Chapitre 31 : Mise au point.

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Une heure passait et Steve et Billy venaient d'arriver chez moi pour me déposer les bouteilles d'alcool qu'ils avaient acheté, ce qui n'était pas prévu. Je pensais qu'ils allaient les ramener mercredi. Je n'étais pas forcément ravie de les voir, avec ce que j'ai vu et entendu, je sens que la situation va devenir tendue. Ils ont tout de suite remarqué que quelque chose n'allait pas, car je ne disais pas un seul mot et leur lançai des regards assez glacials.

— « Qu'est-ce que tu as ? Demandait Steve.
— Moi qu'est-ce que j'ai ? C'est quoi votre problème à tous les deux ? Steve et Billy se lancèrent un regard d'incompréhension.
— De quoi tu parles ? Ajoutait Billy.
— Eh, nouvelle du jour bande d'idiots : j'ai des pouvoirs. Je peux visualiser tout ce que je veux et je vous ai vu vous disputer, encore. Steve me lançait un regard noir. Oui, Steve, Billy est au courant pour mes pouvoirs.
— Comment ça tu peux tout... Visualiser ? Demandait Billy.
— Ouais, je peux faire ça aussi. Mais ce n'est pas le sujet.
— Donc, tu nous as espionnés ? Super la confiance. Me disait Steve agacé.
— Sérieusement Steve ? N'essaie pas de remettre la faute sur moi et de retourner la situation. Vous êtes sérieux ? Je vous ai demandé une simple faveur : de vous supporter, pour moi. Vous me l'aviez promis. Et vous n'êtes même pas capable de tenir une heure ensemble. Vous êtes des gamins !
— Ce n'est pas ce que tu crois.
— Alors toi, Steve Harrington tu la fermes. Ça fait un moment que j'ai réalisé ça, mais c'est toi en ce moment qui cherche sans arrêt les problèmes.
— Excuse-moi ?! Dit-il, surpris.
— Ouais. En temps normal, j'aurais pu penser que Billy aurait déclenché ce genre de truc, mais non, c'est toi. C'est tout le temps toi.
— Ah ouais donc en fait, quoi que je dise, quoi que je fasse, tu vas toujours le défendre ?
— Non. Mais il me semble que c'est toi qui as commencé, non ? Alors tu vas bien m'écouter. Tu n'es ni mon père, ni mon frère et encore moins mon p'tit copain alors tu n'as aucun putain de droit de me dire qui je dois fréquenter. Tu n'as pas à contrôler ma vie. Et je te l'ai déjà dit plusieurs fois, mais apparemment tu n'as pas l'air de comprendre. Donc si tu recommences encore une fois, ça va très mal se passer.
— Je ne suis pas le seul responsable. Ajoutait Steve pour chercher à se défendre.
— Vous êtes coupables tous les deux, mais Steve, si tu n'avais pas ouvert ta grande bouche pour dire de la merde, rien ne serait arrivé. Alors maintenant, sois, tu me fais confiance et tu arrêtes de vouloir contrôler mes fréquentations, ou sois, tu dégages.
— Wow. Ok... Répondait-il, choqué.
— Et ouais. J'en ai marre de te répéter les choses sans arrêt. Tu n'es plus un enfant. Et je suis une grande fille. Si je traîne avec Billy, si je suis amie avec lui c'est parce que je sais ce que je fais. Le fait qu'il me fasse du mal, tu n'en sais rien. Le fait que ce ne soit pas quelqu'un de bien pour moi, tu n'en sais rien non plus ! Qui te dit que ce n'est pas toi qui n'es pas bien pour moi ? Hein ?!
— Caitlin, calme-toi... Intervenait Billy.
— Non ! J'en ai marre qu'il agisse comme ça depuis qu'on est amis, toi et moi.
— Caitlin... Excuse-moi, je suis vraiment désolé. Je ne voulais pas te blesser ou te mettre en colère. Je veux juste te protéger, je ne veux pas que tu souffres, je suis juste inquiet pour toi. Je suis désolé. Je n'ai pas à contrôler ta vie, tu as raison.
— Je suis désolé de m'énerver autant Steve, mais quand je te parle calmement tu n'as pas l'air de me prendre au sérieux. Je ne vous demande pas d'être potes, mais faites un effort pour moi. Vous êtes tous les deux mes amis et je n'ai pas envie de passer mon temps à être entre vous deux. Donc, sois vous faites cet effort tous les deux, ou sois, j'arrête de vous parler, à tous les deux !
— Elle a raison, je suis désolé mec pour tout à l'heure. Dit Steve en se tournant vers Billy.
— Je n'aurais pas dû m'énerver aussi, je suis désolé. Répondait Billy. On est vraiment désolé Cait, on ne veut pas te faire de mal, je pense qu'on est d'accord là-dessus lui et moi. On fera un effort, pour toi. Hein Harrington ?
— Ouais, c'est promis.
— Enfin. Merci. »

Steve devait s'en aller, mais Billy décidait de rester un peu avec moi. J'espère vraiment qu'ils ont compris. Je ne me suis pas énervée pour rien. C'est la première fois que je m'énerve autant contre Steve, si on oublie la gifle de la dernière fois. Depuis que je fréquente Billy, il est insupportable. Je comprends qu'il s'inquiète, mais il faut aussi qu'il me fasse confiance. Si un jour il apprend ce que je ressens pour Billy, je sais que cela va très vite déraper. Il veut me protéger, je le comprends, mais il en fait trop. Il ne connaît pas Billy comme moi je le connais. Il le juge seulement aux apparences, il ne sait pas ce que Billy doit supporter au quotidien.

— « C'est la première fois que je te vois aussi énervée. Me disait Billy.
— Et j'espère pour vous que ce sera la dernière.
— Ça te donne un côté sexy.
— N'importe quoi.
— Je suis vraiment désolé, encore.
— Je sais. Dis-je en posant ma main sur mon front. Putain, vos conneries m'ont donné mal au crâne.
— Alors, tes pouvoirs... Cette histoire de visualisation, comment tu fais ?
— Ah oui, je t'explique. En me plongeant dans le noir avec juste un bruit blanc en fond, je me retrouve dans un endroit spécial. Je l'appelle le vide. J'ai juste à me concentrer sur la personne que je veux voir, et elle apparaît. C'est comme ça que je t'ai trouvé la dernière fois, au parc.
— Oh, je comprends mieux. Il y a autre chose que je dois savoir ?
— Tu sais, j'ai découvert mes pouvoirs récemment donc, j'apprends à les connaître au fur et à mesure que je les utilise.
— Comment ça se fait que tu as ces pouvoirs de...
— Psychokinésie ?
— Hein ? Ok, je ne retiendrai jamais ce nom...
— Je n'en sais rien. Je crois que je les ai toujours eus, mais que je ne m'en souvenais pas. Mon passé est compliqué.
— Un peu comme le mien.
— Oui, c'est pour ça que je ne te force pas à en parler, parce que je comprends. Et je suis contente que tu aies réussi à tenir tête à Steve sans trop t'énerver.
— Ce qu'il m'a dit, ça ne m'a pas énervé, ça m'a blessé.
— Ça t'a blessé ?
— Ouais... Tout le monde pense que je joue avec toi parce que j'ai cette réputation, mais ce n'est pas le cas. Et je n'ai pas envie que tu penses que...
— Ah ah ah, stop. Je ne pense rien du tout. Tu m'as déjà prouvé que tu étais sincère. Tout va bien. »

Il me souriait. C'était l'heure, il devait rentrer chez lui. Il me dit qu'il a hâte pour mercredi et je referme la porte derrière lui. Je me pose sur le canapé et je lâche un soupir. Putain de merde. Je l'aime vraiment, je crois... Mais j'ai peur, je ne veux pas souffrir encore une fois. Je ne suis pas prête. Il faut absolument que j'enterre ces sentiments tout au fond de mon cœur parce que, je sais que cela ne sera jamais réciproque.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant