Chapitre 12 : Tu es censé être mon meilleur ami !

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La matinée est passée assez rapidement. Il est 12h35, cet après-midi on devait avoir deux heures de chimie, mais notre professeur a décidé de nous laisser l'après-midi de libre pour qu'on puisse avancer sur nos exposés. Mais comme on avait pas mal avancé hier avec Billy, on a décidé que l'on continuerait demain ou vendredi, le temps que mes mains se rétablissent un peu.
Je partais en direction de ma voiture et apercevais Billy au loin, à l'abri des regards, en train de discuter avec un homme, je crois que ça doit être son père. Je suis beaucoup trop curieuse donc j'ai décidé d'écouter la conversation, Billy n'avait pas l'air d'aller bien.

— « Si Maxine rate encore une seule heure de cours, ça va mal aller pour toi. Lui disait son père, sévèrement.
— Ouais, c'est bon j'ai compris. J'ai juste oublié de me réveiller, ce n'est pas la mort. Répondait Billy, agacé.
— Ah oui ? Son père lui mit une gifle assez violente. »

Je posais ma main contre ma bouche, j'étais choquée. Je ne m'attendais pas à voir ce genre de scène et je ne savais pas si je devais intervenir ou pas. Je décidais de ne pas bouger et de continuer d'écouter.

— « Ce n'est pas la première fois que ça arrive Billy, je t'avais demandé d'être responsable, non ?
— C'est bon papa je... »

Billy n'eut pas le temps de terminer sa phrase que son père l'attrapait par le col et le plaquait contre un arbre.

— « Que ça ne se reproduise plus, c'est clair ? Lui dit méchamment son père.
— Oui... Papa. Je suis désolé. Répondait Billy qui avait l'air complètement apeuré.
— Pour te punir, tu rentreras autrement qu'avec ta voiture. Cela te permettra de réfléchir et d'arrêter de ne penser qu'à ta petite personne.
— Quoi ? Attends, t'es sérieux ?! »

Son père le plaquait une nouvelle fois contre cet arbre en lui tenant fermement le cou.

— « Tu oses encore discuter ? Donne-moi les clés, tout de suite. Ordonnait son père. »

Il donnait les clés à son père et ce dernier le lâchait avant d'entrer dans la voiture de Billy et de partir. Je me sentais tellement mal pour lui. Il était terrorisé, je ne l'avais jamais vu comme cela. Il se retournait et croisait immédiatement mon regard, il a compris que j'ai tout vu et tout entendu. Il baissait rapidement la tête et il partait, mais je décidais de le suivre, sans réfléchir.

— « Billy, attends ! Criai-je.
— Fiche-moi la paix. »

Sa voix était vraiment ardente, remplie de colère et cela me glaçait le sang, mais je continuais de le suivre jusqu'à lui attraper le bras et me planter devant lui.

— « Stop, arrête-toi. Lui dis-je.
— Dégage Caitlin, ce n'est pas le moment que tu me fasses chier.
— Billy, je vois bien que tu es en colère, mais je ne peux pas te laisser comme ça, pas après ce que j'ai vu.
— Tu as le don de te mêler ce qui ne te regarde pas hein. Tu es contente ? Tu vas pouvoir m'anéantir maintenant en racontant ça à tout le monde ?!
— Quoi ? C'est vraiment ce que tu penses de moi ?!
— Casse-toi, laisse-moi tranquille. »

Il recommençait à marcher, j'étais si perturbée par ses paroles que je ne réagissais pas tout de suite. Il avait l'air triste, effrayé, énervé, mais il essayait de cacher tout cela avec son agressivité de toujours.

— « Si tu penses que c'est en me hurlant dessus que tu vas te débarrasser de moi, tu rêves. Criai-je. »

Il s'arrêtait net. Je décidais d'avancer près de lui. Je posais ma main sur son épaule et son visage avait changé. Il avait l'air plus détendu et des larmes commençaient à couler sur ses joues. Le voir dans cet état me faisait énormément de peine. Je savais qu'il y avait quelque chose d'enfoui derrière toute cette violence. Il s'est construit un mur. Il se fait passer pour le mec colérique, sûr de lui, qui n'en a rien à faire des autres, mais intérieurement, il est seul et brisé, et je sais ce que ça fait.
Je caressais sa joue pour essuyer ses larmes du bout de mon pouce. Il fermait les yeux et appuyait son visage sur la paume de ma main. Il s'est légèrement avancé et il a posé son front sur mon épaule. Je ne savais pas comment réagir, mais je ne voulais pas le repousser. Je ne supporte pas le contact physique, mais dans un sens, il a quand même gardé un minimum ses distances. Je n'avais pas peur, je voulais juste être là pour lui. Je l'entendais sangloter alors je passais doucement ma main dans ses cheveux bouclés.

— « Je rêve putain... »

Billy s'écartait rapidement et se retournait, Steve était là et il n'a sûrement pas du tout apprécié de voir Billy si proche de moi. Il avançait vers nous et je pouvais sentir sa colère monter en flèche.

— « Donc c'est comme ça ? Tu fais la petite innocente, mais par-derrière tu prends ce mec dans tes bras ?! Me dit Steve, énerver.
— Harrington ferme-là ou je vais t'en coller une. Ajoutait Billy.
— Toi, ta gueule. Je parle à cette petite traînée.
— Je te demande pardon ?! Répondais-je.
— Tu as très bien entendu. Tu as couché avec lui hein avoue-le ? »

Ses mots étaient tellement blessants que je l'ai giflé. Venant de Billy, ça ne m'aurait pas étonnée, mais Steve... C'était beaucoup trop à encaisser. Comment ose-t-il m'insulter de la sorte ? Sans savoir le contexte ? La colère me brulait de l'intérieur et je faisais tout pour retenir mes larmes.

— « Tu ne sais RIEN de ce qu'il s'est passé ! Tu débarques en me jugeant et tu oses m'insulter alors que tu es censé être mon meilleur ami. Que tu le prennes mal, je peux le comprendre, mais tu aurais pu me laisser t'expliquer.
— Donc, lui, tu le laisses te traiter comme une merde, mais moi tu me gifles ?
— Bon ça suffit, casse-toi. S'exclamait Billy en le poussant. »

Je n'avais jamais vu Steve dans cet état. Il se mit à rire et mettait son poing dans la figure de Billy et là, j'ai pensé que c'était fini, que Billy allait lui casser la gueule et j'étais complètement figée. Billy essuyait le sang qui coulait de son nez, lui jetait un regard noir et il prit ma main pour qu'on s'en aille. J'étais complètement à l'ouest, je le suivais sans vraiment savoir ce que je faisais.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant