouvert le tiroir, je n'avais pu me résoudre à toucher ses affaires. Je n'arrivais pas à les regarder sans pleurer, par désespoir. Cela faisait peu de temps que nous étions ensemble, mais je ne m'étais pas sentie aussi vivante depuis très longtemps. Il m'avait fait ressentir des choses puissantes, absolument radieuses, mais de son côté, ce n'était que du fake. J'avais placé ma confiance en lui, même après toutes ses années où je l'avais haï, et il avait réussi à me décevoir. J'en venais même à douter sur ses propos lorsque je lui avais parlé de mon agression. Peut-être qu'il avait menti aussi ce jour-là. Peut-être que c'était bien lui qui avait ordonner à ses amis de me violer, et de me frapper. Durant toute la durée de son séjour à Londres, j'étais persuadé que Joseph ne savait pas caché ses émotion, qu'il ne savait pas activer son masque d'acteur lorsqu'il s'agissait de sa vie réelle. Mais je m'étais complétement plantée : il était encore plus doué dans la vie réelle que dans sa vie professionnelle. Je n'avais rien vu venir, je ne m'étais même pas imaginé une seule seconde que cela pouvait arrivé.

Maintenant que j'y pense, Lomepal avait raison : c'était trop beau pour être vrai. Joseph était bien trop parfait pour être sincèrement intéressé par une fille comme moi. Je n'ai rien qui sors du commun, je suis loin d'être la fille la plus belle de Londres, ni même la plus belle de mon immeuble. Je n'ai rien de spécialement intéressant, je ne suis pas d'une gentillesse absolue, je n'ai pas d'argent, j'ai même du mal à lui montrer mes sentiments. Il a juste profité de moi.

Mon triste état de déprime était parfois compensé par Le Chat, qui venait se frotter affectueusement à moi. Je ne savais pas encore si Joseph allait le réclamer. Je savais que Le Chat le préférait. Mais ça n'allait pas être évident pour cet abrutis de Joseph de trainer un chat avec lui à travers le pays, sachant qu'il passe la plupart de son temps à donner des interviews. Le Chat serait donc obligé de rester seul tout le temps. Même si j'avais de la peine pour lui car il n'allait pas être avec l'élu de son cœur, je savais qu'il serait mieux avec moi.

La douche était pour moi une épreuve, à laquelle j'allais à contre-cœur à reculons. Ce n'était pas facile pour moi de me déshabiller ni même de me laver avec mes mains dans un piteux état. Cela ne m'empêchait pas de me nettoyer, bien sûr, mais j'y allais toujours en marche arrière et retardait le moment.

J'avais fait attention à bien mettre des vêtements amples et faciles à retirer, pour ne pas mettre plus de temps à me déshabiller qu'à me laver. Une fois mon t-shirt retiré, je mis l'eau de la douche à chauffer, puis retira mon bas. En me regardant dans le miroir pour admirer le désastre, j'y aperçu en plus de mes cernes et de ma mauvaise mine, le collier que Joseph m'avait effort. J'avais essayé de le retirer le jour précédent, mais je n'avais pas réussi car mes blessures étaient encore trop fraiches pour que je puisse faire des mouvements aussi judicieux. Cette fois-ci sera la bonne. Je ne supportais plus de le voir autour de mon coup, mais je ne voulais pas le jeter pour autant. J'essaya délicatement de décrocher le collier, pendant plusieurs minutes. Mes mains me faisaient souffrir effroyablement. Par manque de patience et par énervement, j'ai malheureusement réalisé un geste brusque à travers les larmes qui coulaient le long de mes joues. Le collier tomba rapidement contre le sol, je l'ai cassé. C'était la goute de trop. Comme je l'ai dit, je ne voulais pas le jeter et je ne voulais donc pas le casser. Je partis alors me refugier dans la douche, où je me suis effondrée au sol pour pleurer. Plus rien n'allait, j'avais mal partout, dans les mains, mais surtout, j'avais mal au cœur. Je savais que je m'en remettrais un jour, mais je ne savais pas dans combien de temps. Il y a une chose que je savais malgré tout : que je n'arriverais plus jamais à faire confiance à nouveau à qui que ce soit, et de ce fait, que je finirais ma vie seule, car pour moi il est impossible d'être en couple avec quelqu'un sans confiance.

Je sentais que mon corps commençait à manquer de force. Il fallait que je me relève, mais je n'y parvenais pas. Probablement le manque de nourriture et d'eau. J'essayais de m'agripper au paroi de la douche comme je le pouvais, mais mes mains douloureuse n'arrivait pas à me maintenir en plus de mon corps qui faiblissait. Je me sentis partir d'un coup en arrière. La dernière chose que j'ai entendu avant de tomber dans les pommes, était le bruit de la poignée de ma porte d'entrée. Après, plus rien, c'était le néant.

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Chapitre ultra déprimant, mais je serais clairement dans le même état que Mélya :((

À votre avis, c'était quoi le bruit de porte?

Que va-t-il arriver par la suite??

Prochain chapitre demain les potes 😘😘

SAUVAGE : when we met againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant