Chapitre 62 : Le passé refait surface.

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Je n'avais pas revu Hunter au bal, j'ai l'espoir qu'il soit parti et dans tous les cas, j'ai vraiment décidé de ne plus me laisser faire et il est hors de question qu'il continue à gâcher ma vie.
J'ai beaucoup dansé et je suis épuisée. J'ai très mal au genou, encore un rappel de mon passé. Je venais de prendre ma douche et j'étais parti pour rejoindre Billy dans ma chambre quand mon ma jambe s'est complètement bloqué. Je ne pouvais plus bouger.

— « Bordel de merde...
— Qu'est-ce qu'il se passe ? Me dit Billy en s'approchant de moi.
— Rien, j'ai mal au genou.
— Comment ça se fait ?
— J'ai trop dansé. J'ai des problèmes au genou depuis un moment et parfois il se bloque complètement, comme maintenant et ça me fait super mal.
— Mal à quel point ?
— Au point qu'actuellement, je suis incapable de bouger ma jambe sans recevoir une décharge électrique bien puissante dans le genou. Ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé...
— Mais attend, viens je vais te porter.
— Non, laisse ! Il faut que j'attende que ça passe.
— Tu as été voir un médecin ?
— Euh...
— Caitlin, qu'est-ce que tu me caches...
— Je suis désolé... C'est juste... Encore un truc par rapport à Hunter. J'essaie de passer une bonne soirée, mais il détruit tout, à chaque fois.
— Je croyais que tu m'avais tout raconté par rapport à lui ?
— Si je te disais vraiment tout en détail, ça prendrait des mois... Je t'ai expliqué les trucs les plus importants, mais ça, c'est un autre truc qui s'est passé.
— Tu veux m'en parler ? Tu n'es pas obligé, mais... Je sais que ça peut faire du bien de parler. Tu en as déjà parlé à tes parents ? Ou à Steve ?
— Non, personne n'est au courant. Parce que c'est vraiment sombre, très sombre.
— Tu sais que si tu ne me dis rien je vais m'inquiéter...
— Je sais... Je vais essayer de te raconter, mais d'abord, je vais essayer de m'assoir.
— Je vais t'aider. »

Je pouvais juste un peu bouger le genou, mais cela me faisait vraiment très mal. On s'asseyait sur mon lit et je me préparais à lui raconter une autre partie de mon histoire.

— Je vais essayer de ne pas fondre en larmes, mais désolé si je n'y arrive pas...
— Ne t'excuse pas pour ça.
— Quand... Hunter à commencer à devenir violent, il m'empêchait évidemment de sortir et de voir mes proches. Je devais sortir seulement avec lui. Il m'enfermait à double tour dans notre appartement quand il partait, pour que je ne sorte pas. Je ne pouvais pas m'échapper. Et puis un jour, Hunter a reçu un appel du travail, ça l'avait rendu nerveux. Il est sorti rapidement, sans me prévenir et il était tellement préoccupé par cet appel qu'il a oublié de fermer la porte à clé, je ne voulais pas y croire au début. Je pensais que c'était un piège, que si je sortais, il m'attendrait sûrement en bas... Je ne savais pas quoi faire, mais je suis allée voir à la fenêtre et je l'ai vu partir, réellement.
— Et tu t'es dit que c'était ta seule chance de t'enfuir...
— Oui... J'ai préparé quelques affaires rapidement, je n'avais pas encore le permis alors je suis parti avec mon vélo. J'ai foncé, j'avais si peur qu'il me rattrape. Je pédalais tellement vite en regardant derrière moi que je me suis fait percuter par une voiture. Assez violemment. J'étais inconsciente et j'ai clairement failli mourir. Si les secours étaient arrivés 5 minutes plus tard, on n'aurait pas cette conversation aujourd'hui...
— Oh mon dieu...
— J'ai été inconsciente pendant environ 2 jours et quand je me suis réveillée, les médecins m'ont dit que j'avais le genou, cassé. J'avais des côtes brisées aussi et d'autres choses moins graves que mon genou. Les médecins ne savaient pas si je pourrais réutiliser ma jambe et évidemment, Hunter était là. Et quand je l'ai aperçu, j'ai eu horriblement peur. Quand on s'est retrouvés seuls, il m'a juste dit que je méritais ce qu'il m'arrivait, que j'étais stupide et qu'il n'avait même pas pris la peine de prévenir mes parents parce que je méritais d'être seule, il m'a juste, insulter et rabaisser puis il est sorti pour aller chercher un truc à manger et je me suis mise à pleurer toutes les larmes de mon corps...
— Quel fils de pute.
— J'ai... Penser qu'au final, je méritais tout ça et que j'aurais préféré mourir dans cet accident plutôt que de retourner avec lui. Et forcément, quand j'ai enfin pu sortir de l'hôpital, j'ai dû retourner avec Hunter. J'étais déjà faible de base, mais là, c'était encore pire. J'avais la jambe dans le plâtre, mais ça ne l'a pas empêché de continuer d'être violent... Je suis tombé plusieurs fois sur mon genou donc à chaque fois qu'il se réparait un peu et bah, Hunter me le brisait, encore. J'ai fait plusieurs allers-retours à l'hôpital, en prétextant que j'étais maladroite et que je ne faisais que de tomber car, je n'aimais pas rester à ne rien faire.
— Et les médecins n'ont pas remarqué que cette histoire était louche ?
— J'étais très convaincante. Je n'avais pas le choix... Donc non, les médecins n'ont rien remarqué. Puis Hunter s'est finalement rendu compte qu'il devait laisser mon genou se réparer parce que sinon, les médecins allaient se poser des questions alors, évidemment, il n'a pas arrêté d'être violent, mais c'étaient surtout des gifles et mon genou à finir par guérir petit à petit. Mais jamais complètement. J'ai toujours l'os très fragile et dès que je fais de gros efforts, bah voilà ce qu'il se passe. Et à chaque fois que cette douleur revient, tout mon passé me revient en tête également. Ce n'est pas super cool.
— Tu as vraiment vécu un enfer putain... Si je pouvais, je le tuerais. Mais je suis content que tu sois vivante, ma vie ne serait pas la même sans toi. Je vais tout faire pour que tu sois heureuse, vraiment.
— Tu es un amour.
— Tu as toujours mal ?
— Oui... Je ne peux pas plier la jambe.
— Caitlin, tu trembles.
— Oh oui, je sais... La douleur est tellement forte que mon corps se refroidit complètement. Je commence à avoir froid et je ne peux pas me réchauffer avant que la douleur ne passe.
— Ok, essaie de t'allonger sur le côté, je vais me mettre derrière toi pour essayer de te réchauffer. »

Il s'est collé à moi, et il a posé sa main sur le genou qui me faisait souffrir. J'avais la jambe complètement tendue. Sa paume était brûlante. Il passait sa main sous ma cuisse.

— « Qu'est-ce que tu fais ? Dis-je un peu surprise.
— Quand tu as ce genre de grosse douleur, la pire chose à faire est de ne pas bouger. Essaie de plier ton genou, doucement, je vais t'aider. »

J'ai eu du mal, mais j'ai réussi, il m'a fait faire ce petit exercice plusieurs fois et la douleur a fini par s'estomper. C'est comme un tour de magie. J'ai toujours pensé que je ne devais pas bouger pour ne pas empirer les choses.

— « Ça va mieux ? Me demandait-il.
— Oui. Je n'ai quasiment plus mal. Mais je suis toujours gelée...
— Tu peux juste me demander de te prendre dans mes bras hein tu sais... Me disait-il ironiquement.
— Alors, fais-le. »

Il me prenait contre lui et posait de nouveau sa main sur mon genou et on finissait par rapidement s'endormir.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant