Chapitre 47 : Ils s'aiment, ça crève les yeux.

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Point de vue de Steve.

J'ai entendu tout ce qu'a dit Ashley sur Billy, même si elle a démenti, je me demande si ce n'est pas la vérité. Je comprendrais mieux pourquoi Caitlin le protège sans arrêt. Et je sais que si je demande la vérité à Caitlin, elle va me mentir, je sais qu'elle le fera parce que... J'ai compris maintenant. Son regard, la façon dont elle lui parle, comment elle se rend malade quand ils se disputent, c'est évident que c'est lui, qu'elle aime.

— « Eh Steve !
— Nancy ! Tout va bien ?
— Tu sais où est Caitlin ?
— Avec Billy certainement.
— Tu as vu ce qu'il s'est passé avec Ashley ?
— Ouais, mais apparemment ce sont des conneries qu'elle a inventées pour se venger.
— Ouais je sais et ça ne m'étonnerait pas d'elle. Caitlin a dû sûrement s'énerver et pas qu'un peu. Elle l'a trainé super fort dehors et Ashley est revenu en boitant.
— Tu penses qu'elle a utilisé ses pouvoirs au lycée ?
— Sans doute. Mais je suis sûre qu'elle a fait très attention. Je la cherche depuis tout à l'heure, mais tu dois avoir raison, elle doit être avec Billy. C'est un mec horrible, mais...
— Ça, je suis d'accord.
— Steve... Tu as vu comment il est avec Caitlin ?
— Oui, ils sont amis.
— Non. Tu es vraiment aveugle toi, il crève d'amour pour elle, ça se voit.
— Tu dis n'importe quoi, Nancy.
— Ah oui ? Je te rappelle que j'ai toujours raison et que je suis une très bonne enquêtrice. Billy n'a jamais été comme ça avec aucune autre fille à part Caitlin et...
— C'est réciproque.
— Tu commences à enfin comprendre.
— J'espère vraiment qu'on se trompe parce que je ne le supporterais pas.
— Je sais, mais les sentiments, ça ne se contrôle pas.
— Vous parler de quoi ? Demandait Caitlin qui venait de débarquer devant nous, suivie de Billy.
— Rien d'intéressant, on vous attendait. Répondais-je.

Point de vue de Caitlin.

— « On vient d'apprendre que jeudi et vendredi nous n'avons pas cours ! Autrement dit, on est en week-end mercredi, c'est super cool non ? Dis-je tout excitée.
— Bah ouais carrément. Mais pourquoi ? Demandait Nancy.
— Nos profs sont en sortie scolaire pendant 2 jours apparemment. Répondait Billy.
— Encore ? Et nous, on n'a jamais le droit à ce genre de trucs c'est grave ! Argumentait Steve. »

Il n'a pas tort, on n'a jamais eu de sortie scolaire, mais je ne suis pas fan de ce genre de truc alors ça ne me dérange pas. Ce que j'adore en revanche, c'est le week-end de 4 jours qui arrive.
On décidait de retourner en cours et Billy essayait de faire semblant d'aller bien. Évidemment, tout le monde lui a posé des questions, il a tout nié en bloc et ils se moquaient tous d'Ashley, personne ne la croyait, exactement comme je l'avais prévu. Et cette dernière n'osait même pas nous regarder. Elle avait l'air terriblement mal et je sais que ce n'est pas bien, mais ça me faisait plaisir. Elle est allée beaucoup trop loin.

Mercredi 28 novembre 1984.

Point de vue de Billy.

On avait terminé les cours, j'attendais Maxine pour qu'on puisse rentrer. Ce week-end de 4 jours va me faire du bien, je pense. Même si, 4 jours sans Caitlin, c'est carrément insupportable.
Une fois arrivé à la maison, je commence à vouloir me diriger vers ma chambre quand mon père m'interpelle.

— « Tu n'as pas quelque chose à me dire, Billy ?
— De quoi tu parles ? »

Il était énervé et avant de pouvoir dire quelque chose, il m'a mis son poing dans la figure et m'a plaqué contre le mur plus violemment que jamais.

— « Alors comme ça, des rumeurs circulent comme quoi je suis violent avec toi, hein ? Disait-il en appuyant sa main sur ma gorge.
— Papa je...
— Tu vas prendre cher. »

Il me mettait de nouveau une gifle et Maxine débarquait de nulle part en essayant d'éloigner mon père de moi, pour me défendre, mais dans le feu de l'action, il lui a donné une claque, ce qui m'a mis hors de moi. Je n'ai pas réfléchi et j'ai frappé mon père en hurlant à Max d'aller dans sa chambre et j'ai regretté mon geste amèrement, je savais que ça allait très mal finir.
Il me remettait une gifle d'une violence telle que j'en ai perdu l'équilibre. J'ai la tête qui tourne et le nez en sang. Je n'arrive même pas à me relever.

— « Ne lève plus jamais la main sur moi. Tu as besoin d'une correction et si tu oses riposter, c'est Maxine qui prendra à ta place, c'est clair ?! »

Il enlevait sa ceinture de son jean et je savais pertinemment ce que cela annonçait. Il me frappait dans le dos à l'aide de sa ceinture et la douleur était tellement atroce que j'aurais préféré mourir à ce moment-là. J'étais obligé de supporter sans rien dire pour protéger Max, mais c'était tellement douloureux que les larmes coulaient toutes seules sur mes joues.
Il m'a donné des coups pendant plusieurs minutes en m'insultant en même temps. J'ai dû contrôler mes larmes, mes hurlements et ma colère, pour Max. Quand il eut terminé, il m'a relevé et plaqué de nouveau contre le mur ce qui m'a procuré une douleur insupportable dans le dos, j'ai réellement cru que j'allais m'évanouir.

— « Je ne veux plus te voir. Tu es en week-end de 4 jours hein ? Alors tu dégages. Tu dors dehors je n'en ai rien à foutre, mais je ne veux pas te voir avant dimanche soir. Tu me fais pitié, tu n'es qu'une tapette. Tu m'étonnes que ta mère soit partie, avec un fils comme toi. Dégage. »

J'ai dû lutter de toutes mes forces pour ne pas littéralement le tuer et je me suis dirigé difficilement vers ma chambre pour aller chercher quelques affaires et me casser d'ici. Ma tête tournait tellement vite, la douleur était si intense que je n'ai même pas prêté attention à Maxine qui était dans ma chambre.

— « Billy, je suis désolé... C'est ma faute, je...
— Non. Tu n'as rien à te reprocher. Je vais devoir partir Max, je ne pourrais plus te défendre alors reste à l'écart, ne le cherche pas et s'il y a un problème... Appelle chez Caitlin.
— Tu vas aller chez Caitlin ?
— Je n'en sais rien... Mais pitié, ne dis rien, je t'en prie. »

Même parler devenait compliqué tellement j'avais mal, je ne sais même pas comment j'allais conduire jusqu'à chez Caitlin, mais la seule chose dont j'étais sûr, c'est que j'avais besoin d'elle. Je sortais le plus rapidement possible de chez moi et je luttais de toute mes forces pour ne pas tomber et perdre connaissance. Je ne supporte plus ses coups, et maintenant il s'en prend à Maxine et je n'arrive même pas à la protéger, je ne sers vraiment à rien et pendant quelques minutes, j'hésite même à aller chez Caitlin, mais j'ai tellement mal, physiquement et moralement que je sais que c'est la seule personne qui peut m'aider alors je démarre ma voiture et me dirige vers chez elle en essayant de supporter la douleur du mieux que je peux. Même si à ce moment-là, avoir un accident ne me dérangeait même plus.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant