Chapitre 39 : Le cœur ou la raison ?

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Samedi 17 novembre 1984.

Point de vue de Caitlin.

Il est presque 10h du matin quand je décide d'appeler Max, j'ai vraiment besoin de discuter avec elle, en espérant ne pas la réveiller.

— « Allô ?
— Salut Max.
— Caitlin ! Qu'est-ce qu'il se passe ?
— Je voulais savoir si on pouvait se voir aujourd'hui ? J'ai besoin de toi.
— Oui pas de problème. Je me prépare et je demande à ma mère de me déposer chez toi vers 11h, ça te va ?
— Oui. Merci beaucoup. À tout à l'heure. »

Je raccroche. J'ai hâte de la voir. Je ne sais pas si c'est bizarre que je me confie à elle sachant qu'elle est plus jeune que moi, mais c'est la seule qui peut réellement m'aider, je pense.
11h arrive très vite et Max vient tout juste de frapper à la porte. Je lui ouvre.

— « Entre, je t'en prie. Lui dis-je.
— Tes parents ne sont pas là ?
— Non, ils travaillent aussi le samedi. On va dans ma chambre ?
— Je te suis.
— Alors, laisse-moi deviner, le problème c'est Billy ? Me demandait-elle quand on s'installait sur mon lit.
— Comment tu...
— Je le savais.
— Tu es au courant de tout alors forcément je peux en discuter avec toi. »

Je lui racontais absolument tout. Mon état, la façon dont Billy m'avait traité le lendemain de la fermeture du portail, et qu'il s'était excusé hier en m'expliquant qu'il voulait juste me protéger.

— « Il t'a énormément blessé. Je le déteste, vraiment il ne te mérite pas.
— Je sais Max, mais...
— C'est aussi ma faute. Si je n'avais pas fugué, rien ne serait arrivé, je suis vraiment désolé.
— Non, je ne t'en veux pas d'accord ? Ne t'inquiète pas. Mais qu'est-ce que je suis censé faire avec Billy ? Je suis complètement perdue.
— Il n'y a pas que ça. Tu es amoureuse de lui, n'est-ce pas ?
— Max...
— N'est-ce pas ?
— Oui, je l'aime. Tu es contente ?
— Non pas vraiment, comme je l'ai dit, tu mérites mieux cependant, Billy tient à toi, vraiment. Et ça, j'en suis certaine.
— Tu crois ?
— Ouais, mais ce n'est pas pour autant que tu dois lui pardonner. Il a carrément abusé, alors il faut qu'il rame maintenant.
— Je ne comptais pas lui pardonner aussi rapidement c'est sûr, il a été trop loin.
— Exactement. Alors, prends ton temps, essaie de penser d'abord à toi, observe son comportement, s'il veut vraiment être dans ta vie, il te le fera comprendre.
— Je vois, merci vraiment. J'aurais adoré avoir une petite sœur comme toi.
— On n'a qu'à dire que tu es ma grande sœur de cœur. Tu es plus gentille que Billy, c'est sûr. »

On se mettait à rigoler et je la prenais dans mes bras. Je tiens beaucoup à elle, vraiment. Elle est de très bons conseils, ça m'a fait plaisir de discuter avec elle.
On a décidé qu'elle reste déjeuner à la maison et que sa mère vienne la chercher en début d'après-midi donc on a pu passer du temps ensemble, comme deux vraies sœurs et c'était vraiment cool, ça m'a fait du bien, beaucoup de bien.
Une fois qu'elle fut partie, je me pose 5 minutes pour réfléchir. C'est décidé, je ne laisserai plus jamais Billy me faire de mal et je vais bien le lui faire comprendre. Comme l'a dit Max, il va ramer s'il veut me récupérer, je ne suis pas ce genre de fille qui lui tombe dans les bras dès qu'il s'excuse. Il a dépassé les bornes, il m'a blessé donc il va devoir patienter.

Point de vue de Billy.

Maxine venait de rentrer, je me demande où elle est allée si tôt, je décide de me mettre en travers de son chemin avant qu'elle n'atteigne sa chambre.

— « Qu'est-ce que tu me veux ? Me dit-elle en levant les yeux au ciel.
— Tu étais où ?
— Ça ne te regarde pas.
— Max...
— Quoi ? Pourquoi ça t'intéresse ?
— Réponds à ma question. Tu étais où ?
— Chez Caitlin !
— Quoi ?
— Ouais, j'ai le droit non ?
— Qu'est-ce que tu foutais avec Caitlin ?
— Pitié Billy, je ne vais pas te raconter ma vie, fou moi la paix. »

Elle me claquait littéralement la porte de sa chambre au nez. Quelle petite conne. Pourquoi elle est partie chez Caitlin ? Aussi longtemps. Je ne le saurai sans doute jamais, mais ça m'intrigue.

Point de vue de Caitlin.

C'est le week-end, donc j'essaie d'en profiter pour me changer les idées et aussi me reposer un peu.
L'exposé est terminé alors cela me fait déjà ça en moins à faire. C'était la première fois que je ne faisais pas un devoir noté, mais je pense qu'avec tout ce qui s'est passé, c'est un peu compréhensible.
Je ne pensais pas que Maxine s'en voulait autant. Ce n'est pas à elle que j'en veux, mais plutôt à Lucas. Je lui avais demandé plusieurs fois de ne pas l'inclure là-dedans, pour la protéger, mais il voulait l'impressionner, parce qu'il en pince pour elle c'est certain, mais s'il ne l'avait pas ramené, rien de tout ça ne serait arrivé.

— « Caitlin, le dîner est servi !
— J'arrive maman.
— Tu as une petite mine ma chérie, tout va bien ?
— Oui, je suis fatiguée, je dors mal en ce moment.
— C'est à cause des cours ? Demandait mon père.
— Non, papa ne t'inquiète, tout va bien.
— C'est à cause d'un garçon alors...
— Maman ! Tu ne vas pas recommencer. Et non, avant que tu ne dises un mot de plus, ce n'est pas à cause de Steve.
— Je sais. Je pense que j'ai compris que ce n'est pas ton style. Dommage, il est mieux que ce Billy.
— Maman... On peut parler d'autre chose ?
— Allez Jessica, fiche-lui la paix un peu. Laisse-la manger pour qu'elle puisse aller se reposer.
— Merci papa. »

J'adore mes parents, ils sont drôles, à mon écoute et toujours compréhensifs. Depuis ce qui s'est passé avec Hunter, ils veillent énormément sur moi. Ils veulent me protéger, mais ne m'empêchent pas de vivre non plus. Ce ne sont peut-être pas mes vrais parents, mais pour moi, ils le sont. J'ai beaucoup de chance de les avoir sinon, je pense que parfois je me sentirais bien seule sans eux.
Une fois que le dîner fut terminé, j'allais prendre une douche. Ma mère qui me parle de Steve sans arrêt, parfois je me demande si ce n'est pas elle qui est tombée amoureuse de lui. Même mon père en a un peu marre d'ailleurs, je crois.
Une fois sortie de la douche, je me dirige vers ma chambre et m'allonge sur mon lit. Je sais pertinemment qu'encore une fois, je ne vais pas dormir.

Dimanche 18 novembre 1984.

Aujourd'hui j'ai finalisé tous les devoirs que j'avais à faire pour demain et j'ai passé du temps avec mes parents. On a fait une balade en forêt. J'adore me ressourcer en pleine nature, cela m'a fait un bien fou. Même si on a été obligé de rentrer plus vite que prévu, car il s'est mis à pleuvoir, mais j'ai quand même passé une bonne journée.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant