Chapitre 4

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Je tendis la main pour prendre la compresse mais ce dernier me regarda d'un air tout sauf approbateur.

- Assis-toi, m'ordonna-t-il.

Je le regarda alors à mon tour avec un air désapprobateur. Je suis assez grande pour me soigner toute seule.

- Fais ce que je te dis, ce sera plus facile si c'est moi qui le fait.

Il n'avait pas tort, mais hors de question de lui donner raison à voix haut. Je partis m'asseoir sur le canapé, suivie de près par Joseph.

- Attention ça risque de piquer.

Il commença à désinfecter la plaie. Effectivement ça pique. Mais je cacha ma douleur.

À son regard cela n'avait pas l'air très joli. Il attrapa deux petits bouts d'adhésifs et pressa mon arcade sourcilière de façon à ce que la plaie soit fermée au moment où il les pose.

- Et voilà. La sauvage, ria-t-il en me regardant.

Je n'avais pas spécialement envie de rire avec lui, mais ce qu'il venait de faire était vraiment gentil. Peut-être que les gens changent après tout. Je me contente alors de lui sourire en retour.

- Je te remercie. Pour ça et aussi pour la taxi d'hier. Mais pourquoi?

Il ria face à ma question comme si la réponse était évidente.

- C'était la moindre des choses après avoir ruinée ta robe.
- Et moi j'ai ruiné ton manteau, alors laisse moi de rembourser les prix qu'il t'a coûté.

Joseph se mit à rire de plus belle.

- Comme tu l'as dit ce n'est que du vomis. Il n'est pas si amoché que ça, bien que son odeur soit... assez dérangeante.

Je ris avec lui. Qui aurait cru qu'un jour nous ririons ensemble, et dans mon propre appartement en plus.

- Si tu m'offres quelque chose à boire, je te pardonne, me dit-il.
- Je.. Je n'ai que de l'eau. Je devais aller faire les courses demain après les cours, je n'ai plus rien je suis désolée, lui répondis-je tres gênée.

C'était un mensonge. Je n'achète pas de boisson. Les fins de mois n'ont pas toujours été évidentes, alors j'ai pris l'habitude de me contenter de boire l'eau du robinet.

- Et bien je crois que nous ne sommes pas quitte alors.. À moins que...

Il me regarde avec un air malicieux comme s'il s'apprêtait à me proposer quelque chose.

- Ce midi. On se rejoint au café en face de ton immeuble.

Heureusement pour moi, ce midi j'ai rendez-vous avec Lizzie. Parfait moyen d'échapper à ce moment qui me rendrait plus qu'inconfortable.

- Je vois déjà Lizzie ce midi, je ne peux pas annuler on ne se voit que très peu seulement toutes les deux depuis que..

Je me coupa comme si je m'apprêtais à en dire trop.

- Depuis qu'elle sort avec Joe c'est ça?

C'est tout à fait ça.

- On se rejoint ce soir à 18:30 alors, me dit-il sûr de lui en se dirigeant vers la porte. Et ne soit pas en retard, la sauvage.
- Mais..

Je n'eus pas le temps de répondre qu'il était déjà sorti. Pas mal comme technique. Ne pas me laisser le temps de répondre et donc ne pas me laisser l'occasion de refuser. C'est plutôt malin je dois le reconnaître. J'y penserais la prochaine fois que je serais dans la même situation que lui.

À 11:45, je descends de mon immeuble et rejoint le parking de la résidence. J'y retrouve ma voiture. Une 206 + rouge. J'adore le rouge. C'est de loin ma couleur préférée. Tout est toujours plus joli en rouge, que ce soit les vêtements, les voitures ou encore les fleurs. Le seul rouge que je n'apprécie pas est le rouge coup de soleil. Rien de pire qu'un coup de soleil. C'est vrai quoi, t'es tranquillement dehors à penser que tu vas rentrer chez toi avec un bronzage digne de Punta Cana, et puis tu te rends compte que tu n'ai que rouge écrevisse.

Une quinzaine de minute plus tard, je me gare sur le parking d'un petit restaurant où Lizzie m'avait donné rendez-vous. J'entre dans ce dernier et cherche Lizzie du regard. Je ne la vois pas.

Je sors mon téléphone prête à l'appeler pour savoir où elle en est, quand je tombe nez à nez avec Joe.

Je suis un peu déçue de tomber sur lui. Ce n'est pas que je ne l'aime pas, loin de là. Il est très charmant et vraiment gentil. On a bien discuté hier soir, de ce dont je me rappelle. Le seul problème, c'est que je ne vois presque plus Lizzie seule à seule. Cela devait faire un peu plus d'un mois que nous n'avions pas pu nous voir plus de 10minutes. Étant chanteuse, son emploi du temps est très chargé. Récemment on ne se voit que pour fumer une clope en bas de son appartement. Elle consacre tout son temps à sa musique, et à Joe. C'est peut-être égoïste de ma part de penser ainsi, mais ma meilleure amie me manque, tout simplement.

J'ôte ses pensées de ma tête et salue Joe. Il m'emmène jusqu'à une table un peu plus loin dans le restaurant, assez isolée du reste.

Ce restaurant est réputé pour accueillir plus de célébrités que de gens "normaux". Mais Joe Keery était tout de même reconnus mondialement, d'où la raison de pourquoi nous sommes situés à l'écart. Je me doute qu'il préfère être discret pour passer le repas dans la tranquillité.

J'aurais aimé profiter du repas avec Lizzie pour lui parler de l'étrange comportement de Joseph avec moi. Mais je ne veux pas en parler devant Joe. Ils bossent ensemble, et je n'ai aucune idée de si je peux lui faire confiance ou pas. Et puis de toute façon, je n'ai pas envie d'étaler ma vie devant lui.

- Tu as bien dormis cette nuit? me demanda mon amie.
- Ça commençait bien, si tu omets le fait que j'ai vomis mon âme avant de m'endormir. Et si tu omets aussi le fait que les voisins ont recommencé avec leurs travaux de merde vers 8:30, je ris noir.

Joe et Lizzie riaient avec moi. Le reste du repas se passa bien. Personne dans le restaurant n'avait remarqué la présence de l'acteur.

Le repas toucha à sa fin, et la question que je redoutais finis par arriver :

- T'as des plans de prévus pour ce soir? On va au cinéma à 19:00, tu nous accompagnes ? me questionne Joe.

J'essaye d'improviser des scénarios dans ma tête qui pourrait me faire éviter de leur dire que oui, j'ai bien un plan de prévu, et qu'en plus c'est avec Joseph.

Malheureusement pour moi je suis trop longue et Lizzie comprend d'elle-même que j'essaye de lui cacher quelque chose.

- Avec qui tu sors ce soir Mélya?
- Laisse-moi deviner, tu sors avec Jamie? complète son partenaire.

Si seulement c'était le cas. On aurait pu aller chez son coiffeur! Je serais ressortie avec des cheveux aussi lisse et aussi peu abîmé que les siens. Mais non.

- Non, dis-je d'un air hésitant, avec..

Pas le temps de répondre que Lizzie répond à ma place.

- Joseph !?
- Oui, avec lui.
- J'étais sûre que tu passerais au dessus de tout ça!

J'étais mal à l'aise que Lizzie en parle devant Joe. Je ne voulais pas qu'il soit informé de l'époque de collège. Je ne veux pas que ça se sache. Je préfère donc prétendre qu'effectivement, j'ai oublié cette période.

- Tout à fait, mais évitez de l'ébruiter s'il vous plaît. Je ne fais que lui rendre la monnaie de sa pièce. Rien de plus.

J'expliqua alors ce qu'il s'est passé avec le taxi et son manteau. Les deux tourtereaux riaient face à ma maladresse. Je préfère qu'ils pensent que tout est ok, plutôt qu'expliquer la situation passée.

SAUVAGE : when we met againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant