Chapitre 40 : Le temps guéri les blessures.

261 24 35
                                    

Lundi 19 novembre 1984.

Une nouvelle semaine commence, j'ai rendu l'exposé que je devais faire avec Billy. On ne s'est pas vraiment parlé depuis le début de la journée. On s'est juste lancé quelques regards, mais rien de plus.
Il va me falloir du temps, pour vraiment réfléchir à son comportement et surtout, pour savoir si je peux lui faire encore confiance.
Il n'a pas vraiment cherché à venir me parler non plus, en même temps, avec Ashley qui est sans arrêt collée à lui, ça ne m'étonne pas. Elle est insupportable, je la déteste et oui, je suis jalouse. Elle passe son temps à l'embrasser, à le toucher et ça m'énerve. J'espère juste qu'il ne ressent vraiment rien pour elle, mais dans un sens, lui et moi, ensemble, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Même amis, je n'en suis pas sûre alors...
La fin de la journée arrivait et j'étais avec Steve. On discutait un peu avant de rentrer chez nous jusqu'au moment où il me dit qu'il devait y aller et qu'il m'a embrassé furtivement. Cette fois-ci, je l'ai repoussé directement.

— « C'était quoi ça ?! Demandais-je étonnée.
— Bah je ne sais pas... On s'est embrassé la semaine dernière, alors je pensais que...
— Tu pensais que quoi ? Je croyais qu'on avait discuté de ça, que c'était juste un baiser comme ça, mais qu'il ne se passerait rien d'autre, que ça n'irait pas plus loin. Il baissait la tête sans rien dire. Steve !
— Oui ok... C'est bon, je suis désolé.
— Attends, est-ce qu'il y a un truc que j'ai loupé ou il y a quelque chose que tu ne m'as pas dit ? Je pensais vraiment qu'on s'était mis d'accord là-dessus.
— Oui, tu as été parfaitement claire, je sais, c'est juste que... Je ne sais pas, je me suis emballé c'est tout. Bref, je dois y aller, à demain. »

Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il était déjà parti rejoindre sa voiture. Je suis... Perturbée. Qu'est-ce qu'il vient de se passer au juste ? Steve ne peut pas avoir de sentiments pour moi ? Ce n'est pas possible, je suis comme sa sœur. J'étais dans mes pensées quand je sentais une main se poser délicatement sur mon épaule ce qui me faisait sursauter.

— « Putain, Billy ! Je t'ai déjà dit de ne pas arriver comme ça derrière moi.
— Désolé, je ne voulais pas te faire peur.
— C'est bon, ce n'est pas grave.
— Tu sors avec Steve maintenant ?
— Qu-quoi ? Tu viens me voir juste pour me parler de Steve ? Sérieusement ?
— Je vous ai vu vous embrasser, encore, donc je pose juste une question.
— Alors déjà, c'est lui qui m'a embrassé. Et non, on n'est pas ensemble. Je ne sais pas pourquoi il a fait ça, je n'ai pas compris, mais je ne pense pas que ça te regarde.
— Hm.
— Qu'est-ce que tu veux, au fait ?
— Tu ne m'a pas parlé de la journée, du coup, je ne savais pas trop comment je devais agir avec toi.
— Écoute, par rapport à la discussion qu'on a eue hier, et tout ce qui s'est passé entre nous récemment j'ai... J'ai besoin de temps. C'est compliqué, je ne peux pas te pardonner et faire comme si rien ne s'était passé, tu m'as vraiment blessée, tu as été trop loin. J'ai besoin de temps.
— Je comprends. Mais je suis censé agir comment avec toi ? Je suis censé t'ignorer ? Ne pas te parler du tout ?
— Non, je n'ai pas dit ça. Si tu viens me parler, je ne vais pas t'ignorer évidemment, mais à l'instant T, oui je n'ai pas forcément envie d'avoir de longues discussions avec toi. Et de toute manière, il ne faut pas non plus trop que je t'approche sinon ta pétasse de copine va me tomber dessus, elle est où d'ailleurs ?
— Elle est déjà rentrée. Et elle n'a rien à dire sur le fait que je te parle ou non.
— Elle m'a déjà presque ordonné de ne pas te parler pendant l'exposé, donc...
— Je sais, elle est possessive. Tu es jalouse ou quoi ? Dit-il en plaisantant.
— Ah tient, c'est plus marrant de te voir plaisanter avec moi plutôt que de m'insulter.
— Aïe, ça je l'ai mérité...
— Ouais tu mérites beaucoup de choses. Je ne sais même pas pourquoi je devrais te pardonner d'ailleurs.
— Bah parce que tu tiens encore un peu à moi ?
— Peut-être. Bref, je dois rentrer. On se voit demain.
— Ok, à demain.

Point de vue de Steve.

Je ne vais plus pouvoir cacher mes sentiments pour Caitlin longtemps. Et je sais qu'elle n'ose pas me dire ce qu'elle ressent aussi, mais il s'est passé un truc les 3 fois ou on s'est embrassé, je sais qu'elle l'a ressenti aussi, mais qu'elle doit juste avoir peur de se l'avouer.
Demain, c'est décidé. Je vais lui avouer que je l'aime, je vais lui prouver que je peux prendre soin d'elle et qu'avec moi elle sera toujours en sécurité. Je n'ai plus envie de me cacher, je veux pouvoir être avec elle.

Point de vue de Caitlin.

Depuis que je suis rentré chez moi, je ne pense qu'à une seule chose, Steve. Son comportement était étrange avec moi tout à l'heure, il n'aurait jamais osé m'embrasser comme ça en temps normal, il me respecte énormément alors je suis complètement dans l'incompréhension.
Et pour Billy, c'est pareil. Je suis perdue et c'est encore pire avec lui. Si j'accepte de lui pardonner je prends le risque de souffrir et je ne sais pas encore si je suis prête à prendre ce risque même s'il me manque terriblement.
Je n'arrive plus à bien dormir depuis ce qu'il s'est passé et à chaque fois, je pense au moment où j'ai dormi dans les bras de Billy. C'était littéralement la meilleure nuit de ma vie, je me sentais si bien et surtout, je me sentais en sécurité. La chaleur de son corps m'apaisait, et ça me manque. Tout son être me manque, mais il faut que je prenne mon temps, comme me la conseiller Maxine.
Si je vais trop vite, je risque de le regretter amèrement et Billy doit comprendre que je ne vais pas céder à tous ses caprices. Certes, il a un passé compliqué, son père est violent, mais ça ne l'excuse pas pour tout. J'ai toujours été là pour lui, j'ai toujours essayé de l'aider du mieux que je pouvais alors que moi-même, je suis complètement détruite intérieurement alors s'il veut qu'on redevienne amis, il va falloir qu'il me prouve qu'il tient à moi. Et surtout, qu'il dégage cette pouf d'Ashley, c'est vraiment la pire des petites garces que je connaisse, même pire que Carole et il faut le faire.
Je décide de me poser sur mon lit, espérant me reposer ne serait-ce qu'un peu et oublier tout cela quelques heures, j'en ai vraiment bien besoin.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant