Chapitre 29 : Rendez-vous entre amis... Ou presque.

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Samedi 27 octobre 1984.

Je me suis levée de bonne heure pour ranger un peu la maison. C'est la première fois que j'ai autant d'amis qui viennent chez moi.
Il est tout juste 13h, je viens de finir de déjeuner. Je me suis habillée un peu plus différemment que d'habitude, toujours simplement, je me suis attaché les cheveux en tresse et j'ai mis mes lunettes rondes.
Je passe un léger coup de gloss sur mes lèvres quand quelqu'un toque à la porte. Je vais ouvrir et je tombe nez à nez avec Billy.

— « Tu es en avance ! Lui dis-je.
— Ouais, désolé...
— Viens, entre. Tout va bien ?
— Ouais, je n'avais rien à faire chez moi et j'ai mal dormi.
— Tes cauchemars, hein ?
— Ouais, mais bref, ne t'inquiète pas. Me dit-il en se dirigeant vers le salon. Tu es super jolie comme ça.
— Compliment sincère ou tu fiches de moi ?
— Sincère. Promis. J'ai revêtu mon comportement d'enfant sage aujourd'hui, juste pour toi.
— Merci, vraiment. »

On continue de discuter et Steve, Nancy et Jonathan arrivent en même temps, ils sont venus ensemble. On s'installe tous dans le salon.

— « Tu as vu, je suis arrivé à l'heure pour une fois. Me lance Steve.
— Grâce à nous. Ajoutait Nancy.
— Effectivement. Répondais-je. Bon alors, j'ai déjà réfléchi à pas mal de trucs cette nuit et...
— Tu m'étonnes que tu ne dormes jamais.
— Mais si je dors Nancy. Bref, parlons alcool.
— Étonnant. J'aurais parié que tu aurais banni l'alcool de cette soirée. Me disait Billy.
— Je ne suis pas aussi prude que tu le crois, Billy. Je veux vraiment m'amuser, avec modération. Donc, qui veut se charger de l'alcool ?
— Moi ! Répondirent Billy et Steve en même temps.
— Je t'en prie Harrington, c'est moi le mieux placé question alcool.
— J'ai une idée, plusieurs d'ailleurs ! Nancy et Jonathan, vous vous occupez des jeux, moi, de la playlist et les gars, de l'alcool.
— Tu plaisantes ? Je peux me débrouiller sans ce mec. Râlait Steve.
— Aller Harrington, je ne te ferais pas trop chier, fait le pour Caitlin, si tu tiens vraiment à elle.
— Évidemment que je tiens à elle, crétin. Mais c'est d'accord.
— Génial ! Vous pourriez apprendre à vous connaître et...
— Tu en demandes trop, Caitlin. Répondait Billy.
— Tu auras au moins essayé. Rétorquait Nancy.
— Pour les jeux Caitlin, tu veux un thème spécifique ? Demandait Jonathan.
— Non, un peu de tout.
— Ok, on va s'en charger.
— J'ai déjà plein d'idées. Rigolait Nancy.
— Je crains le pire avec toi... »

On passait toute l'après-midi à discuter de la soirée. Je leur ai dit de venir vers 19h mercredi. Ils ont tous insisté sur le fait qu'ils ne voulaient pas se déguiser.

— « Billy, elle fait quoi Max le 31 ? Demandais-je.
— J'en sais que dalle et je n'en ai rien à faire. Me répondait Billy.
— Ça m'aurait étonnée...
— Je crois qu'elle va faire la chasse aux bonbons avec mon frère et ses copains, j'ai entendu Mike en parler à ma mère en râlant parce que d'après lui, c'est Lucas et Dustin qui l'auraient invité.
— Lucas ?! S'étonnait Billy. Je lui ai dit de ne pas s'approcher de ce mec, quelle petite conne.
— J'aurais peut-être dû me taire. Chuchotait Nancy.
— Non. Écoute Billy, si sa mère est d'accord, tu n'as pas ton mot à dire.
— Si tu le dis. »

À partir de ce moment-là, Billy ne disait plus un mot. Steve, Jonathan et Nancy devaient rentrer pour 17h mais Billy m'a demandé s'il pouvait rester un peu plus longtemps. Cela n'a pas trop plu à Steve, mais je lui ai fait comprendre que tout allait bien.
Une fois les 3 mousquetaires partis, on s'installe dans le salon avec Billy.

— « Tu vois, ça s'est bien passé.
— Ouais. Répondait Billy, froidement.
— Qu'est-ce que tu as depuis tout à l'heure ?
— Je n'aime pas que l'on me tienne tête devant tout le monde.
— Oh, c'est par rapport à ce que j'ai dit sur Max... Sérieux ? Ce n'est rien.
— Tu ne comprends rien hein ? Je fais ça pour la protégée.
— La protégée de quoi ?
— De mon père, réfléchi. S'il apprend qu'elle traîne avec Lucas...
— Attends, ton père est raciste ?
— Ouais.
— Il a vraiment tous les défauts du monde. Mais pourquoi tu ne dis pas à Maxine que tu fais ça pour elle plutôt que de lui faire peur ?
— La peur, ça motive plus. Elle m'écoutera mieux.
— Non Billy, elle ne t'écoutera pas mieux, au contraire.
— Peu importe. Si mon père apprend ça, c'est moi qui vais prendre.
— Je pense que Max le sait, elle ne va pas forcément s'en vanter si elle peut te faire du tort.
— Tu ne la connais pas.
— Elle n'est pas méchante Billy, c'est une gamine.
— Bref, le coup de l'alcool, c'était fait exprès hein ?
— Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. Répondais-je ironiquement.
— Tu as de la chance que je t'ai promis de me tenir tranquille.
— Depuis quand tu tiens tes promesses ?
— Je les tiens, juste pour toi. J'ai vu dans quel état ça te mettait les embrouilles avec Steve.
— Ouais, et tu as même mis ta fierté de côté pour aller lui parler.
— Orh, j'avais oublié ce moment-là.
— Tu sais que ce n'est pas pour ça que je vais tomber amoureuse de toi ?
— Merde, j'aurais au moins essayé. »

On se mettait à rigoler tous les deux. On a discuté pendant quelques minutes et il m'a demandé comment je comptais m'habiller mercredi.

— « J'ai une petite idée... Répondais-je.
— Je peux voir ?
— Ça t'intéresse ce genre de truc ?
— Je suis juste curieux. »

Je l'emmenais jusqu'à ma chambre et je cherchais plusieurs pièces pour former la tenue que j'avais en tête. Collant, botte et pull noir avec une robe salopette beige. Une fois tous mes vêtements sortis, il les analyse et les poses sur moi.

— « Je n'ai jamais porté ce genre de tenue... Lui dis-je.
— Ça va très bien t'aller, tu as un corps de déesse.
— Arrête tes conneries.
— Je ne fais jamais de compliments, alors quand j'en fais, je suis sincère. Tu es belle Cait, j'ai hâte de te voir dans cette tenue. »

Je me sentais rougir, mon cœur fondait littéralement. J'aime quand il est comme ça avec moi et je crois que... Je l'aime, tout simplement.
Il doit rentrer chez lui, je le raccompagne à la porte et lui dis à mercredi. Il me répond : « On se verra avant, tu ne peux plus te passer de moi. » Je rigolais et levais les yeux au ciel puis il se dirigeait vers sa voiture et il démarrait.
Je n'ai rien répondu parce que, il a raison, je ne peux plus me passer de lui.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant