Chapitre 17 : Début d'attirance ?

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Point de vue de Caitlin.

Je ne pensais pas que Steve serait aussi jaloux de Billy, mais en même temps, je peux le comprendre... Je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe en moi quand je suis avec Billy, mais il  ya quelque chose qui est en train d'éclore en moi. De l'attirance pour ce garçon que je détestais auparavant ? Je n'arrive pas à me l'avouer. Mon cœur déborde d'euphorie quand je suis avec lui, mais mon esprit est aussi rempli de craintes. Je ne peux pas affirmer avec certitude que je ressens quelque chose pour Billy parce que j'ai aussi cette peur au fond de mon ventre qui me dit que tout cela n'est qu'illusion et que cela pourrait se transformer en cauchemar, encore. Alors je préfère ne plus y penser.

— « Cait, ça va ? Me demande Billy quand on arrive vers lui.
— À ton avis, imbécile. Répondait-Steve.
— Steve, ne commence pas. Il faut qu'on aille en cours. »

L'après-midi passait assez rapidement et avec Billy on avait décidé de continuer l'exposé.
Je l'attendais dehors, devant ma voiture et il arrivait quelques minutes plus tard.

— « Tu m'attends depuis longtemps ? Me demande-t-il.
— Non. On peut juste... Partir, s'te plaît ?
— Oui, viens. »

On montait tous les deux dans ma voiture, je ne sais pas quand il va récupérer la sienne d'ailleurs. Pendant le trajet, je ne disais rien, j'avais la tête complètement ailleurs et il l'a remarqué directement.

— « On n'est pas obligé de continuer, tu n'as vraiment pas l'air bien.
— Si Billy, ça va aller...
— Caitlin, ce n'est pas la peine de me mentir.
— Ça va changer quoi si je te dis que je vais mal, hein ? Dis-je sur un ton assez froid.
— Je veux juste t'aider.
— Je sais... Excuse-moi. C'est juste que tout ça me prend la tête et puis Steve qui est jaloux parce que tu m'as prise dans tes bras...
— Tu lui as dit ?
— C'est mon meilleur ami, je n'aime pas lui mentir.
— Pourquoi il est jaloux ?
— Tu sais très bien que je n'aime pas que l'on me touche. Je n'ai jamais pris Steve dans mes bras.
— C'est stupide d'être jaloux pour ça, comme si c'était la peine de te dire cela aujourd'hui. Ça lui arrive de
réfléchir parfois ?
— N'en rajoute pas, je comprends sa réaction.
— Si tu le dis. »

Une fois arrivés chez moi, on se mettait au travail, mais je n'arrivais pas à me concentrer. Cette journée m'a énormément affectée et épuisée.

— « Je suis désolé, je ne suis pas concentrée, je suis vraiment crevée.
— Je sais, je le vois bien. Je vais prendre le bus et rentrer pour te laisser tranquille.
— Non ! Enfin... Je ne veux pas rester seule... Je suis beaucoup trop faible et je vais juste m'effondrer.
— Tu n'es pas faible, je vais rester un peu avec toi. Ça va aller, d'accord ? »

Je posais ma tête contre son épaule et je fondais, encore une fois, en larmes. Il a pris ma main dans la sienne et j'ai réussi à légèrement me calmer et arrêter de pleurer.
Billy est si différent avec moi. Il est attentionné, respectueux, sensible. J'ai l'impression qu'il est vraiment lui-même et sa présence m'apaise beaucoup.

— « Ça va mieux ? Me demandait-il.
— Pourquoi tu es comme ça avec moi ?
— Quoi ?
— Réponds-moi.
— Je ne sais pas, je me sens bien avec toi, je crois. »

Il s'est construit une carapace et je sais qu'il y a beaucoup de choses que j'ignore sur lui. Mais dans un sens, on a aussi des similitudes, j'ai également construit un mur autour de mon cœur.
On a tous un moyen de défense quand on subit un traumatisme. Billy cache ses émotions, ses sentiments et sa vraie personnalité derrière de la colère, de la violence et de l'insignifiance pour les autres afin de ne pas paraitre faible aux yeux de l'homme qui était censé le protéger.
Quant à moi, je me protège sans arrêt de tout et de tout le monde. Je me fais discrète, j'évite le contact physique, j'essaie de faire comme si tout allait bien pour ne pas paraitre faible également. Nos traumatismes ne sont pas les mêmes, mais ils incluent tous les deux de la violence physique donc c'est surement pour cela que j'arrive à le comprendre et que j'ai de l'empathie pour lui.

— « J'aime bien être avec toi aussi. Quand tu es comme ça.
— Tu veux dire, quand je ne suis pas un connard ?
— Oui.
— Je suis désolé si je suis insupportable parfois.
— Souvent, même.
— Oui bon... Mais bref, ne t'inquiète pas pour ces rumeurs, ça va se tasser. Et je casserai la gueule au premier qui te causera d'autres problèmes.
— Tu sais que même en faisant cela, je ne tomberais pas sous ton charme, hein ?
— Je te parie que si !
— D'accord, je marche ! Pari tenu. Évite de tomber amoureux de moi en premier.
— Je ne tombe jamais amoureux, moi.
— On verra. Dis-je ironiquement. »

J'aime la complicité que l'on développe. Je veux juste lui prouver que des personnes peuvent réellement tenir à lui et rester près de lui malgré qu'il fasse absolument tout pour les repousser. Il craint tellement de laisser parler ses sentiments qu'il préfère rejeter les autres.
Je ne dis pas que je vais tout accepter venant de lui, mais je ne vais certainement pas lâcher au moindre problème. Je veux vraiment qu'il aille mieux, je sais ce que ça fait d'affronter ce genre de choses, seul, et je ne veux pas qu'il continu de vivre cela.

— « On devrait finir cet exposé finalement, on sera débarrassé. Lançais-je.
— Je me demande toujours pourquoi le prof m'a mis avec toi alors que tu te mets toujours avec Steve.
— C'est simple. Pour que tu travailles un peu plus, c'était pareil avec Steve et contrairement à vous deux, moi j'ai de bonnes notes.
— Ça veut dire que quand on aura terminé, on va recommencer à s'ignorer, je suppose ? Me demandait-il.
— C'est ce que tu veux ?
— Non, je ne veux pas t'ignorer.
— Et moi, je veux qu'on reste amis.
— Tu es sûre de vouloir rester dans ma vie ? Tu sais le bordel que c'est avec mon père et quel genre de personne je suis...
— Je suis prête à prendre le risque.
— Tu es sympa finalement. Me dit-il en souriant. »

On terminait enfin cet exposé de malheur et grâce à lui, j'ai réussi à me changer un peu les idées. Je décide de le raccompagner chez lui en espérant que tout se passera bien avec son père.

Clair-obscur - TOME 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant