Chapitre 61 : Le bal d'hiver.

201 20 96
                                    

Vendredi 14 décembre 1984.

Cela faisait plus de 2h qu'Elfe était à la maison. On a pris notre temps pour se préparer ensemble et c'était juste génial. Je lui ai bouclé les cheveux et je l'ai maquillé, comme convenu. Elle est vraiment magnifique. Je me suis aussi bouclé les cheveux.
Une fois prêtes, on décide de se rendre à ce fameux bal. Elfe était anxieuse, mais j'ai réussi à la rassurer.
On est arrivées et les garçons étaient déjà à l'intérieur, mais ils ignorent tous qu'Elfe sera là. Mike va être vraiment content. Je vois Elfe s'éloigner, elle me jette un dernier coup d'œil et entre. Maxine et Billy viennent d'arriver. Elle se dirige vers moi, mais Billy reste à côté de sa voiture, en me fuyant du regard.

— « Max, tu es super jolie !
— N'en rajoute pas... Ma mère n'a jamais été aussi heureuse de me voir apprêtée.
— Mais toi, tu te sens bien ?
— Ça peut aller...
— Tout va bien avec ton frère ? Pourquoi il ne vient pas ?
— Oh, il fume une clope, je suppose, il arrive...
— Tu es en train de me mentir, Maxine ?
— Écoute... Va le voir ok, il s'est encore disputé avec Neil... À cause de moi...
— Je vois. Je vais m'en charger, va t'amuser et sois sage.
— Merci. »

Max entrait à son tour et quand je tournais la tête vers Billy, il était rentré dans sa voiture. Je décide de m'approcher et d'entrer également, sans prévenir.

— « Putain, Caitlin ! Dit-il en sursautant.
— Désolé, je ne voulais pas te faire peur.
— Tu es... Wow. Tu es sublime.
— Tu n'es pas mal non plus, tu comptais me rejoindre ou te défiler ?
— Non, bien sûr que non.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Neil ?
— Oh bordel, Max a encore trop parlé.
— Tu ne comptais rien me dire ?
— Je ne voulais pas gâcher la soirée donc c'est pour ça que je ne t'ai pas rejoint tout de suite, pour me calmer.
— Je comprends. Mais explique-moi maintenant.
— Plus tard Caitlin, ce n'est pas le moment.
— Explique-moi.
— Tu es vraiment têtue...
— Allez, dépêche-toi.
— Il a appris que Max trainait avec Lucas...
— Oh... Et comme ton abruti de père est raciste...
— Ouais bah du coup il s'en est pris à moi, encore. Mais Max est intervenue, ainsi que Suzanne donc il s'est calmé. Il m'a juste giflé, ce n'est rien d'important.
— Si, ça l'est. Dis-je en caressant sa joue. Je suis contente que tu viennes chez moi ce soir.
— Moi aussi, vraiment. On y va ?
— Oui. »

On sortait de la voiture et on marchait vers le bal, main dans la main. Il m'a répété, je ne sais combien de fois que j'étais magnifique.
Je voyais Mike et Elfe danser ainsi que Lucas et Max, même Will ! Dustin dansait avec Nancy, truc de malade. Et forcément, avec Billy, on s'est aussi mis à danser. Je passais clairement l'une des plus belles soirées de ma vie.
Après quelques minutes, on allait s'assoir pour boire quelque chose et Steve arrivait vers nous.

— « Alors, avec combien de filles tu as dansé ? Lui demandais-je.
— Énormément, elles sont toutes raide dingues de moi.
— C'est normal Harrington. Je suis en couple alors, elles se jettent sur toi maintenant.
— Ah c'est marrant ça, tu n'es pas le plus beau mec du lycée, tu sais.
— Si, je le suis.
— Désolé, mais c'est moi.
— Vous prenez vraiment trop la grosse tête tous les deux. Dis-je en rigolant.
— Bon, Billy, je peux danser avec Caitlin ou tu vas me faire une crise de jalousie ?
— Évite juste de trop poser tes mains sur elle et il n'y aura aucun problème.
— Ça suffit. »

Je me levais, j'embrassais Billy et j'allais de nouveau danser avec Steve. Je sentais le regard de Billy à chaque instant sur moi et je sais très bien qu'il est jaloux. Même s'il s'efforce de le cacher. Il me fait signe pour me dire qu'il va dehors pour fumer et je décide de le rejoindre quelques minutes après, j'ai besoin de prendre l'air. J'avançais sans vraiment regarder devant moi et je finis par heurter quelqu'un.

— « Pardon je vous... »

Je levai la tête et mon sang ne fit qu'un tour : c'était Hunter, devant moi. J'étais paralysée par la peur et ma respiration devenait anormale. Non, dites-moi que je rêve... Ce n'est pas possible.

— « Salut, ma belle, je t'ai manqué ? »

J'étais incapable de sortir un seul mot de ma bouche et cela le faisait sourire. Il me lançait un sourire narquois et tournait les talons. J'étais pétrifiée, je ne pouvais plus bouger. Je voulais courir, hurler, mais j'en étais complètement incapable.

— « Caitlin ! »

Billy hurlait mon prénom, mais je n'entendais quasiment rien alors il se mettait à me secouer et en revenant à moi, j'ai eu peur alors je l'ai poussé involontairement

— « Cait doucement, c'est moi. Qu'est-ce qu'il se passe ? »
— Je... Je suis désolé... J'étais hum... Laisse-moi 5 minutes s'il te plaît, j'arrive. »

Je commençais à le fuir, à marcher le plus vite possible de cet endroit et les larmes se mettaient à couler toutes seules, mais Billy me rattrapait et forcément, il voyait que je pleurais.

— « Mais qu'est-ce qu'il se passe ? Tu pleures et tu trembles comme pas possible...
— Ne me pose pas de questions, je t'en prie.
— Ah non ! C'est trop facile. Putain Caitlin parle-moi, tu m'inquiètes là... »

Je ne pouvais vraiment plus retenir mes larmes alors je m'effondrais dans ses bras. Il ne comprenant rien à ce qu'il venait de se passer, mais il me serrait fort contre lui. Je lui ai demandé si on pouvait rentrer chez moi, je n'étais vraiment pas bien et j'avais besoin de rentrer. Je reviendrais chercher Elfe plus tard.

— « Tu ne veux pas me parler alors ? Me demandait-il, mais je ne l'avais pas entendu. Caitlin ?
— Quoi ? Désolé...
— Dis-moi ce qu'il se passe, je ne t'ai jamais vu dans cet état...
— On en parlera chez moi. »

Une fois arrivés chez moi, la colère commençait à prendre le dessus sur la tristesse. Je ne voulais plus lui en parler, je sais comment il va réagir et que cela va être dangereux s'il s'en mêle alors quand il m'a redemandé ce qu'il se passait, j'ai dû trouver une excuse.

— « J'ai juste fait... Une crise d'angoisse, il y avait beaucoup trop de monde.
— Tu te fiches de moi Caitlin ?
— Quoi ?
— Tu es en train de me mentir là, je ne suis pas stupide !
— Billy... Je t'en prie, oublie cette histoire.
— Non ! Tu trembles comme pas possible alors tu vas m'expliquer ce qu'il se passe.
— Je... Hunter était là.
— Quoi ?!
— Au bal... Je lui ai rentré dedans et quand je l'ai vu, je me suis pétrifié sur place...
— Qu'est-ce qu'il t'a fait ?! Putain j'aurais dû rester avec toi...
— Il ne m'a rien fait. Mais sa présence n'annonce rien de bon... Billy, j'ai peur...
— Je sais mon amour, je sais... Me disait-il en me prenant contre lui. Calme-toi. Je vais aller lui défoncer la gueule à ce connard.
— Non, je t'en prie...
— Je ne peux pas rester sans rien faire.
— Je veux juste que tu restes près de moi... Il est dangereux. Il faut partir du principe qu'il est juste venu pour me faire peur et qu'il va repartir ce soir.
— Comment tu peux être aussi positive ?
— C'est juste que... J'en ai marre de me laisser faire et de souffrir pour ce mec. J'ai des pouvoirs, je suis puissante, et je ne le laisserais plus jamais me faire de mal.
— Je suis si fier de toi. Et je suis là, tu n'es pas toute seule.
— Merci. Il faut qu'on y retourne, je dois ramener Elfe chez elle.
— Tu es sûre ?
— T'inquiète pas, je sais que tu me protégeras. »

Il me souriait et on retournait au bal. J'allais chercher Elfe et Billy allait chercher Maxine. Une fois que j'ai déposé Elfe chez elle, je retournais chez moi et Billy était déjà arrivé et il m'attendait.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant