Chapitre 20 : Le cauchemar.

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Il commence déjà à toucher à tout puis il s'assoit sur mon lit.

— « Je viens souvent dans ta chambre, serait-ce un signe ? Me dit-il avec un sourire en coin. »

Tiens, il a retrouvé la parole ? J'étais dos à lui, en train de sortir des draps propres.

— « Malheureusement pour toi, non. Répondais-je sur le même ton que lui. »

Quand je me retournais, il avait déjà retiré sa veste en jean et le pull beige qu'il avait en dessous. Je suis littéralement en train de le mater et la façon, dont mon corps réagit est assez inhabituelle. Je l'ai déjà vu torse nu, pendant les entraînements de basket, mais je le détestais.

— « Je reviens, je vais chercher de quoi te soigner. Dis-je en détournant rapidement les yeux de lui.
— Tu n'es pas obligé.
— Tais-toi et laisse-moi faire. »

Je me rends dans la salle de bain pour prendre le nécessaire. Il avait la joue enflée et le nez en sang. Il me fallait aussi de la glace alors je descendais en chercher. En parlant de glace, je meurs de froid, mon corps s'affaiblit de plus en plus et je commence à avoir mal à la gorge. Je retourne dans ma chambre, il est toujours assis sur le lit et semble, m'attendre. Ses yeux bleus trouvent directement les miens.

— « Ça te dérange si je dors comme ça ? Me demande-t-il.
— Tu croyais que j'allais dormir avec toi ? Ne rêve pas, j'irais dans la chambre d'amis, en bas.
— Tu vas me laisser tout seul ? Dit-il en prenant une fausse mine triste.
— Tu es un grand garçon. Bref, je vais te soigner, et tu me laisses faire, ok ?
— Oui, madame. »

Billy qui plaisante en douceur c'est plus amusant que le Billy qui plaisante en rabaissant les autres. Je m'avançais près de lui et me penchais légèrement pour le soigner. Je posais délicatement la glace sur sa joue et tout d'un coup, il attrape mes hanches, me tire vers lui et je me retrouve assise sur ses genoux. J'étais tellement surprise que je me suis complètement figée.

— « Mais qu'est-ce que tu fais ?! Dis-je en posant instinctivement ma main sur son bras.
— Eh, tout va bien. Je ne touche pas, regarde. C'est juste pour que ce soit plus simple pour toi et moins douloureux pour ton dos surtout.
— Oh... Ok, je suis désolé... Dis-je en retirant ma main de son bras.
— Tout va bien. »

J'inspirais lentement et continuais de le soigner. Son visage était si proche du mien et ses yeux me fixaient sans arrêt. Il un regard tellement déstabilisant. Je ne suis vraiment pas à mon aise et cela le faisait rire. Quand j'eus terminé, je me levais, mais il attrapait mon poignet.

— « Tu es trop drôle quand tu es toute gênée comme ça. Me dit-il en souriant.
— Je ne suis pas gênée, j'ai juste été surprise.
— Oui, bien sûr.
— Arrête de te croire irrésistible.
— Je le suis. »

Je souriais en soufflant, il est désespérant. Il a quand même l'air d'aller un peu mieux et cela me faisait tellement plaisir de le voir comme ça, de connaître cette partie de lui, plus douce, plus attentionnée. Je m'asseyais à côté de lui.

— « Cait, tu trembles... Est-ce que ça va ? Me demandait-il inquiet.
— Ouais euh, je crois que je suis en train de tomber malade. Je me sens faible, j'ai mal à la gorge et j'ai surtout super froid. Je n'arrive pas à me réchauffer.
— Il fait chaud là où tu vas dormir ?
— Pas vraiment, mais j'ai des couvertures.
— C'est stupide. Tu vas rester là et je vais aller en bas.
— Non, hors de question.
— Très bien. Me dit-il en s'allongeant. Alors, viens contre moi.
— Quoi ? Tu rêves.
— Orh, pas dans ce sens-là, je veux juste te réchauffer. Chaleur corporelle, ça te dit quelque chose ?
— Oui évidemment, mais...
— Je sais, tu n'aimes pas le contact physique... Je ne vais pas te faire de mal, fais-moi confiance. Tu t'es super bien occupée de moi, laisse-moi faire pareil. S'il te plaît.
— D'accord, mais je ne vais pas dormir avec toi.
— Viens juste dans mes bras quelques minutes, le temps de te réchauffer. »
J'ai hésité plusieurs secondes, mais il avait vraiment l'air sincère, et j'avais vraiment besoin de chaleur. Je m'allongeais contre lui en mettant ma tête contre son épaule. Il remontait les couvertures et passait son bras dans mon dos pour m'attirer encore plus près de lui. Je me sentais étrangement bien et en confiance. Je me réchauffais peu à peu.
Plusieurs minutes sont passées et Billy s'est endormi, je n'osais pas bouger de peur de le réveiller et en même temps, je n'avais pas vraiment envie de bouger. Sa respiration et les battements de son cœur m'apaisaient et je finis par m'endormir également, dans ses bras.

Mardi 16 octobre 1984, pendant la nuit.

Vers 5h du matin, je me suis réveillée en sursaut en me rendant compte que je m'étais endormi. J'ai la gorge sèche, je décide de sortir des bras de Billy doucement et de me lever pour aller prendre un verre d'eau.
Je remontais quelques minutes après et soudain, je l'entends parler. J'ai dû le réveiller, j'ouvre la porte de ma chambre, lentement.

— « Maman... Maman, revient... Ne me laisse pas, pitié, non ! Disait-il. »

Il parlait dans son sommeil. Au début, je croyais qu'il rêvait, mais c'était plutôt un cauchemar. Je fermais la porte et son cauchemar prenait de l'ampleur.

— « Lâche-la, laisse-la tranquille ! »

Il bougeait dans tous les sens et transpirait énormément. Je m'approche de lui, le secoue légèrement et il se réveille en sursaut en s'asseyant rapidement. Sa respiration était irrégulière et il était trempé de sueur. Il me regardait l'air complètement perdu et des larmes s'échappaient de ses yeux. Je m'asseyais près de lui en lui prenant la main

— « Calme-toi, je suis là, ça va aller. Chuchotais-je.
— Je suis désolé...
— C'était juste un cauchemar, tu n'as rien fait de mal, tout va bien. »

Il avait beaucoup de mal à se calmer et il tremblait. Je ne pensais jamais faire cela un jour, mais quand je me suis couchée contre lui, ça m'a apaisé alors peut-être que cela peut fonctionner dans l'autre sens. Je m'allongeais et l'attirais contre moi. Il était tellement désorienté qu'il se laissait faire sans poser de questions et se couchait près de moi. Je lui caressais les cheveux, je sais que ce petit geste le calme. Sa respiration revenait à la normale et il se rendormait assez vite.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant