Chapitre 59 : Conversation avec Neil.

201 20 54
                                    

Samedi 08 décembre 1984.

Je me suis levée assez tôt, Billy vient me chercher vers 10h pour qu'on aille directement chez lui.
Il vient d'arriver devant chez moi, je sors puis je monte dans sa voiture et remarque tout de suite qu'il est très tendu.

— « Ça va bien se passer. Dis-je pour essayer de le rassurer.
— Je n'en sais rien, je ne suis toujours pas convaincu que ce soit une bonne idée.
— Fais-moi confiance Billy.
— La dernière fois que tu m'as dit ça, ça s'est mal passé, tu te souviens ?
— Oui, je sais... Mais cette fois-ci, il n'y aura pas de dérapage, garde ton calme et fais-moi confiance. »

On arrive chez lui et avant de rentrer il m'attrape la main en me demandant si je suis vraiment sûre de moi et je lui réponds que oui. Il ouvre la porte et évidemment, on tombe directement sur Neil.

— « Qu'est-ce qu'il se passe ? Disait Neil en lançant un regard noir à son fils.
— Bonjour ! Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi, mais on s'est déjà rencontré.
— Oui, tu es Caitlin, c'est bien ça ? Une des nombreuses conquêtes de mon fils. Je croyais t'avoir demandé de ne pas ramener de filles à la maison sans me le demander Billy ?
— Papa...
— Neil. Je peux vous appeler Neil ? C'est moi qui ai insisté pour venir, Billy n'y est pour rien.
— Et qu'est-ce que tu veux ?
— On doit vous parler de quelque chose.
— Je n'ai pas le temps.
— Papa, écoute là.
— Tais-toi, Billy. Tu sais quoi ? Va dans ta chambre, je vais discuter avec elle. Je n'ai pas besoin de toi.
— Quoi ?
— Billy, vas-y, c'est bon. T'inquiète.
— Ça nous concerne tous les deux, je dois rester.
— Tu veux vraiment faire le malin maintenant ? Ajoutait Neil.
— Ça va aller, fais-moi confiance. Écoute-le. Dis-je doucement à Billy. »

Il me lançait un dernier regard et s'efforçait de rejoindre sa chambre.

— « Tu as de l'autorité sur mon abruti de fils apparemment. Me disait Neil.
— Oui, parce que je l'aime.
— Je te demande pardon ?
— Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises manières de l'annoncer alors je vais aller droit au but : Billy et moi on est tombé amoureux et on sort ensemble depuis un peu plus d'une semaine.
— C'est une plaisanterie ?
— Je sais que vous aimez votre fils, et que vous voulez qu'il soit une bonne personne et c'est aussi ce que j'essaie de faire.
— Ah vraiment ? Tu arrives à le supporter ?
— C'est vrai que parfois il s'énerve, mais je sais le remettre à sa place. Je fais vraiment tout mon possible pour qu'il devienne responsable et qu'il respecte les autres et je tiens vraiment à lui. Je me devais de vous en parler parce que c'est très important pour moi que vous approuviez notre relation.
— Je suis étonnée de voir une aussi charmante jeune fille tomber amoureuse de lui.
— J'ai été la première surprise. Et j'adore Max aussi, elle est incroyable.
— Oui, mais Billy ne va plus s'occuper d'elle et passer son temps avec toi alors...
— Non ! Justement, je ne le laisserai pas faire. Je veux qu'il soit un frère exemplaire pour Max et je peux aussi aider. Je peux l'emmener à l'école, la garder si besoin. Je veux vraiment vous prouver que je suis une bonne personne.
— Donc tu penses pouvoir apprendre le respect à mon fils ?
— Pas aussi bien que vous, évidemment, mais oui.
— Tant qu'il se tient à carreau et qu'il s'occupe de Maxine, ça ne me pose aucun problème. Il ne mérite pas une fille aussi bien élevée que toi.
— Merci beaucoup. Votre avis compte énormément.
— Tu prends tout ça très au sérieux, c'est toujours mieux que de le voir coucher avec je ne sais combien de filles toutes les semaines, mais je ne sais pas si tu vas arriver à le changer, son cas est désespéré.
— Je ne pense pas, faites-moi confiance ! Je ne me laisse pas faire.
— Bien. Je dois sortir, tu peux aller le voir. Merci pour cette discussion et surtout, merci de supporter mon fils, je te souhaite bien du courage.
— Merci, j'espère que l'on apprendra à mieux se connaître. Je ne vais pas vous retarder plus longtemps. »

Il me souriait, prenait ses affaires et sortait. Je voulais aller voir directement Billy, mais il m'a devancé en se jetant dans mes bras.

— « J'ai tout entendu... Me disait-il.
— J'ai géré non ?
— Putain, oui. Tu es géniale ! Tu l'as cerné tellement vite.
— Je te rappelle que je suis sortie avec un mec comme Neil pendant plusieurs mois alors je savais très bien quoi dire pour piquer son égo, les hommes comme ça, ils sont tous pareil. Il faut juste flatter leur petite personne. Et comme je me suis fait passer pour la fille parfaite pour toi, ça a marché.
— Il n'a pas hésité à me rabaisser...
— Je sais, je suis rentré dans son jeu, mais je ne faisais pas attention à ce qu'il disait. C'est lui le problème, pas toi ! Mais le plus important, c'est que maintenant, on est tranquille. Il faut juste que tu évites de faire des vagues, que tu t'occupes bien de Maxine et tout ira bien.
— Ouais, pour toi je ferais n'importe quoi. Putain je n'y crois toujours pas...
— Je t'ai dit que ça se passerait bien. »

Je le prenais dans mes bras et Maxine débarquait devant nous en nous serrant fort contre elle. Je ne savais même pas qu'elle était à la maison.

— « Ce n'est pas bien mais, j'ai tout écouté. Me disait-elle.
— Petite curieuse...
— Je suis contente, vraiment. Caitlin, tu es trop forte.
— Elle est incroyable. Ajoutait Billy.
— Arrêter, vous me flattez trop. Dis-je en rigolant. »

Billy avait décidé de me raccompagner chez moi et de rentrer pour rester avec Max. Il doit agir comme le fils parfait. J'étais vraiment heureuse, pour une fois que mon vécu avec Hunter me sert à quelque chose.

Point de vue de Billy.

Quand je suis rentré chez moi, je me sentais tellement léger. Le stress était redescendu et je me dirigeais vers ma chambre. Je vais pouvoir être heureux et vivre ma relation avec Caitlin pleinement, enfin.
Quelques minutes plus tard, mon père rentrait et venait dans ma chambre. Il faut que je me force à ne pas m'énerver et à me tenir tranquille.

— « Caitlin est déjà partie ?
— Oui, je l'ai raccompagné chez elle.
— Comment un mec comme toi a pu séduire une femme comme elle... Un vrai mystère.
— Je ne sais pas.
— Elle mérite beaucoup mieux et crois-moi, si tu fais une seule connerie, elle partira très rapidement.
— Je sais papa, je prendrais soin d'elle.
— Tu as intérêt, Maxine est dans sa chambre ?
— Oui.
— Pourquoi tu n'es pas resté avec Caitlin ?
— Je ne voulais pas laisser Max toute seule.
— Intéressant. Il y a peut-être encore une chance que tu changes finalement. »

Il sortait de ma chambre. Décidément, il n'en loupe pas une pour me rabaisser et c'est très dur de ne pas répondre, mais je le fais pour Caitlin. Je veux que notre relation soit aussi saine que possible et qu'elle soit heureuse.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant