J'ai fini mes devoirs il y a environ trente minutes et j'ai profité de ce temps libre pour refaire mes bandages aux mains, j'ai pas mal galéré d'ailleurs. D'un coup, je me souviens que Billy n'a pas de voiture. Merde, comment va-il venir ? Je commence à paniquer et ça frappe à la porte. J'ouvre et je lâche une expiration de soulagement en le voyant.
— « Tout va bien ? Me demande-t-il en entrant.
— Comment tu es venu ?
— La mère de Max m'a déposé.
— Oh, d'accord... »Je lui souriais et je décidais de m'assoir sur le plan de travail tandis qu'il était adossé au mur, à côté de moi. Pour une fois, je suis plus grande que lui.
— « Comment ça s'est passé avec ton père ?
— Je savais que tu allais poser cette question...
— Et, du coup ?
— Tu veux la vérité ?
— Oui, bien sûr.
— Il t'a vu me raccompagner, ça ne lui a pas plu parce qu'il voulait que je rentre à pied. Il m'a balancé des insultes à la gueule comme d'habitude en me disant que je trainais avec trop de filles, que je n'avais pas intérêt à oublier Max et tout un tas de trucs sans importance.
— Il abuse. Peut-être que je devrais lui dire que grâce à moi, tu travailles et pas autre chose. Plaisantais-je.
— Même pas en rêve. Jamais. Tu ne l'approches pas.
— Tu veux me protéger ?
— Quoi ?
— Je sais que tu as parlé à Steve, il est venu s'excuser tout à l'heure et il m'a tout raconté.
— Ça aurait été étonnant, mais ce crétin m'a quand même écouté.
— Alors ? Dis-je avec un sourire narquois.
— Alors, quoi ?
— Tu m'aimes bien finalement, non ?
— Hm. Soufflait-il. Oui, je tiens à toi, Caitlin. C'est bon, tu es contente ?
— C'est si difficile pour toi d'avouer ce genre de choses ?
— C'est juste, que ça m'arrive rarement... Bref, on peut se mettre à l'exposé ?
— C'est ça, défile-toi. »Il baissait la tête, il avait l'air gêné et je trouvais ça super mignon. Je descendais du plan de travail, m'approchait de lui pour lui chuchoter à l'oreille que moi aussi, je tenais à lui et j'allais chercher mes affaires.
Une fois redescendue, on s'installait dans le salon, comme à notre habitude, mais Billy ne faisait que de regarder mes mains, en riant.— « Pourquoi tu rigoles ? Demandais-je.
— Tu as dû avoir du mal à faire ton bandage, non ?
— Ah, donc tu te payes ma tête là ? Ce n'est pas super évident de faire ça toute seule.
— Je sais, je vais te les refaire. Tu as des bandes propres ?
— Oui, dans la cuisine, sur la table. »Il continuait à rigoler et allait chercher ces fameuses bandes. J'enlevais celle que j'avais faite plus tôt dans la journée. Au lycée et devant mes parents, je porte mes mitaines, mais Billy est au courant alors je n'ai pas besoin de les mettre quand il est là. Il s'asseyait à côté de moi.
— « Tu as toujours aussi mal ?
— Je n'en sais rien, j'évite de les bouger, à part pour tenir un stylo ou un verre et ce n'est pas indolore.
— On va voir si tu peux bouger tes doigts. Entremêle-les avec les miens et essaie de refermer ta main contre la mienne.
— D'accord. Dis-je en essayant de faire ce qu'il me demandait. Non, ça fait mal, putain...
— Essaie avec l'autre main.
— Hm. Je m'exécutais. C'est pareil, ça fait un mal de chien, bordel...
— Cela va mettre du temps à guérir...
— Dit donc... Tu as de super belles mains pour quelqu'un qui se bagarre sans arrêt.
— Je suis canon des pieds à la tête en même temps, ce n'est pas étonnant. Dit-il en rigolant.
— Aïe, ça y est... Il a pris la grosse tête.
— Mes mains sont encore plus belles quand elles tiennent tes mains à toi.
— Ah, je me disais bien que cela faisait un moment que tu ne m'avais pas sorti un truc pour me draguer.
— Merde, touché. N'importe quelle fille aurait fondu directement devant mes déclarations.
— Je ne suis pas n'importe quelle fille. »Il me souriait et me bandait les mains délicatement. Une fois terminer, on avançait un peu l'exposé et on parlait de tout et de rien.
— « Tes parents, ils ont dit quoi pour tes mains ? Me demandait-il.
— Rien, ils ne sont pas au courant. Je porte mes gants à la maison, comme au lycée.
— Ils n'ont pas trouvé ça bizarre ?
— Si, mais je leur ai dit que c'était une nouvelle mode.
— Et ils t'ont cru ?
— Bah oui. Dis-je en rigolant. Tu sais, même Steve n'a rien remarqué...
— Il est débile, il ne pense qu'à sa petite personne.
— Ne dis pas ça. Le peu de fois qu'on a discuté ces derniers temps, c'était pour se disputer, donc c'est logique.
— Tu n'as pas eu trop mal en lui donnant cette incroyable gifle ?
— Sur le moment, j'étais tellement énervée que non. Je l'ai frappé si fort que ça ?
— Ouais ! C'était jouissif !
— Tu n'es pas croyable...
— Je suis sûr qu'il est amoureux de toi.
— Arrête avec ça, ce sont des conneries, c'est comme un frère pour moi.
— Il m'a dit exactement la même chose... Quoi, tu es amoureuse de lui toi aussi ?
— Pourquoi ? Tu serais jaloux ? dis-je ironiquement.
— Non, mais tu mérites mieux que cet abruti.
— Un mec comme toi peut-être ?
— Ouais !
— Même pas en rêve !
— Le nombre de râteaux que je me prends avec toi, c'est affolant.
— Tu devrais surtout lâcher l'affaire.
— Non, c'est plutôt marrant. »Je lui souriais ironiquement et il regardait sa montre en me disant qu'il devait rentrer. Je lui proposais de le raccompagner, mais il refusait. Il a appelé un de ces amis et une fois ce dernier arrivé, Billy partait pour le rejoindre, mais il se retournait vers moi, s'avançait et me fit un baiser rapide sur la joue. Je ne m'y attendais pas. Il a juste souri puis il est parti. Je n'étais pas insensible à ce geste.
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Clair-obscur - TOME 1.
FanfictionAprès s'être installée à Hawkins, Caitlin Reyes espérait mener une vie plus tranquille. Cependant, tout se met à changer quelques mois après son déménagement, à l'automne 1983, lorsqu'un jeune garçon disparait : Will Byers. Puis elle rencontra une j...